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Opinion et polémique : Les archs piégés par la mascarade électorale 18 mai, 2007

Posté par benchicou dans : Algérie : analyses et polémiques,Non classé , 2 commentaires

 

Les archs piégés par la mascarade électorale

 

 Par Rachid allouache

Délégué des aarchs.

Au Mouvement citoyen des Archs, nous avons toujours considéré que les élections en Algérie ne peuvent constituer une garantie à la solution de nos revendications citoyennes, portées à bras le corps par toute une région avant qu’elle ne soit rallier, dans sa lutte pour la liberté et la citoyenneté, par d’autres régions du pays.

Est-il encore utile d’aller, aujourd’hui encore, aux élections législatives, alors les enjeux sont ailleurs ? Faut-il encore croire à la résolution des déficiences politiques, sociales, éducatives, culturelles et économiques par le simple fait de cautionner des élections qui ne différent aucunement de celles déjà organisées avec leurs lots de mascarades.   

Le combat pour le recouvrement de notre liberté, de notre identité reléguée au second plan et qui n’arrête pas de constituer le cheval de bataille hypocrite des politicards,  les sacrifices d’hommes et femmes pour l’instauration d’une vraie démocratie où seul le peuple est souverain, est aujourd’hui dévier de sa trajectoire par ceux là même qui, hier criaient à la spoliation des libertés individuelles, s’agitent aujourd’hui pour cautionner une nouvelle mascarade électorale, une de plus.

Au Mouvement citoyen des Archs, au terme de six ans de luttes citoyenne et pacifique, nous avons appris que le pouvoir en place n’est pas prêt à céder et consacrer les aspirations des citoyens. Le verrouillage du champ politique et médiatique se durcis de plus en plus.

Nos revendications justes et légitimes sont restées à ce jour, malgré des engagements solennels de l’Etat représenté par son chef du gouvernement,  sans suite. A t-on jugé les gendarmes   rendus coupables dans l’assassinat de 126 jeunes et des milliers de handicapés dont des dizaines sont handicapés à vie ? A- t-on consacré Tamazight langue officielle ? Qu’a-t-on fait  pour rendre au peuple sa souveraineté ? Rien, si ce n’est que les citoyens sont régulièrement spolier de leur choix de vivre dignes et libres dans un Etat démocratique et républicain.

Les élections législatives du 17 mai 2007 ne seront que le remake des consultations électorales précédentes avec leurs lots  trucages, de vol de voix. Une nouvelle mascarade s’annonce où les personnes ayant tronqué leur dignité contre quelques privilèges pécuniaires seront remercier pour leur allégeance ou tout simplement humilier à l’annonce des résultats. Le pouvoir despotique cherche à légitimer ces élections à tout prix. Il a trouvé quelques figurants qui ont accepté de faire le jeu de vitrine. Des délégués frappés par le code d’honneur du Mouvement citoyen en feront partie du décor électoral, contre quoi ? Eux même ne seront pas le dire !

Conduire le peuple à exercer un vrai rôle démocratique semble devenir une illusion. C’est l’intérêt général contre des dividendes individuels qu’incarne aujourd’hui l’ensemble des acteurs sociaux et politiques qui prime dans les luttes pour le recouvrement des droits vitaux : le droit à vivre en paix, le droit à l’épanouissement social, économique, culturel et éducatif. Le droit à la santé et au logement décent.

Non ! Se présenter aujourd’hui à être élu à l’assemblée populaire nationale n’est aucunement dicté par le souci de faire changer les choses en faisant le jeu d’un pouvoir honni. Les démocrates qui partent, comme toujours, en rangs dispersés, savent que le jeu est perdu d’avance mais ils s’entêtent à faire figure et à crédibiliser une élection qui ressemble à celles déjà qui les a discrédité au sein de la société civile. 

Le pouvoir, en trahissant ces engagements à faire appliquer la plate forme d’El Kseur, a surtout tué l’esprit et la raison de son existence. Il continu de tuer l’esprit de compétitivité avec le verrouillage hermétique des champs politiques et audiovisuels. Un pouvoir qui ne recul devant rien pour étouffer toute voix discordante qui appel à la liberté, à la démocratie et au respect des droits de l’homme. C’est le pot de terre contre le pot de fer.

Dans ce contexte, de quelle démocratie parle-t-on ? De quelle représentativité parle-t-on ?

Le Mouvement Citoyen des Archs ne peut changer de position vis-à-vis des élections. Depuis la mascarade de mai 2002, nous continuons à dire qu’il n’y aura pas d’élections libres et honnêtes sans rendre aux citoyens leur légitimité. Les quelques délégués qui se sont porté candidats pour les élections de 17 mai 2007, auront à se défendre devant les citoyens et devant l’histoire  leur trahison à l’esprit d’un combat sacré mené par tout un peuple. Le combat de la démocratie et la citoyenneté.

Nous ne pouvons pas, sous peine de déni de nous-mêmes, accepter des règles du jeu que nous avons unanimement condamné en mai 2002. La participation au législatives de 17 mai 2007, quelles que soient les garanties, s’il en existe vraiment de garanties, ne peut que cautionner l’hégémonie d’un pouvoir croupion et faire de nous des nigauds à tout jamais.    

Nous ne pouvons pas cautionner des élections sans être convaincu de faire changer les mœurs politiques d’un pouvoir qui refuse de reconnaître son peuple. Encore faut-il être sur de faire respecter la volonté exprimée à travers les urnes.

      

Rachid allouache

Délégué des aarchs.

Tel 071717083

Entretien avec Ahmed Meliani, secrétaire général du MDS

Posté par benchicou dans : Non classé , 2 commentaires

 

     

« L’Algérie fait face à une crise historique »


1) Il n’y aura pas de réconciliation avec les dissidents

2) Le MDS va sortir du piège

3) « Rassemblement républicain », Réda Malek trompe l’opinion publique.

4) Troisième mandat de Bouteflika Avec ce système tout est possible

    Le Matin : Ces législatives et ces élections boudées d’hier vont-elles aggraver la crise nationale ?

Elles auront surtout pour conséquence d’approfondir le fossé entre un pouvoir et une classe politique obsolètes d’un côté, et la société d’un autre. Elles sont porteuses d’une aggravation de la crise parce qu’elles visent à asseoir et consolider l’alliance islamo conservatrice au pouvoir et à pérenniser le système corrompu.

La façon avec laquelle ces élections ont été conduites va aggraver la crise de représentation et discréditer davantage les institutions déjà largement entamée par les processus électoralistes passés et par les scandales qui touchent le pays au plus haut niveau.

La dégradation des mœurs politiques lors de ces élections n’a jamais été atteinte auparavant. L’opinion publique sait de la bouche même des partis en lice que les listes, notamment les têtes de listes, sont monnayées et expliquent les vases communiquant entre les partis, les listes et les candidats nomades d’un parti à un autre sans principes. Aucun parti n’échappe, y compris nos dissidents. Ainsi la recherche du koursi et des privilèges personnels est plus importante et occulte le véritable débat dont a besoin l’Algérie : répondre aux véritables aspirations de la société par l’amorce d’une véritable stratégie de développement des forces productives génératrice d’emploi et de progrès social et les exigences d’une sortie démocratique de la crise.

Les citoyens qui, se sont trouvés seuls dans leurs luttes pour la dignité et l’amélioration des conditions de vie, pour les libertés syndicales et contre l’arbitraire et le harcèlement judiciaire qui touchent les syndicalistes, les journalistes, les militants de la démocratie, expriment de façon visible et évidente aussi bien leur indifférence que leur rejet de ces élections qui s’exprimera certainement par une forte abstention, spectre qui hante tous les partis en lice. Les citoyens sont convaincus de plus en plus que plus on vote, moins ça change !

Cependant ces élections ont le mérite de mettre à nu l’obsolescence du pouvoir et de la classe politique. Elles expriment l’impasse dans laquelle se trouve le pouvoir incapable de mobiliser, malgré la confiscation des moyens de l’Etat, autour d’une politique qui épuisé toutes ses possibilités et qui pose l’urgence de son dépassement au risque de dérives dangereuses pour le pays.

    Le Matin : Pourquoi n’y avoir pas participé ? Que préconisez-vous ?

J’ai répondu en partie, mais il est évident que n’importe quelle élection est déterminée par le type d’Etat, le cadre organisationnel et institutionnel ainsi que le pouvoir qui l’incarne. Le pouvoir a fixé le cadre dans lequel se déroulent les élections et a mis en place un échafaudage idéologique et politique qui fixe le cadre et les limites et les contours des échéances électorales. De la concorde civile à la charte dite de paix et de réconciliation nationale, le pouvoir cherche à infléchir davantage le rapport des forces au sein des institutions et structurer son centre de gravité autour d’une alliance islamo conservatrice dont l’alliance présidentielle est l’expression la plus pathétique mais non moins dangereuse, même si certains esprits tordus et étroits intéressés bien plus par leur propre positionnement que par une véritable analyse de la situation que traverse le pays et l’alternative à la crise, n’y voient qu’une expression formelle. Un premier bilan de la campagne électorale et des thèmes qui ont prévalu nous instruit sur une classe politique obsolète rentrée dans les rangs et annonce déjà les résultats :

le MDS ne pouvait naturellement apporter sa caution à une opération que tous, y compris parmi ceux qui y participent, qualifient de mascarade. Tous, à commencer, par ceux qui se réclament du camp démocrate, mettent en garde contre la fraude, mais y participent quand même. Comment dénoncer une mascarade tout en y participant ?

Notre de rejet de ces élections est en phase avec la société. Il s’agit pour nous de porter cette position à l’opinion publique dans les conditions difficiles de verrouillage de la vie politique, d’en tirer les leçons le lendemain des élections avec l’ensemble des forces qui partagent cette analyse et œuvrer pour construire une alternative démocratique à la crise. Dans les conditions originales de l’Algérie, ce ne sont pas ce type d’élections qui permettraient à cette alternative de voir le jour, bien au contraire, ce pôle démocratique ne peut se construire qu’autour de la défense des libertés démocratiques, le droit à l’organisation syndicale et citoyenne, la construction patiente des espaces démocratiques, la séparation du politique et du religieux et l’abrogation des lois discriminatoires, la lutte contre l’arbitraire, la disqualification de l’islamisme et des partis-Etats… Seul un tel processus pourrait à terme réhabiliter le suffrage universel comme moyen démocratique. Tel est le défi difficile à relever parce que si les conditions objectives sont mûres au regard de l’évolution de la conscience sociale, les conditions de sa transformation en discours et pratiques politiques pour en faire un levier de changement sont encore immatures.

    Le Matin : Comment analysez-vous la crise et quelle pourrait-être la sortie ?

Nous estimons que l’Algérie fait face à la même nature historique de la crise celle de la crise de la nature de l’Etat. Si l’Etat hybride, au début des années 90 risquait de balancer dans la théocratie, parce qu’il n’a pas su, et ne pouvait le faire à partir des seuls intérêts du pouvoir, faire face aux contradictions qui lui sont inhérentes : la tentative de faire l’impossible synthèse du projet de société islamiste et du projet de société moderne et les conséquences désastreuses pour le pays d’une telle obsession. Face à la montée de l’islamisme conquérant, plusieurs forces ont fait face à la barbarie intégriste pour des motivations et des intérêts différents. Mais dés que la menace de prise de pouvoir imminente par l’islamisme a été écartée à la fin des années 90, le pouvoir dont la base socio politique se réduit de plus en plus aux forces liées à la spéculation et la rente, fait tout pour confisquer cette victoire à toutes les forces qui y concouru en essayant de reproduire un consensus éculé, celui là même qui, à la fin des années 80 a constitué un déclencheur de la crise.

La longévité de la crise met à l’évidence l’échec des solutions répétées prônées par le pouvoir et la classe politique. Malgré les échecs répétés, on remet à chaque fois sur le tapis les mêmes recettes qui reproduisent la crise : cohabitation avec l’islamisme, conférence nationale de réconciliation, loi sur la rahma, amnistie, concorde civile, charte pour la paix et la réconciliation. La seule voie de sorite de crise est occultée, celle de la rupture avec l’islamisme et le système rentier par la mise en œuvre d’un nouveau consensus démocratique autour des valeurs républicaines en phase avec l’évolution de la société et de ses aspirations comme alternative au consensus islamo conservateur régressif et castrateur.

Aussi longtemps que l’impasse sera faite sur ce constat pourtant de bon sens, on n’avancera pas.

Nous réitérons notre appel à l’urgence d’un rassemblement de tous ceux qui veulent vraiment sortir le pays de cette situation, leur implication réelle, un diagnostic partagé ensemble, une organisation démocratique et autonome, l’implication des citoyens. Nous appelons à transformer l’échec de ces élections et le large taux d’abstention en un levier pour amorcer l’alternative porteuse d’espoir pour le pays et pour le peuple. Un tel rassemblement pourrait se construire autour des luttes citoyennes et démocratiques et par l’organisation d’un débat national transparent autour des thèmes qui touchent les intérêts stratégiques de l’Algérie et son avenir et la mise en perspective d’une solution politique globale identifiable par la société comme véritable alternative face à l’impasse actuelle.


    Le Matin : Les dissidents du MDS qui ont pris part aux élections représentent-ils une vraie force au sein du parti ? Le divorce est-il définitif ?

Malgré la modestie de sa force organique, par ailleurs empêchée de se développer, le crédit moral, politique et intellectuel du MDS auprès de notre peuple devenait gênant, voire insupportable, pour beaucoup de forces politiques, à l’intérieur et à la périphérie du système. Il leur fallait casser ce crédit en tentant d’impliquer le MDS dans « le jeu », pour le salir comme les autres … Hélas, des listes MDS ont été anormalement validées et on ne peut faire comme si de rien n’était, l’image du MDS s’en trouve heurtée …

Effectivement, au mépris de toute règle de démocratie interne, et au mépris de tout notre héritage politique (qu’on le partage ou pas), une poignée d’anciens militants, autour de 3 anciens membres de la direction nationale (par ailleurs exclus au terme d’un très long processus de tentatives de dialogue avec eux), a donc décidé de salir le MDS en le faisant participer à ces élections. Le motif avancé par eux est des plus fallacieux et hypocrite : ils ont prétendu vouloir, je cite : « réhabiliter le suffrage universel et barrer la route à la fraude ». Rien de moins ! Il y a deux jours, ils ont été lamentablement contraints d’annuler un meeting prévu à Alger.

Ces « dissidents » comme vous dites ne représentent pas une force importante. Sans quoi, ils auraient entraîné tout le MDS dans cette aventure honteuse. Leur réalité organique est insignifiante, ils comptent surtout sur les nouvelles recrues « venues à la rescousse » ces derniers mois alléchées par les élections et une complicité de l’administration qui a laissé faire et pousse au pourrissement. La confection des listes de candidats est très significative, la quasi-totalité des listes présentées sont le fait de parrainages douteux, elles sont constituées de personnes totalement étrangères au MDS, à son héritage et son épaisseur historique et politique. Les quelques éléments qui ont appartenu au MDS sont noyés dans le nombre.

Voilà pourquoi il est pratiquement impossible d’imaginer à l’avenir un regroupement dans un même mouvement de deux lignes contradictoires sur un plan stratégique qu’il s’agisse de l’appréciation de l’étape historique que traverse l’Algérie, de l’appréciation du pouvoir en place et de la dangerosité de l’alliance islamo conservatrice.

Faire coexister deux lignes politiques contradictoires dans un même parti c’est prendre le risque de le castrer et de le neutraliser.

    Le Matin : Quelle part des militants vous restent fidèles ?

La question est de savoir quelle part des militants sont restés attachés à la rigueur de l’analyse qui a caractérisé le mouvement. Nos positions ont été toujours fondées à partir des seuls intérêts stratégiques de l’Algérie et les exigences de sorite de crise. Il faut rendre hommage à ces militants qui ont choisi « l’inconfortable » position de ne pas se laisser entraîner par le chant des sirènes et ce que générerait sur le plan personnel « la facilité » d’une éventuelle participation aux élections à laquelle appellent de tous leurs voeux le pouvoir et la quasi-totalité de la classe politique.

La très grande partie de nos militants et sympathisants sont restés très attachés à la droiture des comportements, à l’honnêteté, à la sincérité de l’engagement. Beaucoup ne comprennent pas cette situation : comment des retournements sans principes peuvent-ils être possibles ? Il évident qu’une telle situation a paralysé une bonne partie de notre potentiel tant la crise qu’a connu le mouvement à ses débuts était obscurcie. Beaucoup d’entre cependant commencent aujourd’hui à percevoir les véritables enjeux et se rendent comptent de la grande supercherie. Cette situation nous impose un esprit de courage et de lucidité et nous interpelle à nous remettre en cause. Comment une telle dérive a été possible dans les rangs du MDS ? Nous estimons que les militants du MDS ont suffisamment de ressorts pour le faire.

La tenue du congrès a constitué une première réponse. Malgré toutes les pressions, toutes les confusions, toutes les entraves, nous avons pu le tenir les 22 et 23 février, en présence de la presse qui a pu se rendre compte du comportement des « dissidents » venus provoquer nos travaux, utilisant des méthodes indignes, et la majorité des congressistes, attachés à la ligne du MDS.

    Le Matin : Vous semblez insinuer qu’une main du pouvoir serait derrière la dissidence…

Ce qui est certain, c’est qu’il ya intelligence et jonction de fait. Nous analysons les positions des uns et des autres en fonction de ce qu’elles peuvent induire. L’histoire se chargera du reste. Le pouvoir est intéressé par une participation du MDS dont la position était dérangeante, même si cela devait passer par des atteintes à la démocratie et aux lois de la République et au mépris du congrès qui s’est tenu.

Dans l’attitude du pouvoir et celle des dissidents, il y a pour le moins des signes troublants. Le comportement des dissidents n’obéit-il pas à cette logique contre la volonté de la majorité des militants ? Que des militants veuillent changer de ligne politique est leur droit. Mais qu’ils se soient à ce point acharnés à tenter d’entraîner tout le MDS dans cette aventure, bien que minoritaires et rejetés, est plus problématique. Hocine Ali continue de s’attribuer le titre de Secrétaire général alors qu’il a été démis de cette fonction d’une façon régulière, dans les mêmes conditions qu’il a été désigné.

Il y a, d’un autre côté, la complaisance, sinon la complicité du pouvoir, à travers l’administration. Pourquoi des listes MDS ont-elles été validées ? Pourquoi aucune réponse n’a été apportée à nos mises en garde et à notre demande écrite auprès de Zerhouni lui-même contre toute ingérence dans les affaires intérieures du MDS et et contre la caution de l’administration des dissidents qui se sont mis hors la ligne et hors les règles de fonctionnement du MDS.

La connivence est encore une fois politique. Ces dissidents ont voulu apporter au pouvoir la caution du MDS qui lui manquait depuis tant d’années, au mépris de tout argument sérieux. En contrepartie de quoi ? L’avenir nous le dira sans doute très bientôt

    Le Matin : Quel pourrait-être l’avenir du MDS ? Que préparez-vous ?

Au niveau fondamental, l’avenir du MDS ne peut se situer que dans les exigences de la trajectoire historique de notre pays et les exigences de sortie de crise. Dans ce sens, nos efforts portent et porteront sur la capitalisation de l’expérience historique accumulée par le mouvement et la société. Il est évident qu’en matière d’élaboration théorique sur la nature de la crise, ses réflexions sur la nature de l’Etat, de l’islamisme et des exigences de rupture, les conditions à asseoir pour la construction d’un Etat démocratique républicain et moderne ont été et restent d’un apport indéniable et incontournable dans les débats sur l’issue à la crise. Elles se sont imposées comme une des références incontournables. Cet effort d’élaboration doit continuer à être une des priorités du Mouvement et de ses militants.

Sur un autre plan, nous sommes conscients du déphasage entre l’impact et la sympathie acquise par la ligne du mouvement au sein de larges pans de la société et sa réalité politico organique. On a pas pu encore transformer cette sympathie en gain organique pour en faire un véritable levier de changement. Nous ne pouvons le faire qu’avec l’apport de tous les militants, des sympathisants, des amis du mouvement et avec tous ceux qui sont conscients qu’un tel espace démocratique de combat doit continuer à exister et à se renforcer. L’un des défis majeurs est d’enraciner le mouvement dans les luttes citoyennes multiformes.

Pa ailleurs, nous mentirions à l’opinion publique si nous affirmions que cette crise n’a pas affecté sérieusement le MDS, sa cohérence et son image. Nous réfléchissons aux moyens de sortir définitivement et au plus vite de cette crise et aux moyens d’éviter le piège qui nous est tendu : nous confiner dans des querelles interminables de chapelle et de sigle, pour nous empêcher de consacrer nos énergies à porter notre ligne politique dans la société, capitaliser le capital immense de sympathie en sa faveur, œuvrer au rassemblement des démocrates conséquents et des citoyens qui ne veulent pas désespérer de leur pays, ni de l’avenir.

Le regretté camarade Hachemi Chérif mettait particulièrement en relief que le MDS n’avait pas d’intérêt pour lui-même. Nous le concevons, en effet, comme rapport socio politique et comme un instrument au service de la société et de l’alternative démocratique à la crise. Nous ne fétichisons pas cet outil. Dès qu’il cesse d’être un rapport socio politique vivant il devient obsolète. Faut-il rappeler que le MDS est venu après Ettahaddi, qui a lui-même succédé au PAGS, en continuant ce qu’il y avait de plus juste, de plus patriotique et de plus pertinent dans sa ligne politique. Ceci ne nous économiserait pas la nécessité d’une véritable évaluation critique de cette expérience.

Nous sommes dans la même situation aujourd’hui. Celle du nécessaire dépassement de l’organisation actuelle et de la construction d’un nouvel outil politique. La démarche est celle de la capitalisation de toute cette expérience : la nôtre en particulier, mais plus généralement celle de notre pays depuis bientôt deux décennies. Il s’agit bien de nous projeter dans l’avenir. La méthode sera celle de la collégialité et de l’ouverture à toutes celles et tous ceux avec lesquels nous partageons le même constat de la crise, les mêmes valeurs, principes et objectifs de sortie de crise. La Convention nationale que nous projetons de tenir dans délais proches décidera des modalités de cette démarche de dépassement et de construction.

    Le Matin : Pourquoi ces attaques contre Rédha Malek et la coalition dite républicaine ?

Nous avons critiqué une démarche porteuse d’illusions dangereuses pour l’alternative démocratique parce qu’elle est porteuse de plusieurs contre-vérités :

    Le Matin : Avec qui, alors, s’unir contre le pouvoir et les islamistes ?

Avec ceux qui ne croient pas aux chants des sirènes et qui ont le courage de se remettre en cause publiquement lorsqu’ils se trompent. Rédha Malek pourra-t-il le faire le lendemain des élections

Cependant c’est un fait que vont confirmer ces législatives : la classe politique actuelle est totalement dépassée. Elle s’est discréditée. La solution ne viendra pas d’elle. Il nous semble plus pertinent de parler du rassemblement des forces du changement. C’est forcément plus long et plus complexe. Mais la réalité est ainsi. Dans la douleur et la confusion, malgré le découragement et les reculs, des décantations sont à l’œuvre. Nous ne pouvons pas, nous ne devons pas désespérer de l’Algérie. Ces forces du changement sont celles qui sont intéressées par un changement de leur situation. Sans préjugés, avec pédagogie, nous sommes sûrs qu’il y a maintenant de très larges consensus possible dans la société qu’il s’agira de dégager et de prolonger au plan politique.

    Le Matin : Croyez-vous à un troisième mandat de Bouteflika ?

Paradoxalement, ce sont les personnalités qui lui sont les plus « proches » qui sont pressées de préparer l’après Bouteflika. Est-ce qu’on peut expliquer l’ambivalence et la versatilité d’un Belkhadem entre l’intérêt qu’il tire lui et ce qu’il représente de Bouteflika et en même temps son zèle pour une constitution qui, au-delà de ses aspects purement techniques, veut réguler les questions de succession. On a souvent qualifié la politique entriste de Bouguerra Soltani de grand écart. Mais dans ce jeu, Belkhadem s’avère un artiste.

Avec ce système tout est possible. Nous ne souhaitons pas personnaliser les problèmes. Bouteflika est le produit d’un système. Cependant il a cette capacité de se détacher relativement du rapport de forces qui l’a mis au pouvoir et de peser sur lui. Sans doute a-t-il plus que tout autre poussé sa logique jusqu’à la perversion, tant au plan de la démocratie qui se réduit à un pluralisme de façade qu’au plan de la gestion des deniers publics. Jamais l’Algérie n’a été aussi riche financièrement et jamais les Algériens, dans leur majorité, n’ont été aussi pauvres.

N’est-ce pas cela que retiendra finalement l’histoire de l’Algérie sous le règne de M. Bouteflika, à côté de l’amnistie au terrorisme ?

Alors plus que tout, c’est vraiment le régime qu’il faut changer.

Cette Algérie qui hurle en silence 17 mai, 2007

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26 mai 2004

1 Déshabillés, sodomisés, frappés, puis avilis. Le Matin a-t-il inventé les tortures de Tkout ? Voilà de la bonne matière pour débattre d’éthique et de déontologie, de diffamation et de presse responsable, de ce qu’il faut dire pour l’honneur de nos dirigeants et de ce qu’il faut s’interdire pour les épargner du déshonneur. « Ils ont pris tout le groupe et nous ont alignés après nous avoir déshabillés. Ils nous ont demandé de nous pencher vers l’avant ». Il s’arrête « Vous m’avez compris, je n’ai pas besoin de vous expliquer ce qui s’est passé ensuite. » Cet adolescent qu’on outrage a parlé hier dans nos colonnes. Sans doute brisé pour la vie. « Puis ils ont menacé de s’en prendre à nos mères, à nos surs, à nos femmes. J’ignore ce qui s’est passé ensuite. Les femmes ont peur de parler. » Nous sommes en Algérie, pays de bourreaux insoupçonnables, d’adolescents qui hurlent en silence, de mineurs qui se détestent déjà et de dévots qui regardent ailleurs. Le Matin a-t-il inventé les tortures de Tkout ? Ah, que nous eussions aimé que ce fût le cas, pour que les treillis de nos gendarmes restent propres et que seules nos manchettes de une soient sales. Que nous eussions aimé mentir pour que jamais Tkout l’algérienne ne se confondît avec Abou Ghraïb la maudite, pour que le supplice demeurât irakien et le tortionnaire seulement américain. Oui que nous eussions aimé mentir pour vendre du papier plutôt que de vous voir, mon général, vendre votre âme. Nous plutôt que vous, nous plutôt que l’Algérie, nous vauriens et vous innocents. Oui nous aurions aimé respecter l’éthique et la déontologie si vos hommes avaient respecté les enfants de Tkout. Si vos prisons ne rappelaient pas la villa Susini. Si les fils d’Ighilahriz étaient épargnés du calvaire de leur mère, si vous n’aviez pas fait pleurer Bachir Hadj Ali dans sa tombe. Si seulement, mon général, vous aviez évité à Henri Alleg la tristesse au soir d’une vie dédiée au pays du chèvrefeuille. « Les jeunes arrivaient au fur et à mesure. Les gendarmes les ont déshabillés et obligés à s’agenouiller. « A genoux, faites la prière », lançaient-ils. Une fois à terre, ils se sont mis à les frapper avec férocité à l’aide de leur matraque. Ils nous ont insultés, humiliés. La phrase qui revenait le plus souvent était : « Vous détestez le régime et bien voilà. » Certains ont eu les membres fracassés. Les gendarmes voyaient bien que le bras de l’un d’entre nous était complètement flasque, mais ils se sont acharnés jusqu’à lui casser complètement l’os. Ils l’ont laissé passer la nuit sur place. Certains sont sortis pratiquement défigurés, d’autres étaient complètement balafrés, le reste avait du mal à marcher. » Comment censurer cela,
M. Ouyahia, comment prétendre être journaliste au pays de Ben M’hidi et protéger les nouveaux Aussaresses qui mutilent nos enfants ? Nous vous abandonnons l’éthique, Monsieur le ministre ; nous vous abandonnons la déontologie, mon général ; laissez-nous juste ces cris de Tkout que vous ne lirez pas dans votre presse, que vous n’entendrez pas dans vos radios et que vous ne montrerez jamais dans votre télévision. Quand vous aurez enquêté sur les larmes de l’adolescent outragé, quand vous vous déciderez à tout dire sur l’infamie, quand vous demanderez pardon aux suppliciés de Tkout pour les avoir avilis et à ceux de la villa Susini pour avoir souillé leur mémoire, quand vous solliciterez l’absolution à Bachir Hadj Ali, à Ighilahriz, à Henri Alleg, à Ben M’hidi et à tous nos pères torturés par Bigeard, alors ces colonnes seront les vôtres. Elles vous attendent. Il n’est jamais trop tard pour demander pardon.

2 Un journaliste en prison.
Il a défié les seigneurs des pâturages avec une plume et un cran d’acier. Hafnaoui Ghoul, avec sa bonne bouille et sa moustache à la Sancho Pança, n’a pourtant rien d’un Robin des Bois. Mais il a fait trembler les notables et les corrompus de Djelfa, il a révélé le scandale des bébés morts par négligence à l’hôpital de Djelfa, il a dénoncé la torture et empêché le wali local de dormir. Militant des droits de l’homme, Hafnaoui est aussi journaliste, un journaliste libre, libre de cette liberté suprême des vagabonds, un journaliste que je soupçonne peu averti des choses de l’éthique et de la déontologie mais un journaliste dont je suis fier d’être le confrère. Un Algérien journaliste pour l’Algérie de demain.
Hafnaoui est en prison.
Hafnaoui fait grève de la faim. Ah, mais, après Bouras, vous l’avez enfin votre deuxième journaliste en prison, Monsieur Bouteflika ! Et le jour où l’on commémorait le onzième anniversaire de l’assassinat de Tahar Djaout !
Chaque jour que Hafnaoui Ghoul passera derrière les barreaux à se faire pleurer par les siens, chaque heure prise de sa liberté, chaque instant qu’il sera privé de la majesté de sa steppe est une éternité de déshonneur pour les Algériens. Une seconde mort pour les bébés de Djelfa. Une façon indigne de tuer nos martyrs. Faut-il ne rien avoir retenu du poète qu’on emprisonne pour nourrir une telle arrogance ! « Inscris que je suis Arabe et que tu as raflé les vignes de mes pères et la terre que je cultivais ; inscris que moi et mes enfants ensemble tu nous as tout pris hormis, pour la survie de mes petits-fils, les rochers que voici ; donc inscris en tête du premier feuillet que je n’ai pas de haine pour les hommes, mais que si j’ai faim je mange la chair de mon Usurpateur. Gare ! Gare ! Gare à ma fureur ». Si les mots de Mahmoud Darwich vous font mal autant qu’au colon israélien, ne craignez-vous pas déjà, messieurs, qui d’un même revers de main violez les adolescents et tuez les bébés, ne craignez-vous pas que les enfants de ce pays vous regardent déjà comme des Sharon sans kippa ?

3 Le bavardage salutaire de Khaled Nezzar. A force d’entretenir sa réputation d’officier le plus bavard de la grande muette, ce général a fini par disposer des vertus assassines de la grand-mère radoteuse : personne ne l’écoute mais tout le monde redoute que ses papotages ne dévoilent un secret de famille. Aussi les dernières dénégations, pour ne pas dire reniements, de Nezzar sur Al Jazira, à propos du passé combattant du président Bouteflika, ne me semblent-elles pas réductibles au simple excès de langage d’un homme trop loquace. Lorsqu’il est le fait d’officiels, le délit de bavardage laisse peu de place à l’acte isolé. Venant, en effet, après la farce du 8 avril dans laquelle les généraux ont joué un rôle trop passif pour être honnête, le désaveu par le général Nezzar de son propre livre valide les soupçons pas très nobles qui pèsent sur la hiérarchie militaire et relance brutalement le malaise : aux dépens de qui et surtout de quoi est en train de se réaliser, aujourd’hui, cet impensable « retour en ménage » entre un Président et des chefs de l’Armée qui disaient attendre avec impatience la fin du mandat ? Car enfin, la répudiation était bien là, réelle, déclarée par les généraux eux-mêmes, et ce sont bien Khaled Nezzar et Mohamed Lamari qui en ont affirmé l’irréversibilité en révélant le péché impardonnable de Bouteflika : l’adultère politique avec l’intégrisme. Bouteflika président c’est « Sant’Egidio à El Mouradia », n’hésitait pas à écrire Khaled Nezzar pour qui ce « jeu pervers » du chef de l’Etat a débouché sur l’irréparable. « La convergence stratégique n’existe plus entre les institutions qui ont en charge le pays », assène l’ancien chef de l’état-major dans son livre Bouteflika, un homme, un bilan. On ne peut pas être plus clair pour signifier le divorce entre le président de la République et l’Armée.
Dans la tradition, la répudiation deviendrait irrévocable dès que l’époux jure par trois fois que la liaison conjugale est rompue. Les généraux Lamari et Nezzar, sans que personne ne les y oblige, ont formulé, entre 2001 et 2004, un nombre incalculable de fois ces serments péremptoires et définitifs pour, au final, se dédire publiquement. Alors aux dépens de qui et de quoi est en train de se faire l’impensable « retour en ménage » entre les chefs de l’Armée et Bouteflika ? A la différence de bien des amis qui ne doivent pas avoir tout à fait tort, je ne me résous pas à conclure à la suprématie décisive de la rente sur certaines valeurs essentielles. En quoi Bouteflika permettrait-il, plus qu’un autre, à certains généraux qui ont des passions pour la minoterie, l’importation de la bière ou l’informatique, de les assouvir tranquillement ? Non, l’explication me paraît nettement moins triviale et beaucoup plus inquiétante : il est à craindre que, sous la poussée de je ne sais quelles forces, ce retour en ménage, conçu comme une laborieuse formule interne au système pour en assurer l’équilibre et la survie, ne se soit décidé aux dépens de la République de 1992. Pour l’heure, en tout cas, et à voir la vitesse avec laquelle l’islamisme est réhabilité dans les esprits, le pays le vit ainsi. Les militaires ont perdu l’initiative après à peine six semaines de nouvelle vie commune. On est allègrement passé d’une impossibilité de nouvelle cohabitation à une sorte d’union libre qu’on n’a pas scrupule à étaler publiquement, les généraux donnant l’impression non seulement de pardonner toutes ses infidélités à Bouteflika mais, pire, de tolérer qu’il s’adonne de nouveau à ses adultères politiques avec l’islamisme dont il cherche toujours le compagnonnage. C’est cet accommodement avec le conjoint volage dont on tolère les « 5 à 7 » qui est naïvement avoué par le général Nezzar et malaisément exprimé par Ahmed Ouyahia dont on devine la pénible conversion à la « réconciliation nationale ». Combien de couleuvres va encore avaler Ouyahia avant le clash fatal avec Bouteflika ? La question ne manque pas d’intérêt.
M. B.

Les démocrates et les législatives du 17 mai

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Les démocrates et les législatives du 17 mai


Participation ou collaboration ?


L’Algérie est assurément sur une pente plus dangereuse que jamais, celle qui la fera s’abîmer durablement dans les égouts du Léviathan.

Il est malheureusement très possible que la confusion politique à laquelle se mêlent maintenant d’ex parangons de l’opposition démocratique convertis à la mode de la repentance ne soit que le syndrome annonciateur qui nous prépare

l’opération suicide.


Si, sous d’autres cieux, la participation politique associée au concept de citoyenneté est une norme érigée en valeur fondamentale qui confère aux gouvernes une influence sur le choix et le fonctionnement du système politique, elle n’a jamais été chez nous qu’une simagrée inutile et inopérante.


Le verrouillage institutionnel, la toute puissance des partis-Etat gavés de rapines perpétrées sur les ressources nationales, le contrôle étroit de la vie politique, la mainmise sur le déroulement des élections et les trucages à grande échelle sont à ce point systématiques que l’issue des scrutins ne fait de doute pour personne.


Dans ces conditions la pratique répétée du suffrage universel (plébiscites et autres élections législatives et locales) n’a jamais effrayé le régime, ses clients et ses auxiliaires recipendiaires de promotions, de privilèges et de prébendes fastueux qu’autorise l’opulence de la rente.


Alors, quoi que puissent penser certains « spécialistes » pleins d’eux mêmes, à qui l’on impose qu’à condition d’user d’un galimatias aussi invérifiable que le leur, autrement dit de les inonder d’une pluie de fausse monnaie politique, la clarté et même à l’occasion, l’ingénuité n’est pas forcément une marque d’ignorance; les étonnements qu’il nous arrive de manifester ne leur semble scandaleux que parce qu’ils rechignent à l’habitude cartésienne, voir simplement puérile et honnête, de dire « pourquoi ? »


Le magnétisme de la rente, ce virus propagé partout, fait apparaître les faux prophètes et ameuter les magnans. Les clans s’agitent, les oppositions se rallient, les trublions se divisent. Les dissidents de notre grande cause grossissent le flot, ternissent nos épopées et brouillent la vérité.


Passés pour d’indomptables et inexpiables pourfendeurs du système, des démocrates-ils se sont longtemps arroges le monopole de ce label-pourtant sortis chaque fois démembrés des scrutins concoctes par le pouvoir ne trouvent rien mieux que de « remettre ça » avec, en sus, l’offre non plus secrète mais déclamée sur les toits de participer a l’exécutif d ‘un système plus qu’à son tour décrié comme « le gestionnaire de la fraude » et « l’artisan de l’échec recommencé ». Ce mouvement de va et vient, ce jeu de yo-yo, en devient maintenant franchement indécent et, plus encore, délétère parce qu’en dirigeant une fois encore l’opposition sur le terrain des illusions, on ne propagera que l’illusion de faire de l’opposition.


Pour transformer en pur or la boue du système, la branche rédditionniste sortie du MDS brandit la pierre philosophale; ceux là vont « réhabiliter le suffrage universel », rien moins. Il est vrai que l’exposé des motifs a été un grand moment. Les amateurs de bons mots ont retenu que c’était la une magistrale et éblouissante leçon de marxisme … tendance Groucho !


Accessoirement, on pourrait comprendre que la cacochyme ANR, dont on ne se souvient pas qu’elle a quitté son grabat pour les luttes politiques, sociales et identitaires de ces dernières années, ne veuille pas mourir le ventre creux, ou que l’UDR réclame la rétribution des coups de serpe portés au RCD.


Autrement dit, tout ce beau monde trouve naturel de faire trempette dans le Pactole plutôt que d’être submergé par ceux qui en dirigent le cours. Mais, de ce désir à un besoin positif de suicide, il y a un abîme. Il est déshonorant de laisser s’estropier et s’éliminer un organe aussi essentiel que l’opposition franche, frontale et radicale à un système infâme, un gynécée qui enfante la prédation et les plus effroyables scandales et dont les méfaits et les forfaits répandent les effluves du crime.


Les démocrates et les patriotes fermés à l’envoûtement et attachés à la lutte ont le devoir de persévérer dans la contestation et de déjouer, sous toutes les formes possibles, les règles perverses d’un jeu électoraliste tout juste bon à attirer les cautions et la légitimation et à conforter le système, le régime et le pouvoir qui le portent.


La seule offre de service honorable, c’est celle que l’on fait à son pays et à son peuple. Cela vaut infiniment mieux que de compter pour des avatars de la multiplicité du système.

Noureddine FETHANI

Enfin les Hocinistes lèvent le voile…

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Enfin les Hocinistes lèvent le voile…

et heureux les Martyrs qui n’ont rien vu

Par Boualem OUARAS

Militant du MDS

Enfin le grand soir arrive ! Le pouvoir tremble. La mafia politico-financière panique. Les islamistes prennent peur … Pourquoi donc ? Parce que Hocine Ali a décidé de participer aux élections ! Vous allez voir ce que vous allez voir ! Les « Hocinistes » déclarent solennellement : « nous irons aux élections pour barrer la route à la fraude ! ». Rien que cela.

Chuut : défense de rire ! Mais on peut pleurer… Pleurer de honte pour eux. Pleurer de chagrin pour tous les camarades qui ont tant donné pour ce pays, pour ce Mouvement et sa ligne politique. Pleurer de rage pour l’Algérie et contre le système et sa force de corruption !

Dans leur dérisoire déclaration pour justifier leur compromission dans la prochaine comédie électorale, les Hocinistes multiplient les contradictions. Mais ils ne sont pas à une près. Ainsi, ils évoquent le « processus électorale biaisé » et « la fraude électorale » … Mais ce n’est plus comme arguments pour rejeter une mascarade, comme depuis 16 ans ! Ce sont maintenant des « arguments » pour participer, cautionner la mascarade et tenter d’en tirer quelques avantages personnels. Quelle cohérence et quel sérieux politiques !? 

Un autre « argument » est avancé pour justifier la stratégie d’entrisme : voler au secours de Bouteflika pour « briser son face à face avec l’islamisme » ; comme si le choix de Bouteflika n’était pas conscient et délibéré, ou était autre que celui d’une alliance avec les islamistes !?

Les choses sont maintenant claires. C’est donc uniquement pour ça et rien que pour ça que Hocine Ali et compagnie ont livré une guerre sans merci contre le MDS. Une guerre commencée bien avant le 21 avril 2006 (date de sa destitution comme Secrétaire Général). La participation aux partielles de Kabylie, les « frémissements » du pouvoir », les «aspects fonctionnels » du hijab, le soutien à peine « voilé » à la charte pour l’amnistie des terroristes, et toutes les manœuvres d’appareil pour phagocyter le MDS, ont été autant d’actions pour dévier le MDS de sa ligne et le ramener comme « dote » en vue de la participation aux élections.

Depuis le 21 avril 2006 trop de choses ont été dites. Certains ont cru que la crise du MDS était due au fonctionnement anti-démocratique à l’intérieur du Mouvement, ou à des luttes d’appareil. En réalité, l’enjeu était politique. Nous le voyons bien aujourd’hui.

Hocine Ali, Secrétaire général par intérim et successeur de Hachemi Chérif, disait « qu’il avait HONTE de défendre les positions du MDS » ! Nous connaissons maintenant la suite.

De la création par Hocine Ali d’organisations fractionnelles, appelées « coordination interfédérale » et « secrétariat exécutif », à l’animation de conférences de presses parallèles, à l’annonce de plusieurs dates pour l’organisation d’un congrès parallèle du MDS, un congrès de substitution, … Tout aura été tenté pour casser le MDS. , son capital moral et son historique.

Il faut croire que le jeu doit vraiment valoir le coup … De dérives politiques en dérives morales, Hocine Ali n’a reculé devant rien pour tenter de ramener le MDS aux élections et cautionner le système en place : ni le mensonge et les tentatives d’instrumentaliser Hachemi Chérif, ni ces véritables pratiques d’espionnage consistant à enregistrer ses interlocuteurs à leur insu !

Oui et oui : nous avons eu raison le 21 avril 2006 lorsqu’on a destitué Hocine Ali du poste de secrétariat général. Nous avons eu raison de crier contre la trahison et l’imposture.

Oui nous avons eu raison de qualifier les agissements de ce groupe d’entreprise de déstabilisation et de normalisation du MDS.

Nous avons eu raison de les exclure des instances du Mouvement et de ne pas les laisser saboter notre congrès.

Kounna âala hak de considérer qu’il s’agit là de manœuvres pour tuer le MDS et créer un autre parti, qui n’a rien avoir avec le MDS et son école.

Maintenant que les masques et les hidjabs sont tombés peuvent ils chanter encore à l’opinion publique qu’ils sont toujours dans « la double rupture », ou se réclamer du combat de feu Hachemi chérif, Salah Chouaki, Aziz Belgacem et tant d’autres camarades assassinés par l’intégrisme ?

Plus ridicule que le ridicule, c’est avec des costumes RND-FLN et un parfum islamiste, que les « Hocinistes » comptent se rendre (!!) au grand ballet du 17 mai 2007. Est ce avec de tels « élus » qu’ils comptent réaliser « la double rupture » !? Mais, comme on dit chez nous, ce jour là « FATHMA RECONNAITRA SON MARI »- « ad-tsaakel Fatma argaz-is »

Pourront-ils dire à Khalti Hourria qu’ils restent fidèles au sacrifice de sa fille, et à celui de toutes ces âmes pour lesquelles Hachemi Chérif avait juré la fidélité ? Pourront-ils regarder Mme Zinou et les sœurs Chouaki dans les yeux ?

Bouâlem OUARAS

Alger, le 03 Avril 2007

Nicolas Sarkozy ou le triomphe d’une histoire apologétique de la colonisation 15 mai, 2007

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Nicolas Sarkozy ou le triomphe d’une histoire apologétique de la

colonisation


Par Olivier Le Cour Grandmaison


« Le rêve européen a besoin du rêve méditerranée. Il s’est rétréci

quand s’est brisé le rêve qui jeta jadis les chevaliers de toute l’Europe sur

les routes de l’Orient, le rêve qui attira vers le sud tant d’empereurs

du Saint Empire et tant de rois de France, le rêve qui fut le rêve de

Bonaparte en Egypte, de Napoléon III en Algérie, de Lyautey au Maroc.

Ce rêve ne fut pas tant un rêve de conquête qu’un rêve de civilisation. »

Après cette énumération supposée rendre compte d’une glorieuse

tradition incarnée par la France depuis des siècles et inlassablement défendue

par tous ceux qui furent soucieux de défendre son rayonnement, le même

ajoute : « Faire une politique de civilisation comme le voulaient les

philosophes des Lumières, comme essayaient de le faire les Républicains

du temps de Jules Ferry. Faire une politique de civilisation pour

répondre à la crise d’identité, à la crise morale, au désarroi face à

la mondialisation. Faire une politique de civilisation, voilà à quoi nous

incite la Méditerranée où tout fût toujours grand, les passions aussi

bien que les crimes, où ne rien fut jamais médiocre, où même les

Républiques marchandes brillèrent dans le ciel de l’art et de la

pensée, où le génie humain s’éleva si haut qu’il est impossible de se résigner

à croire que la source en est définitivement tarie. La source n’est pas

tarie. Il suffit d’unir nos forces et tout recommencera. » Quel est

l’auteur de ces lignes qui se veulent inspirées alors qu’elles ne font

que reprendre la plus commune des vulgates destinée à légitimer les «

aventures » coloniales de la France ? Un ministre des Colonies de la

Troisième République ? Un membre de la défunte Académie des « sciences

coloniales » ? Un nostalgique de l’Algérie française qui les aurait

rédigées pour prononcer un discours destiné à célébrer cette période

réputée faste où la France commandait à 70 millions « d’indigènes »

répartis sur 13 millions de kilomètres carrés ? Non, l’auteur de cette

prose, aussi mythologique qu’apologétique de la colonisation, n’est

autre que Nicolas Sarkozy qui a prononcé ces fortes paroles en tant que

ministre-candidat lors d’un meeting à Toulon le 7 février 2007.

Singulièrement passée sous silence par la plupart des médias et des

autres dirigeant(e)s politiques engagés dans les élections

présidentielles, cette intervention confirme que la réhabilitation du

passé colonial de la France n’est pas une embardée conjoncturelle de

l’actuelle majorité et de son principal représentant. Au contraire,

cette réhabilitation, sans précédent depuis la fin de la guerre

d’Algérie, s’inscrit dans un projet politique cohérent, systématique et

crânement assumé par le candidat de l’UMP désormais chef de l’Etat

français. Pour des motifs partisans, et pour défendre ce que ce dernier

croit être l’honneur de la France et de ses citoyens, il se fait donc

porte-parole d’une histoire officielle, mensongère et révisionniste des

causes qui ont conduit à la construction de l’empire français, érigé

par de nombreuses guerres de conquête, puis dirigé par des institutions

coloniales racistes et discriminatoires. En témoigne, notamment, le

statut des « indigènes », considérés alors non comme des citoyens

libres et égaux mais comme des « sujets français » privés des droits et

libertés démocratiques élémentaires et soumis, qui plus est, à des

dispositions répressives – le Code de l’indigénat, entre autres, – qui

ne pesaient que sur eux. Sous le prétexte fallacieux de lutter contre

on ne sait quelle « pensée unique » et désir de « repentance », lesquels

n’existent que dans l’esprit de Sarkozy et de ceux qui ont forgé ces

pseudo-concepts grossiers, sur le plan intellectuel s’entend, pour

mieux faire croire à leur propre courage et originalité, on assiste donc à

une instrumentalisation spectaculaire du passé colonial de la France.

Manipuler cette histoire par la surexposition de certains de ses

aspects « positifs » supposés – la colonisation au nom de la civilisation par

exemple -, par l’euphémisation ou la sous-estimation des crimes contre

l’humanité et des crimes de guerre commis au cours de cette longue

période de l’empire colonial, et par l’occultation enfin de

l’oppression et de l’exploitation imposées à ceux qu’on appelait alors avec mépris «

les indigènes », tels sont les ressorts principaux de cette opération.

Moderne et audacieux Sarkozy ? De tels discours nous ramènent au plus

convenu de la doxa officielle forgée sous la Troisième République. Quel

est l’adjectif qualificatif adéquat à cette opération qui repose sur un

mépris souverain de l’histoire et des innombrables victimes des guerres

et des répressions coloniales ? Réactionnaire, assurément.

Jamais depuis des décennies, un candidat soutenu par le plus important

parti de la droite parlementaire ne s’était engagé dans cette voie.

Stupéfiante involution. Elle témoigne d’une radicalisation

significative des discours élaborés sur ces questions par l’UMP et son représentant

en même temps qu’elle légitime et banalise des thèmes qui n’étaient

jusque-là défendus que par l’extrême-droite et quelques associations de

nostalgiques de la période coloniale. Pour les amateurs d’exception

française, en voilà une remarquable mais sinistre car la France est le

seul Etat démocratique et la seule ancienne puissance impériale

européenne où l’un des principaux candidats à l’élection présidentielle

ose tenir de pareils propos. A quoi s’ajoute le fait que ce pays est

également le seul où une loi – celle du 23 février 2005 –, toujours en

vigueur en dépit du tour de passe-passe politico-juridique du Président

de la République, sanctionne une interprétation officielle de ce passé

colonial. « La Nation exprime sa reconnaissance aux femmes et aux

hommes qui ont participé à l’œuvre accomplie par la France dans les anciens

départements français d’Algérie, au Maroc, en Tunisie et en Indochine

ainsi que dans les territoires placés antérieurement sous la

souveraineté française. » Telle est, en effet, la première phrase de

l’Article 1 de ce texte voté par l’UMP et l’UDF au terme de débats où

Rudy Salles, le très officiel porte-parole de cette dernière formation

politique à l’Assemblée nationale, a joué un rôle particulièrement

actif. Qu’en pense François Bayrou lui qui prétend dépasser le clivage

gauche/droite et incarner une autre façon de faire de la politique ? Il

n’est pas besoin d’être un brillant philologue pour comprendre que le

terme œuvre, employé dans ce contexte, emporte une appréciation

évidemment positive de la période considérée. Face à cette offensive

politique, engagée depuis longtemps par les diverses composantes de la

droite parlementaire, notamment, et son principal représentant que

comptent faire les dirigeants de la gauche parlementaire et radicale ?

Ils doivent le faire savoir au plus vite.

Olivier Le Cour Grandmaison.

Enseignant à l’Université d’Evry-Val-d’Essonne.

Auteur de « Coloniser. Exterminer. Sur la guerre

et l’Etat colonial », Fayard, 2005.

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