Le prix Benchicou de la plume libre 2007 attribué à Abdelhak Beliardouh et au syrien Michel Kilo 13 juin, 2007
Posté par benchicou dans : L'Algérie qui résiste , trackback
Pour sa troisième édition consécutive, le prix Benchicou de la plume libre de l’année 2007 a été décerné conjointement, et à titre posthume, au journaliste Abdelhak Beliardouh, correspondant d’ El-Watan à Tébessa qui a payé de sa vie l’audace d’écrire sur la mafia locale et au journaliste- écrivain syrien Michel Kilo emprisonné par la justice syrienne depuis le 14 mai 2006 et condamné à 3 ans de prison pour “critique et affaiblissement de l’Etat”.
Le prix sera remis à l’occasion de la célébration de la journée du 14 juin une journée dédiée à la liberté et la liberté de la presse.
Le 14 juin est ainsi célébré pour être le jour-anniversaire de la mort dans l’exercice de leur travail de deux journalistes, Fadhéla Nedjma et Adel Zerrouk, tués dans des circonstances tragiques, lors de l’historique marche noire organisée à Alger par le mouvement citoyen des arouch.
Le 14 juin est aussi la date de l’incarcération et de la libération, il y a un an, de Mohamed Benchicou, journaliste, directeur du journal Le Matin après deux années d’emprisonnement pour délit d’opinion durant lesquelles la société civile, à sa tête le Comité Benchicou pour les libertés créé en réaction à sa détention, n’a pas cessé de démontrer le caractère injuste et arbitraire de son incarcération et de réclamer sa remise en liberté.
C’est pour ces raisons que le Comité Benchicou pour les libertés a décidé de faire du 14 juin une journée dédiée à la liberté d’expression et la liberté de la presse et institué un prix national et international en hommage aux luttes et sacrifices des professionnels des mass media pour l’exercice libre et indépendant de leur profession, en récompensant chaque année des journalistes et écrivains qui se distinguent par un esprit de liberté et de courage.
Le programme de la journée du samedi 16 juin:
– A 11h00 rassemblement à la maison de la presse Tahar-Djaout (place du 1er-Mai)
– Recueillement et dépôt de gerbe de fleurs devant l’Etusa (rue Hassiba- Ben-Bouali) en souvenir de Fadéla et Adel
– Remise des trophées, prise de parole et collation à la maison de la presse Tahar-Djaout.
le Comité Benchicou pour les libertés appelle les Algériens attachés à la liberté et à la démocratie à venir nombreux à cette célébration.
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david contre goliath…..
Voici un poeme écrit aprés la mort de Abdelhai et que certains n’ont pas voulu publier.
Pour Abdelhai
1
Abdelhai est mort
Il n’écrira plus
Ne peindra plus
Nous n’entendrons plus
Que le silence
Froid
De ses paroles scalpel.
Dis…
Parle moi des nuages
Toi qui n’a plus d’âge
Est-ce qu’on envoie des messages
De là où l’on ne revient plus ?
2
Gare boue…
scie
Les jantes
De notre monde bleu
Et Graboussis engraissés
Gribouilles gras
Gras- double crapuleux
À la panse repue
Danse et joue
Du karka’boue
Sur la tombe du Juste.
3
Abdelhai est parti
il ne reviendra plus
Il a rangé ses toiles aquarelles
Ses pinceaux et ses feutres…
Ses fleurs de papier
Et ses crayons ailés
S’envolent
Pour toute l’ éternité
Dis
Cela vaut-il la peine
Et d’écrire et de peindre
Lorsque tout un pays
Est en train de pourrir
De la tête
Jusqu’ aux pieds.
4
Tous les Graboussis engraissent
Les gribouilles à l’échine courbeuse
Les juges et les magouilles
De leurs prisons bourbeuses
Et le Gars-boue- scie
Crapuleux
Fait braire
Sa grosse caisse
Sur la tombe du Juste.
5
Abdelhai
S’est tu
Il ne dira plus rien
Il est sorti
Faire un tour
Lui
Qui aime tout simplement
La vie
Pour boire le silence
Comme l’autre avale la ciguë
Face à sa vérité
Pour se taire à jamais.
Ecoute…
Il raconte aux enfants
Des histoires de peintre
Peignant avec des mots
Qui volent de sa toile
pour embellir le monde
Regarde…
Il peint
Tous nos mensonges
Et nos lâches sermons
Nos courages ébréchés
Endormis à jamais
Vieilles lames rouillées
Au musée des ancêtres.
6
Grabaudruche
Cigare ventriloque
Rires gros et gras
Des huiles interlopes
Gravelle le Bettou
Le Ministre parrain
Lave blanc les ordures
Et fusille les justes !
La foire est sans pareille
A la cour des miracles
Où les gnomes se terrent
et s’affairent
A traire d’indécentes affaires
Et liquident en public
Tayeb El Wattani.
7
Abdelhai est entré dans un monde
Qui n’est plus de ce temps
Où l’accueille Boudiaf
La main toujours tendue
En fraternelle offrande
Attendant en silence
De Dieu seul
La Sentence.