L’idée de Sarkozy : un accord bilatéral de 10 ans avec l’Algérie 22 juin, 2007
Posté par benchicou dans : Algérie-France : entre le passé et Sarkozy , trackback
Le président Nicolas Sarkozy a quelque chose dans le chapeau pour les Algériens : il devrait annoncer cet été le nouvel accord bilatéral et décennal entre les deux pays sur une période 10 ans -2007 à 2017. Cet accord, qui remplacera le défunt « Traité d’amitié », constituera t-il le point de départ d’une nouvelle ère dans les relations complexes entre l’Algérie et
la France ? On le chuchote à Paris. Mais la crise entre les deux pays est là. Depuis quelques mois, des tensions récurrentes- alimentées par le débat sur la question de la mémoire et de la repentance- empoisonnent les rapports entre les deux pays. Le « Traité d’amitié », un projet promu par Jacques Chirac et Abdelaziz Bouteflika et censé scellé définitivement la réconciliation entre les deux peules, algérien et français, a été abandonné avant même sa naissance, presque sans aucune explication.
On ne s’est pas arrêté là. Les frictions sont allées au-delà. Les visites de haut niveau se sont interrompues et, à plusieurs reprises, on a frôlé l’incident diplomatique. En effet, le premier ministre Abdelaziz Belkhadem n’avait-il pas, dans un entretien au journal « Le Monde » publié la veille du premier tour de la présidentielle française, accusé Nicolas Sarkozy, alors candidat favori du parti au pouvoir, de vouloir réhabiliter l’OAS ? Pour sa part, le candidat de l’UMP a répété, presque dans chacun de ses meetings électoraux, sur un ton qui ressemble à de la provocation, qu’il n’acceptera jamais aucune repentance.
Mais depuis l’élection de Nicolas Sarkozy, les signes d’apaisement se multiplient des deux côtés de
la Méditerranée. A Alger, on évite soigneusement les déclarations enflammées conte
la France. Interrogé mardi dernier par des journalistes, en marge d’un colloque sur l’histoire, à propos l’avenir du Traité d’amitié entre l’Algérie et
la France, Abdelaziz Belkhadem s’est contenté de répondre par un « no comment » inhabituel. Mieux : Abdelaziz Bouteflika aurait annulé sa visité, prévue la semaine dernière à Sétif, en partie pour ne pas se prononcer une nouvelle fois sur le sujet de la repentance.
Comment en effet, le président algérien aurait-il pu se rendre dans cette ville qui symbolise les massacres du 8 mai 1945 sans évoquer le sujet ? A l’Élysée, cette initiative du président algérien aurait été très appréciée.
Côté français, l’heure est également à l’apaisement : depuis son élection, Nicolas Sarkozy évite lui aussi-du moins publiquement- le sujet de la repentance et de l’histoire. Son appel, le soir du second tour de la présidentielle, à la constitution d’une Union de
la Méditerranée était en réalité destiné directement à l’Algérie. Comprendre :
la France, via cette nouvelle initiative, cherche à construire une relation durable avec Alger.
Lors de son aparté avec Abdelaziz Bouteflika en marge du Sommet du G8, début juin en Allemagne, Nicolas Sarkozy aurait expliqué sa position : il se considère comme un homme nouveau sans aucun lien avec la guerre d’Algérie –il était enfant durant cette période- mais il est prêt à discuter avec son homologue algérien, loin de toute tension. En réalité, M. Sarkozy a répété à Abdelaziz Bouteflika le même discours qu’il avait déjà tenu lors de ses nombreux déplacements à Alger en tant que ministre de l’intérieur ou de l’économie. Un franc-parler qui aurait séduit son homologue algérien. Désormais, les deux présidents semblent d’accord sur la méthode à suivre pour apaiser les relations bilatérales.
Le Matin avec www.toutsurlalgerie.com
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