Le pouvoir algérien menace de me renvoyer en prison 14 mai, 2007
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Communiqué de Mohamed Benchicou
« Le pouvoir algérien menace de me renvoyer en prison et de punir le journal où j’écris »
Dans un article signé par Hachemi DJIAR, ministre de la Communication, publié samedi 24 mars par certains titres de la presse nationale, le pouvoir algérien menace de me renvoyer en prison et de punir Le Soir d’Algérie, le journal qui publie mes chroniques depuis ma libération le 14 juin dernier. Le gouvernement , cette fois ci, prend prétexte de l’annonce dans les colonnes de ce journal des séances de vente dédicaces au Salon du livre de Paris, de « Bouteflika une imposture algérienne », le livre qui m’a valu deux ans de prison. M. Djiar, voit dans cette annonce une « offense, une de plus, faite injustement le 22 mars 2007 dans un quotidien national au Chef de l’état algérien alors que les participants à un sommet du NEPAD que le pays venait d’abriter n’avaient pas encore pris congé de leur hôte ». Le ministre précise que « rien n’autorise une publication ou un journaliste quels qu’ils soient à outrepasser les limites établies par la déontologie et par la loi » et brandit le couperet en rappelant que « les articles 144 bis et 144 bis1 du code pénal prévoient et répriment le délit d’offense au Président de la République ». Ces articles, rappelons-le, punissent d’une lourde peine de prison l’auteur de « l’offense » et le directeur de la publication, et sont assortis d’une décision de suspension de la dite publication.
Ces menaces arrogantes à l’endroit d’un auteur-journaliste qui a déjà payé pour ses écrits par deux années de prison et à l’endroit d’un quotidien coupable de lui avoir donné asile après la liquidation de son journal Le Matin, confirment bien la nature liberticide et hégémonique du régime algérien. Ceux qui se sont laissés séduire par son récent discours libéral en réalisent aujourd’hui la duplicité.
Plus que jamais l’opinion nationale et internationale est appelée à la solidarité avec les journalistes et les intellectuels algériens persécutés ainsi qu’avec le Soir d’Algérie menacé de sanctions par le pouvoir algérien. Il y va du sort de centaines de journalistes et d’une cause, la liberté de la presse, plus que jamais dans la gueule du loup, en Algérie.
Le lundi 26 mars 2007
Mohamed BENCHICOU
Directeur du quotidien Le Matin suspendu par le pouvoir algérien depuis 3 ans
Auteur de « Bouteflika une imposture algérienne » (éditions Le Matin et éditions Picollec)
Emprisonné pour ses écrits de juin 2004 à juin 2006
Prix Barbara Goldmith 2006 du Pen international pour la liberté d’écrire
Texte envoyé à :
- Aux institutions algériennes et internationales dont le Parlement européen et la Commission des droits de l’homme de l’ONU
- Aux Prix Nobel 2006
- A M. Farouk Ksentini, président de la communication nationale consultative de la promotion et de la protection des droits de l’homme (Cncppdh), M. Boudjemaâ Ghechir, ligue algérienne des droits de l’homme (LADH), M. Zahouane, président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (Laddh),
- Aux médias algériens et étrangers ( The New York Times, Al Ahram, El Hayat, Echark El Awsat, Enahar, Le Monde, Le Soir de Belgique, Le Figaro, L’Humanité, Libération, Le Parisien, The Daily Mirror, La Stampa, Times, L’Express, Le Nouvel Observateur, Le point, Courrier International, El Arabya, El Jazira, TF1, France 2, TV5, LCI, CNN, Beur-TV, Berbère TV, Canal+, Chaîne 1 Télé-, Medi 1, France-Infos, BFM, Beur-FM, Radio-Maghreb, Agences AP, AFP, Reuters.
- Aux ONG ( FIJ, RSF, Amnesty international, Human Rights Watch, Association mondiale des journaux (AMJ), Freedom House/ Comitee to protect journalists, Arab press Freedom watch)
- Au Pen international
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les tenants du pouvoir en Algérie « n’apprennent jamais leurs leçons ».Meme pas lé dernière en date. le rejet du scrutin qui signifie que le peuple algérien n’a plus besoin de »ses » dirigeants qui excellent par leur arrogance avec le soutien des puissances. Sinon comment interpréter l’harcellement que subi l’une des meilleures plumes, Mohamed benchiccou, pour des écrits dont il a payé le prix arbitrairement! Comment ce meme pouvoir absout des terrosites islamsites qui ont mis le pays à feu et à sang et s’acharner contre des patriotes, démocrates, syndicalistes, journalistes et de simples citoyens en lutte pour leur liberté et leur dignité!C’est la pire des lachetés dont se rend coupable ce pouvoir contre la société.l’heure a sonné pour le sursaut de ceux qui ont l’Algérie au coeur.Fini le silence coupable.Tout citoyen digne de ce nom devrait réagir pour la défense des libertés démocratiques à commencer par la presse.La solidarité avec Benchicou et toutes les victimes de l’arbitraire doit se manifesté plus qu’auparavant.les articles 144 et 144bis doivent etre abrogés.la qualification de l’offense, la diffamation doit etre revue pour qu’aucun apprenti despote ne se prévale d’etre à l’abri des critiques dans ces fonctions publiques et meme dans sa vie privé comme cela se passe dans les pays qui respectent les droits de l’Homme.
la loi bafouée
Par MILOUD BETTAHAR
Le Garde des sceaux, ministre de la justice, M. Tayeb Belaïz, déclarait il y a quelques semaines, à partir de Jijel où il effectuait une visite, que l’état ne peut tolérer l’apparition de nouveaux journaux, à cause du nombre élevé de publications déjà existantes…
En proférant de tels propos, le ministre en question, ne semble pas donner l’importance à l’arbitraire qu’il vient ainsi de décréter. Ignore t-il qu’une décision pareille porte gravement atteinte à la constitution et au code de l’information, qu’il est chargé de protéger ? Ignore t-il enfin, qu’en décidant ainsi, il a transgressé le droit à l’information, le droit de participer à l’information, à l’exercice des libertés fondamentales de pensées, d’opinion et d’expression, qui sont garantis par les articles 35, 36, 39 et 40 de la constitution? A-t-il le droit de remettre en cause les acquis de la démocratie, chèrement payés et de bafouer intégralement le texte fondamental de la Nation ?
Tant d’éléments qui nous incitent à exposer ces interrogations et à dénoncer un comportement digne d’une dictature bananière où la loi est piétinée par ceux là même qui son chargés de sa protection. L’arbitraire est flagrant !
Et pour mieux l’illustrer, voici un exemple qui prouve que M. Tayeb Belaïz n’est pas capable de réformer la justice mais qu’il risque de l’aveugler davantage.
Après avoir bénéficié d’une aide de l’état dans le cadre du programme du Président de la république, relatif à l’emploi des chômeurs âgés entre 35 et 50 ans, via la CNAC, nous avions introduis auprès du procureur de la république d’Oran, et en vertu de la loi N° 90-07 du 03 avril 1990, relative au code de l’information, une demande d’autorisation de publication d’un hebdomadaire intitulé ERRAIS.
A notre surprise, le Procureur territorialement compétent a refusé de nous notifier le récépissé de dépôt tel que prévu par l’article 14 du code de l’information et qui devrait nous être délivré sur le champ. Première infraction.
Nous avions quand même obtempéré en se contentant juste d’un cachet sur le double de notre demande, au quelle nous avions joins un dossier dûment complet, tel que défini par la réglementation en vigueur. L’enquête de moralité coutumière que nous avions subie ultérieurement nous était favorable.
Dans notre enthousiasme, nous avions investi en équipements et autres, pas moins de 4 700 000 dinars, acquis auprès d’une banque publique à titre de prêt dans le cadre du dispositif cité ci-dessus, en plus d’autres frais que nous avions supporté directement.
Quelques semaines après la transmission de notre dossier au ministère de la justice, le département de la direction de la presse écrite auprès de cette institution a émis un avis favorable. Il ne restait donc plus que l’aval du ministre et qui logiquement ne devrait pas tarder.
Mais comme la logique est bafouée dans ce cas, nous dûmes attendre près d’un an sans que notre autorisation ne soit ni signée ni rejetée. Situation de statut quo. Nos multiples lettres adressées au ministre sont restées sans réponse. Nos appels et contacts auprès de son cabinet n’ont récolté que des promesses non tenues. Le mépris est total. La frustration et la déception sont entières. L’administration de ce ministère est restée muette et fermée à nos doléances et appels.
Pour nous, rien ne justifie un tel comportement, un tel mépris. Nous n’avons demandé que d’exercer le seul métier que nous maîtrisons, dans le respect des lois en vigueur, ces lois même que le ministre de la justice piétinent à son aise et sans prendre la peine de s’expliquer.
A cet effet, nous nous interrogeons sur la nature d’une telle attitude?
- Est-ce normal qu’un ministre refuse de répondre à un citoyen ? – Est-ce normal que son ministère, à priori au service de ce même citoyen, lui reste fermé ?
- Enfin, est ce normal qu’un ministre de la république, chargé de protéger et de promouvoir la justice, se comporte de cette manière et contribue de ce fait à liquider une entreprise durement réalisée par des chômeurs, qui ont trouvé dans le dispositif instauré par le Président de la république, une aubaine pour se délivrer de la misère ?
Les réponses, nous les laissons à M.Tayeb Belaïz. Quant à nous, nous nous contentons de déplorer un tel comportement qui n’a rien à voir avec l’Algérie de la fierté et de la dignité promise par le Président de la République et à laquelle nous avons adhéré corps et âme.
Pour nous, nos convictions sont douloureusement ébranlées et notre espoir atténué par cette hogra caractérisée et de surcroît fomentée par
un ministre de la justice, appelé à réformer une institution aussi stratégique que capitale.
Enfin, pour nous, son comportement restera injustifiable car il porte atteinte à notre droit de liberté de pensée, d’informer, de participer à l’information de nos citoyens, de défendre les intérêts de notre pays, d’apporter notre savoir faire, acquis depuis plus d’une décennie, pour promouvoir le noble métier que nous avons choisi. Aussi, nous faisons appel, au Président de la république pour redresser ce tord car nous estimons qu’il restera notre seul recours devant l’arbitraire.