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Crise du MDS : une lettre de Hocine Ali 28 juin, 2007

Posté par benchicou dans : Le coin des partis démocrates , trackback

A la suite de l’article « Actes de vandalisme au siège du MDS », le chef de l’aile dite « dissidente » du MDS, Hocine Ali, qui se définit lui aussi « secrétaire général du MDS » a fait parvenir cette lettre ouverte que nous publions dans son intégralité afin que le lecteur se fasse une opinion aussi complète que possible de la crise qui secoue ce parti qui nous est cher.

Par la même occasion, nous lançons un débat sur le blog :  » Comment dépasser la crise du MDS ? »

 

Alger le 23 / 06 / 2007

LETTRE AUX AMIS

Par Hocine Ali

Nous aurions souhaité épargner au militants et amis, et à l’opinion publique l’étalage de nos querelles internes. Pour notre part, nous avons tout fait pour éviter la polémique stérile, et les disputes autour de la légitimité et de l’utilisation des moyens du MDS. Nous n’avons pas cessé de clamer haut et fort que la crise que traversait notre Mouvement exigeait une solution démocratique et pacifique, et que seuls les militants, dans un congrès souverain et démocratique pouvait décider de l’avenir du MDS. Méliani et les siens ont rejeté tous les appels allant dans ce sens. Jusqu’au fameux « entretien » dont le PV a été signé par Meliani et Hocine devant des témoins, qui préconisait la tenue d’un congrès démocratique, qui reconnaissait les courants politiques au sein du Mouvement, et que Meliani a renié. Nous avons tout fait pour éviter le recours à la force, malgré les agressions multiples que nous avons subit. Pour nous, il fallait démontrer à la classe politique et à l’opinion publique qu’il était possible de régler nos problèmes de manière pacifique et démocratique. C’était une première dans la vie politique de l’Algérie indépendante. Nous avons aussi refusé de faire appel à l’arbitrage du ministère de l’intérieur. C’est pour ces raisons que dans l’immensité de l’espace du siège, nous nous sommes résignés à n’occuper qu’un petit bureau. Malheureusement, Meliani et ses compères ont confondu l’esprit de responsabilité avec la faiblesse.

Ce qui est arrivé dernièrement à l’intérieur du siège est regrettable comme est regrettable l’incursion dans mon bureau et le vol qualifié d’objets personnels (mon cartable, fermé à clé, a été fracturé, et des documents ont disparu, des livres ont été subtilisés, deux téléphones portables ont été volés ainsi qu’un chauffage électrique appartenant à une militante…) ou appartenant au Mouvement (des chaises, des matelas et des couvertures que nous avons achetés avec l’argent des cotisations des militants, un écran d’ordinateur, un fax, un climatiseur…) et la fouille systématique des serviettes et placards qui constitue un viol de la vie privée. Cette agression qualifiée fera l’objet d’une plainte. Comme il est regrettable d’avoir cassé mon armoire qui était restée dans le bureau de l’administration, et d’avoir cassé la porte du bureau dans une première tentative avortée de nous sortir par la force. Cette escalade devient dangereuse et risque d’avoir des conséquences dramatiques pour le MDS. Aucun de nous ne peut exclure l’autre. Aucun ne peut prétendre être le détenteur de la vérité, ou l’héritier du patrimoine spirituel ou matériel du Mouvement. Malheureusement Meliani et ses compères nous ont progressivement exclus de tous les espaces du siège. D’abord nous avons été exclus des bureaux de l’administration, ensuite les étudiants ont été exclus de l’espace qu’ils occupaient, ils ont déménagé pour être de nouveau exclus, ensuite le matériel de la grande salle a été caché, ensuite la grande salle a été fermée avant d’être scellée. Enfin la décision a été prise de façon unilatérale de changer la porte d’entrée et les serrures. Il est utile de rappeler que pendant cette période Meliani a recouru aux services des forces de l’ordre à quatre reprises ; la première fois, lorsque les étudiants du Mouvement ont tenté de récupérer l’espace qu’ils occupaient dans le cadre de l’activité, il a fait appel à un agent qui a passé la nuit au siège, la deuxième fois c’était pour empêcher des étudiantes d’El-Oued venu à Alger dans le cadre des activités du 8 mars, qui n’avaient pas où de passer la nuit, la troisième fois des militant du MDS et des citoyens étaient venus pour un rassemblement organisé par le MDS, l’ANR et l’UDR contre le terrorisme à « La Maison du Peuple », ensuite ils étaient montés au siège, il a de nouveau recouru aux forces de l’ordre sous prétexte que des étrangers avaient envahi le siège ! Enfin, lorsque nous avons voulu changer les serrures de la porte d’entrée, après avoir vainement tenté de récupérer les doubles des clés, Meliani a appelé des agents de police qu’il a introduit jusque dans le bureau que nous occupions pour interrompre une réunion de travail… autour du bilan des élections !
Pendant toute cette période, nous n’avons pas fait appel une seule fois à la police, nous avons tout fait pour éviter de donner la possibilité au pouvoir d’arbitrer entre nous. Il est aussi utile de rappeler qu’au plan politique, il a essayé d’organiser un congrès exclusif, avec la participation et le soutien de Mr Brerhi, fermant les portes à la face des membres statutaires du Conseil National, du Bureau National et au chef des patriotes de Haouch Grau, et d’entériner une situation de fait en adressant un courrier ficelé au ministère de l’intérieur. Selon les témoignages publics des journalistes présents dans la salle, il y avait 54 congressistes votants pour élire un Conseil National de… 71 membres, réduit à 41 membres et…ouvert !! Une situation qui prêterait à rire si elle n’était pas dramatique. Nous sommes restés sur la réserve pendant dix jours, il a organisé une conférence pour rendre publics les résultats, nous obligeant ainsi à recourir nous aussi au ministère de l’intérieur et à déposer un dossier plus crédible puisqu’il est accompagné des 70 signatures des membres statutaires du Conseil National.

Depuis quelques mois, le siège est transformé en dortoir et son état de salubrité est inqualifiable. La grande salle est scellée par des planches et des clous et toutes les portes sont fermées. Les chaises et les tables ont été cachées, ainsi que les matelas et les couvertures. Je ne veux pas porter de jugement sur cette manière singulière de développer les activités du Mouvement et de poursuivre les luttes pour la réalisation de la double rupture avec l’islamisme politique et le système rentier bureaucratique corrompu. Chacun est libre d’avoir sa propre conception de l’avenir du MDS. Mais force et d’admettre que le combat pour la modernité et le progrès est désormais réduit chez Meliani et ses alliés au combat qu’ils mènent contre le MDS ; Ils usent de toutes leurs forces et de leur influence contre nous. Brerhi est ainsi devenu depuis le début de la crise, le porte parole attitré du groupe dirigé par Moulay, et qui s’est érigé, ironie du sort, comme le seul et unique héritier du patrimoine spirituel et matériel, des luttes et sacrifices de plusieurs générations de militants. La promptitude de Brerhi à réagir avec autant de violence, sans demander la moindre explication est suspecte à plus d’un titre. Sa mémoire sélective et oublieuse à besoin d’être rafraîchie. Moulay et Meliani ont commis l’irréparable à la fin du mois d’avril 2006 en défonçant la porte de mon Bureau ; mon premier réflexe a été d’informer le CCDR. La réaction du CCDR a été l’étonnement, et pour cause ! Deux jours auparavant, Brerhi est passé pour m’accompagner chez Le Commandant Azeddine pour discuter des problèmes internes du MDS, en tant qu’ancien compagnon et ami du camarade Hachemi, apparemment « soucieux » de préserver le MDS comme cadre démocratique vivant, en contribuant à dépasser la crise. L’entretien très amical qui a eu lieu présageait de possibilités réelles de dépassement pacifique et démocratique de la crise. Des propositions concrètes ont même été dégagées (tenue d’un congrès, échéances, modalités, arbitrage…). Mais, après le semblant de stupéfaction, il y a eu un silence sidéral. Ni contact pour vérifier les faits, ni excuses pour justifier le fait que les démarches de bons offices n’aient pas abouties, plus rien ! Nous n’attendions pas de Brerhi de dénoncer des pratiques fascistes, et nous l’aurions remis à sa place s’il avait osé parler en ces termes de camarades, malgré toutes les divergences qui nous séparent. Mr Brerhi est il simplement conscient qu’il parle de camarades ayant risqué réellement leur vie dans la lutte contre l’islamisme et le terrorisme et qu’ils n’ont absolument pas de leçon a recevoir en matière de démocratie, bien au contraire ? Le CCDR qui dénonce le MDS, comme pendant les années de plomb, la terrifiante kasma de Birghbalou dénonçait l’impérialisme et le menaçait… Ce n’est pas la première fois que Brerhi s’attaque au MDS, il le fait systématiquement et sournoisement depuis plus d’une année. C’est plus facile d’essayer de caporaliser une organisation fragilisée par la disparition de Hachemi, que de mobiliser des citoyens. Ses ambitions deviennent de plus en plus évidentes.

Pendant la campagne électorale, nos camarades qui ont désapprouvé notre participation aux élections venaient afficher a la sauvette des tracts appelant au boycott sur notre panneau, pour cacher nos affiches laissant bien en évidence celles de Hamas, de Ennahdha, du FLN… Qu’espéraient nos camarades en agissant ainsi ? Revendiquer de manière ridicule les 12 millions d’électeurs qui ont boycotté le scrutin ? En tous les cas, cette démarche consistant à épargner les affiches des islamo conservateurs tant décriés à l’intérieur du siège, illustre parfaitement le glissement trop rapide et incontrôlé à « gauche » dont les conséquences évidentes sont à méditer !

A l’invitation à ouvrir la grande salle pour la préparation et la tenue du Conseil National, Meliani, réagissant avec mépris, l’a rendu encore plus inaccessible.

L’intervention récente de camarades excédés par l’exclusion et l’utilisation unilatérale de tous les moyens du Mouvement par un groupe exclusif qui décide seul, est certainement regrettable, mais c’est le résultat d’une dégradation de la situation et d’une attitude inacceptable à notre égard. Une attitude caractérisée par la prétention démesurée et déplacée d’user de la force pour nous exclure.
Ces comportements indignes, qui salissent le MDS aux yeux de ses amis est l’éloignent irrémédiablement du terrain des luttes politiques, et de la conquête de la société, ne semblent pas inquiéter du tout Meliani qui ne montre de la résolution que pour gérer les locaux. Des tonnes de documents précieux ont été jetés pour faire place nette, et transformer des bureaux en dortoirs pour des pseudo militants dont le seul lien réel avec le MDS et l’occupation de l’espace et l’utilisation gratuite et sans vergogne des moyens du Mouvement (eau, électricité, téléphone, internet…), nous avons à chaque fois réagit de façon responsable, en faisant preuve de retenue. Malheureusement, Meliani et les siens ont continué à agir avec la même arrogance et les mêmes prétentions. Après avoir pris connaissance des faits irréfutables, et du comportement de chacun, les anciens camarades et amis qui suivent de près ou de loin ce malheureux crêpage de chignon auraient tors de nous renvoyer dos à dos. Ils devraient se démarquer de manière catégorique de ces pratiques, chercher la vérité au lieu de prêter une oreille complaisante à Méliani.

Si aucun effort n’est fait pour revenir à la raison et accepter de partager équitablement et démocratiquement les espaces dans le cadre des activités du MDS, il faudra que nos camarades assument seuls, l’entière responsabilité des conséquences de leur comportement exclusif.

Pour notre part, après tous les efforts que nous avons consentis unilatéralement pour éviter l’arbitrage du ministère de l’intérieur, et chercher en vain une solution qui mette en avant le déploiement du MDS dans sa diversité, nous avons décidé de recourir à tous les moyens légaux et de saisir officiellement les autorités pour restituer au siège central du MDS sa véritable vocation de lieu de travail. Cette décision concerne aussi les sièges de wilayate squatés, sans scrupules, comme lieux d’habitation (Alger, Bedjaia …).

Notre expérience et notre participation lors des élections législatives, nous a montré combien la société
Algérienne a profondément assimilé les leçons du combat politique et armé contre le terrorisme et l’islamisme mais aussi le besoin d’un nouveau cadre de lutte politique en mesure de l’accompagner dans ses efforts pour transformer son quotidien et son avenir .
C’est avec humilité que nous continuons à nous mettre au service de cette société mais aussi avec l’ambition d’édifier un grand parti, fortement enraciné dans cette société, le parti de l’espoir.

Le Secrétaire Général du MDS

Hocine Ali

Commentaires»

1 2
  1. Ce que viens d’écrire Hocine Ali est regrettable car le Comité des Citoyens pour le Défence de la République(C.C.D.R.)ne s’est
    jamais immimisé dans les affaires de qui conque.Ce qui a été dit n’est que des affabulations et des attaques gratuites qui ne mérites pas de réponses.Que s’est il passé au juste au sein du MDS? C’est une question de participation aux éléctions législati
    ves entre les uns et les autres qui restent fidéle à la ligne diréctrice du MDS que pronait feu Hachemi Cherif car ces derniers
    savent que tant que système de gouvernance actuel qui a vu le jour
    au lendemain de notre idépendance existera,il n’y aura pas d’éléc
    tions libres et d’ouverture du champs démocratique.

    S’en prendre au CCDR,qui renferme en son sein d’authentiques mili
    tants d’hier(dont l’un et des plus illustre a méme été envoyé en prison à cause de ses idées démocratiques)et d’aujourd’hui dont
    certains ont connu la prison dans les années 1980 et d’autres qui
    ont contribué à l’apaisement de la situation universitaire de 1980 et ce au périle de son physique,c’est vouloir se justifer dans une démarche de compromission avec le pouvoir.Dailleurs les
    résultats des législatives sont là pour le prouver.

  2. Je suis sidéré par le contenu et le ton de la lettre de Hocine Ali.
    Est-ce ainsi que les hommes politiques parlent et se conduisent?
    J’ignorais qu’un responsable puisse se comporter de la sorte; devenir colporteur de ragots de concierge et fossoyeur de ce qui fut son parti. Une pareille sortie ne peut être considérée que comme une diversion pour éviter le débat de fond : l’alternative démocratique passe-t-elle par la compromission ou par la double rupture. De toutes les façons, c’est le pouvoir qui sort victorieux de son entreprise redressement du MDS.

  3. domage pour le mds .depui la mort de el hachmi cherif c la course aux elections

  4. pou mieux comprendre la crise du MDS je vous invites a lire la contribution d’un militant du MDS

    La grande supercherie de Hocine Ali

    Par A.T

    Militant MDS

    Le 17 février 2007

    A présent, cela a au moins le mérite de la clarté. Ces dernières semaines, Hocine Ali abat ses cartes et assume enfin clairement la raison d’être du « courant » qu’il veut animer et à travers lequel il souhaite entraîner tout le MDS : participer aux prochaines élections, accéder à toutes les institutions, au motif que la menace islamiste n’existerait plus et que le pouvoir serait en passe de réussir sa politique de réconciliation. Hocine Ali dénonce même l’égoïsme du pouvoir qui, dit-il, « voudrait être le seul bénéficiaire de la défaite de l’islamisme et de l’embellie des cours du pétrole ».

    Maintenant que la date des prochaines élections est fixée au 17 mai 2007, Hocine Ali est mis en demeure de faire des choix concrets et pratiques, qui devraient contribuer aux dernières clarifications et décantations au sein du MDS. Par ailleurs, les derniers attentats viennent de rappeler durement que la menace terroriste, bras armé de l’islamisme politique, n’a pas disparue.

    Nous savions que l’argumentation de Hocine Ali et de ses supporters en faveur d’un changement de la ligne du MDS était assez sommaire. Nous découvrons qu’elle est totalement hasardeuse, et qu’ils n’en sont même pas convaincus eux-mêmes. Rapportée à toutes les prétentions affichées (« moderniser » la ligne du MDS, constituer des courants représentés à la proportionnelle dans toutes les instances du Mouvement, …) et rapportée à tous les agissements fractionnels depuis avril 2006, nous sommes honnêtement fondés à parler de supercherie.

    Le document introductif que Hocine Ali a présenté lors des « assises » de son « courant » en janvier dernier, qui tient lieu d’évaluation et d’orientation, mérite d’être lu et étudié. Il est proprement édifiant et fini de disqualifier l’auteur d’une stratégie qui a fait tant de dégâts au sein du MDS et, par là même, affaibli tout le camp démocratique.

    Mais avant d’y revenir plus en détail, par la démonstration d’énormes contradictions, il y a lieu d’insister sur une démarche fortement problématique, en précisant d’emblée que ce n’est pas l’idée ou la proposition de participer aux élections qui posent problème en soi, car chaque camarade a parfaitement le droit d’exprimer une opinion de son choix et de proposer une démarche, sans tabou. Mais à la condition de le faire de façon constructive, dans le respect des règles de l’entendement démocratique : honnêteté intellectuelle et politique, transparence et loyauté, cohérence et sincérité, souci d’expliquer et de tenir compte des avis contraire, un sens du compromis sur l’essentiel, etc…

    Hocine Ali et ses amis n’ont respecté aucune de ces règles. C’est pour cela que la divergence avec eux est totale, et leur responsabilité entière dans la crise qui frappe le MDS et le menace de disparition.

    1 – Aller aux élections à tout prix, en ne reculant devant rien …

    Ainsi donc, depuis la maladie de Hachemi Chérif, et plus encore depuis sa disparition, Hocine Ali s’acharne à vouloir mener le MDS aux élections et à tourner la page du « boycott ». Il en a fait une question primordiale et lui a subordonné toutes les autres, y compris celle de l’unité du MDS. Il en a fait une question de principe non négociable, ni maintenant, ni demain. Il a refusé le débat et refusé d’entendre les arguments opposés.

    Par facilité ou complaisance politique, certains organes de presse présentent ses positions comme « modernes », « libérales » ou « nouvelles », opposées au « conservatisme » de ceux qui refusent que le MDS aille aux élections, sans principe et sans conditions, sans débats et sans garanties.

    Mais de quelle « modernité » peut-on qualifier la thèse de la participation à des élections, qui ont toujours servi de caution au système en place et d’accommodement avec l’islamisme politique ? Comment parler de « nouveauté » quand on sait que les autres partis du camp démocratique défendent ces mêmes thèses électoralistes depuis 1990, sans succès et surtout sans en tirer les leçons qui s’imposent.

    Aujourd’hui, quelle confiance et quel crédit accorder au pouvoir dans l’organisation d’élections « propres » et « honnêtes » ? Pourquoi le MDS, si affaibli, aurait-il plus de poids que les autres partis pour obtenir des élections régulières, peser sur leurs résultats et ouvrir une perspective de changement démocratique ?

    Pourquoi Hocine Ali s’acharne-t-il à utiliser le sigle du MDS et à continuer de s’exprimer comme « Secrétaire Général », en même temps que Ahmed Meliani, assumant ainsi de manière consciente le risque de brouiller le message du MDS, quand l’exigence est à sa clarté ?

    A défaut d’arguments pour convaincre, voilà que Hocine Ali verse dans le mensonge public. En effet, il ment aussi à l’opinion publique, au moins sur deux points vérifiables et publics.

    D’abord, en continuant à se prévaloir du titre de « Secrétaire Général par Intérim », alors qu’il a été démis de la même manière qu’il a été mis : à la majorité par ses collègues du Bureau National, quoi qu’on en pense. S’il refuse les conditions de la décision de le démettre, il n’aurait pas dû accepter ces mêmes conditions lorsqu’elles ont permis sa désignation en qualité de SG.

    Démis de cette fonction, l’honnêteté politique lui dictait de poursuivre le combat pour ses idées de façon constructive et régulière : à l’intérieur du MDS en acceptant sa nouvelle situation, ou en le quittant, s’il estimait que les conditions d’un débat libre n’existaient pas.

    N’est-ce pas la première fois depuis le PAGS et les différentes scissions qu’il a connues, qu’un dirigeant s’entête à garder son titre de premier responsable ? C’est aussi la première fois que l’on se bat autour du sigle de l’organisation. Jusqu’ici personne n’avait osé initier ces batailles de chiffonniers autour des sigles.

    En 1993, la partie du PAGS attachée à « la préservation du communisme » et opposée à la création du Mouvement ETTAHADDI, en avait tiré les conclusions logiques. Elle ne s’était pas amusée par « fidélité » à garder le sigle du PAGS, alors même que le nouveau Mouvement changeait de nom, et que les termes du débat et les divergences de l’époque pouvaient le permettre. Ces anciens camarades ont préféré créer leur propre organisation et s’assumer comme tels.

    En plus d’une usurpation du titre de SG et du sigle du MDS, Hocine Ali commet un autre mensonge en direction de l’opinion publique, quand il prétend que Hachemi Chérif aurait recommandé au MDS d’aller aux élections.

    C’est là une contre-vérité absolue que Hachemi avait démentie lui-même, de son vivant, lors du Conseil National du 7 avril 2005. Dans un article du samedi 9 avril 2005, le journal EL WATAN s’en était fait l’écho en titrant « la colère de Hachemi Chérif ». Celui-ci s’était ouvertement démarqué des « thèses électoralistes » de Hocine Ali et s’était engagé à les dénoncer publiquement si elles devaient devenir celles du MDS. De plus les enregistrements vidéo de cette session montrent dans quel état de colère s’était mis El Hachemi, face à ces thèses.

    Hocine Ali sollicite Hachemi de façon utilitaire et opportuniste. Il tente de réduire une réflexion de Hachemi sur les perspectives d’avenir à un appel à voter… Il est fait référence à ce document de travail de Hachemi de juillet 2005, dans lequel sont évoquées des pistes de réflexion, des interrogations et des orientations relatives à l’avenir du MDS et de l’Algérie.

    Faire croire que Hachemi Chérif, aux derniers jours de sa vie, aurait changé d’analyse et de positions relève de la manipulation la plus malhonnête et constitue une insulte à sa mémoire. Comment peut-on découper la réflexion de Hachemi Chérif, dont la cohérence et la rigueur forçaient le respect, même de ceux qui ne partageaient pas ses positions politiques ? Parce que Hachemi réfléchissait et soumettait en permanence sa réflexion profonde aux épreuves de la réalité nationale et universelle.

    Par ailleurs, suggérer que Hachemi se serait finalement rendu à l’évidence des élections, revient à suggérer qu’il avait jusque-là adopté une attitude anti-électorale par principe. Ce qui est évidemment faux et facilement démontrable.

    Déjà, le 10 février 1995, dans un communiqué d’ETTAHADDI, Hachemi Chérif écrivait : « Comme démocrates, nous sommes foncièrement partisans et militants du suffrage universel et du libre choix des citoyens. Il s’agit précisément aujourd’hui d’engager sérieusement et solidement le processus qui devra conduire à pérenniser une telle option ».

    Plus de 10 ans plus tard, en juillet 2005, Hachemi ne disait pas autre chose. Quand il nous appelait à nous tenir « prêts » pour les élections, il réaffirmait la nécessité de se tenir prêts à mener tous les combats politiques, sans exclure celui des élections. Parce que Hachemi n’était pas un « anarchiste » opposé par principe aux élections, mais il a toujours subordonné la forme de notre participation aux conditions du rapport de force général et aux garanties d’une issue démocratique de ces élections.

    Hachemi appelait à tenir bon, à redéployer le MDS dans toutes les luttes démocratiques et sociales, à créer les conditions favorables à une participation aux élections et, dans ce sens, nous appelait à construire l’organisation du MDS et à renforcer son unité. Mais Hocine Ali se garde bien de faire valoir cette recommandation et encore moins de la suivre…

    2 – Au lieu de rassembler, Hocine Ali divise et affaiblit le MDS

    Hocine Ali prétend donc se prévaloir de la recommandation de Hachemi Chérif à « se tenir prêts » pour les élections … Supposons un instant que cela soit vrai. Pourquoi alors a-t-il fait le contraire de ce qui devrait découler d’une telle recommandation, puisqu’il divise au lieu de rassembler et d’accumuler des forces pour être en mesure de gagner les élections, comme il le préconise.

    Le même Hachemi écrivait en guise d’encouragement à l’équipe qui allait lui succéder, que « les circonstances révélaient parfois les hommes ». Précisément, il s’avère que, comme Secrétaire général par intérim, Hocine Ali n’a pas joué le rôle fédérateur, unificateur des rangs du MDS. Sur aucun plan : organique, organisationnel, politique ou idéologique.

    Il a davantage agi comme chef de file d’une « nouvelle thèse », puis comme chef de faction ou de fraction, que comme premier responsable du MDS à un moment historique particulier.

    Je reste de ceux qui avaient fait une lecture honnête et positive de son texte sur la « conscience », pris comme une observation sociologique de la société algérienne. J’ai défendu une telle lecture, en toute honnêteté intellectuelle, me félicitant d’abord d’une telle production.

    Pour autant, je n’étais pas naïf. A travers un style en apparence neutre et « objectif », Hocine Ali distillait des esquisses d’orientations politiques, sur le mode suggestif. De ce fait, il n’a pas contribué à la clarification du débat, ni voulu assumer les thèses suggérées. Il a ouvert la voie au doute et à la suspicion, en lieu et place d’une argumentation contradictoire et loyale. Sa démarche n’était aucune constructive, mais destructive…

    Sur le sujet sensible du hidjab, c’est au fil de certaines polémiques, que nous sommes parvenus à conclure que la question du hidjab était devenue une espèce de « constante de la nation » aux yeux de Hocine Ali.

    Au lieu de s’en expliquer franchement, Hocine Ali répondait par une diversion : si nous sommes contre le hidjab, il faut que le MDS réclame son interdiction partout ! Or ce n’est pas parce qu’il n’est pas possible, ni même utile aujourd’hui pour le MDS de réclamer l’interdiction du hidjab, qu’il faut le légitimer en l’acceptant et en tentant de le théoriser de façon positive.

    Sur ce sujet aussi, que Hocine Ali me permette de le renvoyer encore à Hachemi Chérif, qui dans son livre « Algérie modernité enjeux en jeu », écrivait : « Il serait superficiel de croire que le port du hidjab est un fait banal ou qu’on pourrait en accepter sans conséquences la banalisation. Il procède de l’ordre de la symbolique. Il signifie, comme le port du ‘B.C.G’ (barbe, claquette, gandoura) une démarcation par la standardisation et une standardisation par la banalisation. L’un et l’autre visent à mettre en condition le sujet concerné pour qu’il entre progressivement dans l’«ordre » et pour que, « entré dans l’ordre », il ne puisse plus en sortir ». (page 70-71)

    3 – Les « tendances » pour figer les positions et se soustraire aux décisions collectives

    Tout en refusant de nous démontrer en quoi il serait porteur de participer désormais à toutes les élections et juste de l’annoncer à l’avance, Hocine Ali réaffirme l’importance de ce mode de lutte politique et le consacre comme base politico-organique de son « courant » au sein du MDS. Par cette proposition, Hocine Ali sacralise la participation aux élections. Il en fait une fin en soi et non un moyen.

    En se proposant de cohabiter au sein du même MDS avec un autre « courant », lui opposé aux élections, Hocine Ali consacre le caractère irréductible de la divergence sur le sujet, et fige définitivement les positions des uns et des autres.

    Cela signifie que Hocine Ali refuse le débat contradictoire et toute possibilité d’évolution. Il le refuse pour aujourd’hui, mais aussi pour demain, puisqu’il propose que ces « tendances » antagoniques sur les élections soient reconnues, reconduites et représentées à la proportionnelle dans toutes les instances du MDS. En d’autres termes, avant même d’engager le débat clarificateur attendu, Hocine Ali l’a déjà fermé.

    De cette conception de la démocratie et de l’organisation politique, découle une conséquence redoutable : par avance, Hocine Ali se met en situation de refuser de se soumettre à toute décision qui s’opposerait à une participation du MDS à un scrutin quelconque. Et la confusion dévastatrice continuerait inévitablement … Ainsi que nous l’avions déjà écrit, la question des tendances constitue bien un prétexte fallacieux pour se soustraire au libre débat et aux décisions collectives.

    Nous le répétons : l’organisation de « tendances politiques », différentes par définition, et cohabitant au sein d’une même organisation, de la base jusqu’au sommet, ne peut pas être une bonne solution pour sortir le MDS de la crise.

    Nous pensons même que la première leçon à tirer de toute cette crise est celle de la nécessité impérieuse d’une direction homogène, cohérente, soudée autour d’une ligne claire et d’objectifs précis, solidaire et loyale, avec des relations de travail marquées par la sérénité, la confiance et le respect.

    La ligne stratégique du MDS (qui s’était déjà exprimée dans le PAGS, puis ETTAHADDI) se caractérise par sa globalité, sa cohérence, sa radicalité et sa clarté. Elle reste la seule à même de donner sens à toutes les luttes sectorielles. Elle porte sur la question essentielle du projet de société et de la double rupture. Parce que la crise algérienne reste une crise d’Etat et de son projet de société.

    Cette ligne stratégique ne peut souffrir de confusions, traduisibles en « courants » différents, en réalité inévitablement divergents et consacrant des « tendances » porteuses de divisions, quand la nécessité est au rassemblement du MDS et, plus largement, du camp démocratique et républicain dont le MDS n’est lui-même qu’une tendance.

    Sur l’islamisme, sur la nature du pouvoir et ses pratiques ou sur la question de la nature de l’Etat, quelles tendances différentes pourraient bien s’exprimer au sein d’un même MDS et de sa ligne ?

    4 – Avec quels moyens veut-il aller aux prochaines élections ?

    Le MDS n’a pas d’intérêts pour lui-même. Ce sont toujours d’abord et avant tout les conditions politiques d’organisation et d’issue démocratique de tel ou tel scrutin qui ont déterminé les positions du MDS, et avant lui, celles d’ETTAHADDI, sans oublier la position du PAGS sur les élections de décembre 1991. Il en est de même aujourd’hui.

    Mais, pour l’heure, même si les conditions politiques étaient réunies pour une participation du MDS aux prochaines élections du 17 mai 2007, et même si une telle décision était prise au terme d’un large débat, se poserait immédiatement la question importante des moyens humains, financiers et logistiques.

    Ne nous racontons pas d’histoire et Hocine Ali le sait bien : dans un tel cas de figure, le MDS est tellement affaibli et dispose de si peu de moyens qu’il a très peu de chance de changer la donne et les résultats électoraux.

    Pour les prochaines échéances, chacun sait que le MDS n’est pas en mesure de constituer des listes partout (APC ou APW ou APN). Il n’en a pas les moyens : ni organiques (donc humains), ni matériels et logistiques, ni financiers.

    Hocine Ali doit donc s’expliquer : en voulant aller tout de suite aux élections, alors qu’il n’a pas les moyens logistiques et médiatiques pour mener à bien une bataille électorale gigantesque, ou bien il ne veut pas gagner (ce qui serait un non sens), ou bien il pense obtenir ces moyens d’une autre façon. Qui va donc les lui donner et en contrepartie de quoi ? Cela fait aussi partie du débat !

    Je crois savoir qu’en 1991, Mouloud Hamrouche avait fait la promesse au PAGS de lui « garantir » un groupe parlementaire pour peu qu’il « honore de sa participation » les élections législatives de juin, finalement annulées et reportées à décembre après la tentative de grève insurrectionnelle du FIS.

    On nous dira peut-être que Louisa Hanoune n’avait pas plus de moyens que nous et qu’elle avait même réussi à « obtenir » les 75 000 parrainages de citoyens pour se présenter à l’élection présidentielle de 1997.

    Mais justement comment et par quels moyens le PT avait-il « obtenu » des sièges à l’APN et par quels moyens Louisa Hanoune avait-elle pu être candidate aux présidentielles quand Réda Malek n’avait pas pu l’être ?

    Voudrait-on que le MDS devienne un nouveau PT pour servir de caution au pouvoir et aux islamistes, malgré un discours en apparence violemment anti-pouvoir ; comme ce discours contre le « despotisme ultra libéral » dont le pouvoir pourrait parfaitement s’accommoder ?

    Souvenons-nous : partout dans le monde, le pouvoir algérien avait expliqué que les élections qu’il organisait étaient démocratiques puisque même la « féministe » et « trotskiste » Louisa Hanoune y participait. Partout dans le monde, les islamistes répétaient qu’on les accusait injustement d’être hostiles les femmes… Et de présenter l’alliance de Louisa Hanoune avec eux comme preuve de leur innocence …

    Et demain, si l’on n’y prend garde, le pouvoir dira qu’il a vraiment réussi sa « réconciliation nationale » avec tous, puisque même les « radicaux du MDS » participent au jeu …

    5 – Le bouquet : Hocine Ali ne croit même pas à ce qu’il préconise !

    Nous venons de déplorer l’absence de débats et d’arguments de Hocine Ali pour justifier son option d’aller aux prochaines élections. Nous avons souligné le caractère non constructif de sa démarche.

    Nous attendions tout de même la démonstration que des changements quantitatifs et qualitatifs profonds se sont produits dans la société et dans le mode de gestion de l’Etat, que des conditions nouvelles existaient enfin pour rendre possible une participation électorale du MDS.

    Depuis la tenue des assises de son « courant » en janvier dernier, nous avons enfin la réponse à notre attente. Mais pas celle que l’on pouvait imaginer …

    En effet, dans son document introductif à ses « assises » et intitulé « 2007, une année cruciale » (année des élections), Hocine Ali livre davantage des doutes, des hésitations, des appréhensions que des certitudes. Il ne croit même pas à ce qu’il préconise comme option politique.

    Qu’on en juge d’abord par sa phrase de conclusion qui résume tout : « la participation du MDS aux élections pourrait être un moment de capitalisation si leur issue démocratique était assurée ». Ah bon ! L’issue démocratique n’est donc pas assurée !? Pourquoi alors préconiser la caution du MDS dans de telles conditions ?

    S’agissant du pouvoir, Hocine Ali affirme ne se faire aucune illusion sur sa volonté de changer ses pratiques et ses intentions. Il ne cache pas non plus son scepticisme sur la situation politique actuelle. Voici des extraits significatifs, tirés de plusieurs paragraphes du document :

    « Le pouvoir divise pour mieux régner », « Impuissant à justifier ses options, le pouvoir joue sur l’opacité et les manœuvres d’appareils pour neutraliser la contestation. Malgré les luttes et les résistances, l’année 2006 s’est finie sans que la démocratie n’ait réussi à s’imposer en Algérie », « Est-il possible d’affronter le pouvoir frontalement ? »

    « Alors que le pouvoir voudrait inscrire à son propre compte la victoire sur l’islamisme, la politique de réconciliation n’a pas permis d’en finir définitivement avec le terrorisme. Au lieu de faire le bilan, le pouvoir persiste dans une attitude conciliante vis-à-vis de l’islamisme, qu’il pense être à même de digérer. Il contrarie la lutte anti-terroriste au moment où l’ANP se voit de nouveau dans l’obligation de faire appel à la vigilance des citoyens ».

    « Malgré l’étroitesse des intérêts qu’il incarne, le pouvoir essaie encore de tromper la société à coup d’annonces et d’écran de fumée », « Le divorce entre la société et l’Etat s’agrandit », « Très arrogant, le pouvoir est aussi très en difficulté. Pour échapper à la sanction, il ne reculera devant aucune manœuvre ».

    « Au lieu de permettre de trancher tous les débats de façon démocratique, il (le pouvoir) cherche à manœuvrer pour assurer sa pérennité. A chaque échéance il voit grandir le risque de remettre en cause des situations acquises. Chaque élection repose la question de la crise de l’Etat et du changement. En ficelant les scrutins le pouvoir reporte les échéances ».

    « Le paradoxe demeure d’un despotisme qui s’impose autant qu’il asphyxie, qui prétend incarner le renouveau quand il prépare de futures désillusions. Conscient de ce décalage, expert en la matière depuis des années, le pouvoir vient de relancer la machine à illusionner ».

    Et oui, vous avez bien lu : c’est Hocine Ali qui écrit et signe ces déclarations, tout en nous proposant le contraire de ce qui devrait en découler comme position politique.

    Un autre exemple : nous nous attendions à ce qu’il nous dise que l’opposition aux élections n’était le fait que des militants de la « tendance anti-démocratique » du MDS, qualifiés par certains journaux de « conservateurs » … Eh bien non ! Hocine Ali reconnaît que le refus des élections telles que voulues et organisées par le pouvoir va au-delà des rangs du MDS, puisqu’il a osé écrire : « Les manœuvres du pouvoir poussent de nombreux acteurs du camp démocratique et patriotique à rejeter par avance le prochain scrutin, mais sans proposition alternative ».

    Pris d’une grande lucidité, Hocine Ali rajoute : « Nombreux sont ceux qui sont convaincus qu’il est impossible de bousculer les pronostics et d’envisager de porter le combat pour le changement radical sur le terrain électoral ».

    Hocine Ali reconnaît bien que « le MDS s’interroge et se demande s’il doit aller vers le terrain électoral et comment donner le signal qu’il est temps de casser le moule ». Mais il insiste quand même pour que le MDS participe aux élections !

    Et que pense Hocine Ali du rassemblement des démocrates si indispensable à toute victoire électorale qui ouvrirait une issue positive à la crise ? Hocine Ali ne se fait aucune illusion sur les chances immédiates d’un tel rassemblement. Il constate, en visant clairement le RCD, que «dans le camp démocrate, d’autres semblent toujours décidés à revendiquer les premiers rôles au nom d’une importance, suggérée, qui les exonèrerait d’une confrontation plus franche sur la nature même du changement ».

    Mais, malgré tous ces constats lucides que nous pouvons partager, Hocine Ali affirme : « Malgré tout, les élections de 2007 sont attendues, d’autant que les résultats pourraient s’avérer durablement structurants » ; autrement dit ces résultats vont nous engager pour une longue période …

    Avec une assurance déroutante, il rajoute cette phrase d’une très grande importance : il faut « cristalliser un rassemblement entamé dans la résistance au terrorisme islamiste et au système rentier, pour afficher clairement une ambition d’établir une majorité politique de changement dès 2007 ».

    Hocine Ali affiche donc l’ambition d’une « majorité politique de changement dès 2007 », autrement dit l’ambition et la disponibilité de participer au prochain gouvernement qui devrait sortir des résultats des prochaines élections !

    On le prendra comme on le voudra, mais par cette phrase Hocine Ali abat une carte maîtresse qui en dit long sur son cheminement et ses motivations réelles : il fait une offre de service et se propose de faire partie de la prochaine coalition gouvernementale !

    Mais une coalition composée de qui et pour faire quoi ? Avec le RND, le FLN, le MSP, le FFS, le RCD ? Pour appliquer quel programme : celui de la séparation du politique et du religieux ou celui d’un replâtrage du système ? Et à quoi a servi la participation du RCD au gouvernement ?

    Le 13 octobre 2000, le MDS déclarait déjà : « il faut bien comprendre que la résistance à l’intérieur du système, par la participation au système, et à travers les règles du système est un combat limité, s’il n’est pas perdu d’avance. Toutes les résistances et luttes qui continuent à rester prisonnières des contours du système sont limitées, vouées à l’impasse et à l’échec »

    Hocine Ali affiche une parfaite conscience du rôle du MDS et de sa responsabilité historique. Il ne se trompe pas quand il écrit que « le MDS sait qu’il a une responsabilité particulière, léguée par l’histoire, conquise en orientant et en mobilisant dans la résistance face au terrorisme islamiste et au système rentier ».

    La participation de militants du MDS à une coalition gouvernementale aurait-elle donc pour prix la normalisation du MDS, de ses positions et le bradage de sa « responsabilité particulière » ?

    Sentant bien que sa contradiction devient intenable, et le deviendra de plus en plus à l’approche du 17 mai 2007, Hocine Ali s’énerve et nous met en demeure de proposer une autre solution que celle de la participation des élections car, dit-il, « Si l’on ne dit pas comment on va faire pour inverser le cours des choses, on n’a rien dit ».

    Nous sommes bien d’accord avec cette évidence : « qui ne dit rien, n’a rien dit » ! Et même « qui est en bonne santé, n’est pas malade » !

    Mais est-il politiquement et intellectuellement honnête d’exiger des autres, sous la forme du reproche, la « bonne solution » quand on reconnaît que celle que l’on préconise soi-même est si mauvaise et incertaine, tout en persistant à la défendre ?

    A la question sur la solution, nous dirons avec l’écrivain Saint-Exupéry : « La Solution ? Mais il n’y a pas de solution… Il y a des forces qu’il faut mettre en mouvement, et la solution suivra… »

    En conclusion …

    Aligner autant de contradictions, s’entêter à vouloir mener le MDS à un combat électoral par ailleurs décrit comme perdu d’avance, accepter le risque conscient d’y abîmer définitivement le crédit moral et politique du MDS, relève bien d’une escroquerie politique, qui disqualifie définitivement Hocine Ali et ceux qui le suivent depuis des mois, tant au plan moral que politique.

    Une fois les élections passées, dont ils nous dit que « les résultats pourraient s’avérer durablement structurants », comment pourrait-il continuer à prôner la participation aux élections comme base politique de son « courant » ? Va-t-il encore continuer à se réclamer Secrétaire général du MDS ? S’appellera-t-il la tendance « Il fallait aller aux élections » ou « Faut toujours aller aux élections » ?

    Dans tous les cas, Hocine Ali n’ira pas bien loin. La supercherie devrait logiquement s’achever ce 17 mai 2007, peut-être même avant. A quel résultat aura-t-elle aboutit autre que l’aggravation de la crise du MDS ?

    Hocine Ali et ceux qui l’ont suivi dans cette aventure assument une responsabilité immense dans la descente aux enfers du MDS, même s’ils ne sont pas les seuls. En affaiblissant si gravement le MDS, c’est toute la cause démocratique qu’ils ont affaiblie.

    Mais il ne s’agit pas de chercher à régler des comptes. D’ailleurs, au point où nous en sommes, à quoi cela servirait-il ?

    Par contre, il s’agit d’en tirer des leçons courageuses et lucides. La première est qu’il est impensable de revenir en arrière, de bricoler ou marchander un retour au MDS, comme si de rien n’était. La rupture avec Hocine Ali, sa démarche et ses pratiques, apparaît définitive et irrémédiable. Trop de temps a même été perdu.

    Mesurons-nous vraiment le niveau auquel le MDS est descendu ? Combien restons-nous de militants ? Quels cadres avons-nous pour constituer et renforcer la Direction ?

    Une conviction s’impose à nous tous : il est impossible de supporter plus longtemps la situation actuelle de confusion et de tension, avec ses conséquences léthargiques, sans risquer une extinction totale.

    Il faut donc en sortir. Cela commence par la confirmation et la consolidation forte des décisions du Conseil National du 22 décembre 2006, en les assumant et en poursuivant les clarifications nécessaires. Sans une telle détermination, ce qui était apparu comme un sursaut, risque de n’être qu’un sursis…

    A.T

    Militant MDS

    Le 17 février 2007

  5. مادا بقي من الحركة حتى نبكي على الاطلال. الكل يختفي وراء شخصية الهاشمي شريف رحمة الله عليه و الكل يخون الاخر بانه خان و خرج عن مسار الهاشمي شريف، هل يعقل ان اطارات الحركة بوزن حسين علي و ملياني احمد يضعون مستقبل الحركة على كف عفريت ضاربين عرض الحائط آفاق القاعدة النضالية التي وجدت نفسها بدون اطار يجمعها و يكونها. الحركة الان في مأزق و انسداد و عندما تتصالح القيادة فيمابينها وهدا ما نتمناه او يتغلب جناح على آخر فان القاعدة تكون قد احتوتها تيارات اخرى و تبقى الحركة هيكل بلا روح. اضن انه آن الاوان لاحتواء الازمة و الابتعاد عن التصرفات المشينة و البدء في العمل الجدي والتكوين والخروج الى المجتمع والاحتكاك به بدل الانزواء والانغلاق داخل قبو تيلتملي و اصدار بيانات صحفية لا تاثير لها على المجتمع الجزائري الدي اعطى صفعة قوية للنظام والطبقة السياسية ككل. ندائي للرفاق في الحركة 48 ولاية تنتظركم فلا تخيبوا الأمل

  6. la pomme de discorde n’est par de partir ou de ne pas partir aux elections, moi-meme, j’etais un congressiste du couloir et je ne suis pas encore convaicu à 100 pour 100 qu’il faut aller aux elections, mais il faut écouter ceux qui veulent que le mds parte aux elections, ils ont leur raisons. tous ceux qui choisissent un camp et le defende en rejetant l’autre sont dans l’erreur. il faut considerer tous nos militants de la meme facon et preparer par tous les moyens un congres de reconciliation et de discussion sur toutes les voies. les militants des autres partis ccdr… doivent s’occuper de leurs sympatisants et de leur programme. le plus grand bienfait qu’il peuvent apporter au mds c’est de considere tous les militants du mds de la meme facon jusqu’au denouement de cette crise.

  7. Déplorable, pitoyable même, le mot a été dit opportunément par un camarade avant moi!
    Après plusieurs décennies de militantisme , je suis atterré! Quel gâchis…
    Rahet denya ou djat denya. Il était impensable que les choses se passent ainsi il y a tout au plus dix ans.
    Ressaisissons-nous.
    Sid’Ali.

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