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L’Union méditerranéenne de Sarkozy : pour quoi faire ? 2 juin, 2007

Posté par benchicou dans : Algérie : analyses et polémiques , trackback

 

Par : Mohamed Salah Boureni (analyste au Quotidien d’Oran)

L’idée d’une Union méditerranéenne avancée par le tout nouveau président français Nicolas Sarkozy reste séduisante, même très séduisante, surtout pour les pays de la rive sud si l’on vient à penser qu’une telle Union ne peut être que tout bénéfice pour eux. Faudrait-il encore faire l’impasse sur la vision franchement réductrice de l’initiateur de cette généreuse idée quand il s’agit de parler des pays arabo-musulmans ou encore détourner le regard sur les prédispositions d’une personnalité qui n’a jamais fait mystère d’un «europeocentrisme» pour s’en convaincre. Car on ne peut s’empêcher de nourrir le doute et de voir derrière la proposition de Nicolas Sarkozy des arrières pensées dont les pays méditerranéens non européens, peuvent difficilement négocier les termes.

Tant il est vrai que la France et à plus forte raison celle de Sarkozy a toujours orienté son regard vers la Méditerranée pour mieux servir ses intérêts. C’est peut-être de bonne guerre, mais il y a toujours lieu de le souligner ne serait-ce que par rapport à la farouche opposition de Sarkozy à l’entrée de la Turquie au sein de l’union européenne. A cet égard, certains n’ont pas hésité à voir dans l’initiative de ce dernier une offre à la Turquie d’une solution de remplacement à son adhésion à l’union européenne. Et c’est assurément le cas. N’en demeure pas moins que c’est une offre au rabais, voire un ersatz à même d’illustrer la vision européenne des pays du sud de la Méditerranée. Pince sans rire, Nicolas Sarkozy proposait cette Union méditerranéenne sur le modèle de l’union européenne, au sein de laquelle la Turquie jouerait un rôle central. On est alors en droit de nous demander à quel titre, si ce n’est celui de se consoler du refus du président français, la Turquie jouerait un rôle central dans cette union méditerranéenne. N’est-ce pas édifiant sur un rôle de «sous-traitance» qu’un europeocentrisme veut faire jouer aux pays du sud de la Méditerranée ? Une volonté qui semble largement partagée avec le président de la République française, par le chef du Gouvernement espagnol Zapatero et le chef du Gouvernement italien Romano Prodi qui se sont empressés d’applaudir à une telle initiative par ce qu’elle peut constituer un autre filon à creuser. Une volonté déjà éprouvée d’ailleurs par l’Algérie par exemple dans le cadre de l’accord d’association avec l’U E. Presque deux ans depuis l’entrée en vigueur de cet accord et notre pays attend toujours ces fameuses retombées positives sur son économie. En parlant de retombées positives, il faudra peut-être voir du côté européen. L’accord d’association, nous diront les experts, a surtout permis de consolider la part de l’union européenne dans le marché intérieur qui se situe aujourd’hui à 55 %. Quant aux fameux investissement directs étrangers (IDE) sur lesquels l’Algérie a fondé beaucoup d’espoir, ils sont franchement décevants. Une Union méditerranéenne ? Il faut peut-être y réfléchir à deux fois.

 

 

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