Les Algériens pardonneront-ils la gifle Sarkozy ? 24 juin, 2007
Posté par benchicou dans : Algérie-France : entre le passé et Sarkozy , trackbackOn le promet : le président Nicolas Sarkozy a quelque chose dans le chapeau pour les dirigeants Algériens afin de faire oublier la gifle qu’il leur a donnée en refusant la repentance sur les crimes coloniaux .Il devrait annoncer cet été à Alger 4 grandes décisions : le nouvel accord bilatéral et décennal entre les deux pays sur une période 10 ans -2007 à 2017 et qui remplacerait le défunt « Traité d’amitié » dont Sarkozy ne veut pas ; un accord sur le gaz et un autre sur le nucléaire civil ; un accord sur la délivrance des visas ; un accord sur la fameuse « Union méditerranéenne »
Avec ces « privilèges », Nicolas Sarkozy entend clore une période agitée entre Paris et Alger marquée par une polémique autour du « traité d’amitié ».
Arrivera-t-il à se faire pardonner la gifle donnée aux dirigeants algériens ? Pas sûr. D’abord, parce que les promesses sont trop floues et trop hypothétiques. Le nouvel accord bilatéral 2007-2017 est d’emblée trop imprécis pour prétendre remplacer le « Traité d’amitié » auquel Bouteflika tenait tant pour des considérations personnelles. Ensuite parce que l’édification d’une Union méditerranéenne, même s’il s’agit, dans l’esprit du président français, d’une offre raisonnable que
la Turquie ne saurait refuser – lorsque le temps sera venu – reste aléatoire aux yeux des autres pays méditerranéens, plus particulièrement ceux du Maghreb dont la proximité avec l’Europe fait des partenaires stratégiques au moins aussi essentiels que
la Turquie. L’Algérie se trouve dans ce cas de figure et, en y venant, le président français ne pourra pas, à l’évidence, faire que vendre son projet d’Union méditerranéenne, tant il y a encore des dossiers pendants entre les deux pays. Quelle initiative forte pourrait prendre Nicolas Sarkozy qui, en homme concret qu’il se définit, sait que ses interlocuteurs algériens ne vont pas se lancer à tirer des plans sur la comète que représente l’Union méditerranéenne, alors qu’il y a des mesures plus directes et immédiates à impulser dans la relance d’une coopération mutuellement avantageuse pour les deux pays. L’Union méditerranéenne qu’entend promouvoir le président français ne peut pas pour autant dispenser d’un inventaire des relations bilatérales entre les pays constituant le grand ensemble qu’il appelle de ses vœux et dont la réalisation pourrait se heurter à nombre d’écueils, surtout si elle est sous-tendue par des arrière-pensées politiques ou des non-dits. Un tel ensemble ne serait alors qu’une idée dans l’air qui ne prête pas à conséquences.
Et, enfin, il y a eu ces mots, ces petites phrases et cette polémique autour du traité d’amitié qui semble être allée trop loin pour ne pas laisser de cicatrices.
En 2006, en pleine polémique sur le traité d’amitié entre
la France et l’Algérie, le candidat Sarkozy avait pris trop violemment ses distances avec un projet porté par le président Chirac. « L’amitié n’(a) pas besoin d’être gravée dans le marbre d’un traité », avait fait valoir M. Sarkozy dans un entretien à l’hebdomadaire Jeune Afrique. Et, dans sa première intervention publique après l’élection présidentielle, le nouveau chef de l’Etat a déclaré qu’il entendait « en finir avec la repentance, qui est une forme de haine de soi ».
C’était une façon d’enterrer définitivement le projet de traité franco-algérien. Peu après, le premier ministre algérien, Abdelaziz Belkhadem, avait accusé M. Sarkozy de vouloir « réhabiliter l’OAS ». Même si le président algérien n’a, pour sa part, pas participé à la « diabolisation » de Nicolas Sarkozy et, au contraire, reçu avec beaucoup d’égards le candidat Sarkozy, en visite à Alger en juin 2006, auquel il a transmis un message très chaleureux au lendemain de son élection à la présidence, le mal semble fait.
Il sera bien difficile pour Sarkozy de se faire pardonner.
Md B. (Le Matin)
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Les Algériens se sentent-ils giflés par Sarkozy? Pour ma part, mon sentiment est que le seul à avoir été ainsi mal traité c’est le président Boutef mais aucunement les algériens qui n’ont pas besoin d’un traité d’amitié. L’amitié ne se decrête pas et surtout pas par un chef d’etat non élu démocratiquement(je parle de boutef mais Sarkozy est aussi un élu préfabriqué par les instituts de sondage dont personne ne peut dire l’intérêt dans une élection sinon formatter l’électeur!) pour ne pas dire imposé par la force de l’injustice! L’analyse que je viens de poster (oeuvre du politologue Grim ) se veut, d’abord, comme réponse à ceux qui font semblant que le pouvoir réel n’est pas entre les mains d’un seul homme et que se sont les généraux(mais ils ont tous été mis au banc des accusés et se sont tous terrés avec promesse de ne plus intervenir à condition qu’ont ne les inquiète pas- qui entend encore parler des généraux Nezzar et Lamari l’autre mohammed!)qui continuent à tirer les ficelles du théatre politique algérien, ensuite comme une réponse à cet article sur Sarkozy et son union méditerranéenne qui n’est qu’un leurre de plus pour faire semblant qu’on a une vision lointaine et globale! Deux mégalomanes ne peuvent produire que des idées grandioses certes mais sans lendemain puisque ne les intéresse que l’effet d’annonce médiatique! Les deux présidents se soucient plus de leur image à la télévision que des pays qu’ils gèrent …
Auteur : zorbaalgerien (IP: 172.22.96.28 , 172.22.96.28)
E-mail : kali_karim@yahoo.fr
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Commentaire:
Bouteflika : huit ans après, quel bilan ? (1er partie)
article paru dans el watan du 24/06/2007
Aujourd’hui, personne ne peut prétendre que le chef de l’Etat trouve
encore devant lui des pouvoirs capables de lui tracer des lignes rouges
et de le maintenir dans une situation de « trois quarts de président ».
Certes, il a été amené au pouvoir, en 1999, par la haute hiérarchie
militaire qui pensait pouvoir le manipuler et lui fixer une ligne de
conduite à laquelle il ne peut déroger, mais très rapidement, il a su se
libérer de cette tutelle pesante.
Mais ce que ses adversaires (et pas uniquement eux) lui reprochent
essentiellement, c’est d’abord, sa gestion incompréhensible de la crise
kabyle du printemps 2000 et, ensuite, sa trop grande proximité avec
l’islamisme. Il est en effet difficile de comprendre comment un homme
politique aussi avisé que lui ait laissé pourrir une situation qui était, à
son commencement, facilement maîtrisable (il suffisait, affirment en
chœur une majorité d’observateurs politiques, d’une condamnation immédiate
du meurtre du jeune Massinissa et de poursuites judiciaires à
l’encontre des gendarmes assassins pour que le calme revienne très rapidement en
Kabylie). Au lieu de cela, le Président a laissé la gestion de la
crise au ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, qui a tout
fait, volontairement ou par incompétence, pour envenimer le problème et
le rendre insoluble. La mauvaise gestion du problème kabyle ne se
limite pas à la seule période du début des événements. Elle a continué par
une politique volontariste consistant à isoler la Kabylie du reste du
pays, à y laisser se développer tous les maux sociaux auxquels elle avait
auparavant échappés (petit et grand banditisme, prostitution,
alcoolisme, drogue), à brider le développement économique d’une région
autrefois réputée pour son dynamisme et son esprit d’initiative, à laisser se
développer l’hydre terroriste. Tout se passe comme si le Président
faisait payer à toute une région son refus d’adhérer à sa stratégie
politique et de continuer de se situer une opposition franche et virulente à sa
personne. La Kabylie semble avoir commis le pire des crimes, celui de
lèse-Bouteflika ; et cela est impardonnable aux yeux d’un président à
l’orgueil démesuré, qui ne pardonne aucune atteinte à son image d’homme
omnipotent et omniscient. Rien n’indique, d’ailleurs, que le problème
de la Kabylie trouvera une solution acceptable, du vivant du Président
Par ailleurs pour ses adversaires du camp démocratique, Bouteflika
constitue le danger suprême pour le pays : celui de préparer la prise du
pouvoir légale par la mouvance islamiste Pour eux, Bouteflika n’est qu’un
chargé de mission, aux ordres des émirs du Golfe, qui lui auraient fixé
comme objectif la mise en place des conditions de prise de pouvoir par
les islamistes. Les présomptions ne manquent pas pour « démontrer »
cette affirmation …
L’auteur est : Politologue
Rachid Grim
Je deteste boutef et le pouvoir algerien, mais j’espere qu’ils enverront pêtre sarkozy et son projet narcissique néo colonialiste qu’est l’union méditerranéenne.