L’aide à l’Afrique, l’autre sujet de friction au sommet du G8 8 juin, 2007
Posté par benchicou dans : Monde , trackback
L’aide à l’Afrique, autre grande priorité du G8 de Heiligendamm, devait être un sujet plus consensuelle climat, mais là aussi les huit semblent être à la peine, certains d’entre eux étant soupçonnés de traîner les pieds
De nombreuses organisations non gouvernementales (ONG) tiraient jeudi la sonnette d’alarme. « C’est étonnamment immoral que des pays riches fassent des promesses, déjà modestes, et ne les tiennent pas », s’insurge le Sud-africain Kumi Naidoo, à la tête du GCAP (Global Call to Action against Poverty) qui mène campagne contre la pauvreté dans le monde.
Le président sud-africain Thabo Mbeki va appeler les huit « à accélérer l’aide au développement comme convenu (lors du sommet) de Gleneagles », il y a deux ans, a précisé à l’AFP son porte-parole Mukoni Ratshitanga.
Les pays les plus riches de la planète avaient promis de doubler leur aide à 50 milliards de dollars par an à partir de 2010, dont 25 milliards pour l’Afrique noire.
Les ONG, mais aussi
la Banque Mondiale, les accusent déjà d’être incapables de remplir leurs engagements.
Encore plus préoccupant pour les ONG, certains seraient réticents à réitérer cet objectif chiffré dans le communiqué final du sommet du G8 qui se tient jusqu’à vendredi à Heiligendamm, dans le nord-est de l’Allemagne.
Le Canada et l’Italie sont montrés du doigt.
« Nous nous sentons, je me sens, liés par (l’échéance) 2010″, a souligné jeudi la chancelière conservatrice Angela Merkel. « Nous n’avons pas encore débattu de la déclaration sur l’Afrique, a-t-elle ajouté. Une réunion du forum avec six pays africains est prévue vendredi.
La chancelière aurait bien besoin d’un franc succès sur l’Afrique. Elle n’a pas réussi à imposer une plus grande transparence des fonds spéculatifs à hauts risques. Et elle a
dû surtout réviser en forte baisse ses ambitions sur le dossier du réchauffement du climat, dont souffrent d’ailleurs en premier chef les pays pauvres.
Angela Merkel a plus d’une fois souligné la responsabilité du G8 en Afrique, tout en demandant aussi aux pays concernés qu’ils avancent énergiquement dans leurs réformes, notamment en matière de bonne gouvernance.
Sans l’aide financière des pays industrialisés, le continent noir n’aura aucune chance de mettre en oeuvre « les objectifs du millénaire » fixés par l’ONU, qui visent à réduire de moitié d’ici à 2015 (par rapport aux années 90) l’extrême pauvreté sous toute ses formes.
Il est déjà très en retard sur la réalisation de ces objectifs, soulignait l’ONU dans une étude publiée mercredi. Son secrétaire général Ban Ki-moon entend aborder le sujet au sommet.
Les ONG craignent aussi un relâchement des pays riches dans le financement du Fonds mondial de lutte contre le sida et la tuberculose, deux maladies qui tuent respectivement 2,9 millions et 2 millions de personnes chaque année dans le monde.
« Je suis ici pour leur demander (pays du G8) de tenir leur promesse, afin de sauver ma vie, celle de mon mari, celle de mes patients », a lancé lors d’un point presse Françoise Ndayishimiye, médecin engagé dans la lutte contre le sida au Burundi, elle même séro-positive.
L’Allemagne a fait un geste en annonçant vouloir accorder 4 milliards d’euros supplémentaires au cours des huit ans à venir pour alimenter ce fonds lancé en 2001 avec le soutien de l’ONU.
Certaines ONG mettent en garde contre une dispersion des initiatives au détriment de ce Fonds qui a obtenu jusqu’à présent des résultats très positifs dans la lutte contre les pandémies.
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