La délégation des patrons algériens, qui s’est rendue à Paris pour une rencontre avec leurs homologues français, a été plus étoffée que prévu. Elle était finalement composée d’une soixantaine d’hommes et de femmes d’affaires contre la quarantaine initialement annoncée.
La rencontre a été couronnée par une réception offerte par le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, Philippe Faure. Pendant deux jours, mercredi et jeudi, les délégations ont planché sur le thème “Les facteurs du succès en Algérie”.
La France est le premier investisseur hors hydrocarbures en Algérie avec un montant de 245 millions de dollars en 2006 et la présence de 250 entreprises sur le territoire. Pour lever toute ambiguïté sur les intentions des entreprises françaises souvent accusées de frilosité lorsqu’il s’agit d’investir en Algérie, la présidente du Medef, Laurence Parisot, a donné des assurances : “Je le dis et je le répète inlassablement, nous avons le désir de travailler avec l’Algérie et d’investir en Algérie.” De ce point de vue, il semble qu’il n’y ait plus de verrou. Sauf que le climat ne semble pas tout à fait propice à de tels engagements, notamment dans le cas des PME/PMI auxquelles Mme Parisot demande quand même “plus d’audace”. Mais, remarque-t-elle, “une PME ne prendra pas le risque si elle sait qu’elle n’encaissera pas son chèque”. À titre d’illustration, il n’est pas possible d’installer des plateformes téléphoniques en Algérie alors que la Tunisie et le Maroc les accueillent depuis plusieurs années déjà. La récente décision algérienne d’ouvrir le marché est freinée par un niveau d’exigence “très élevé”. Toute la volonté politique peut donc se retrouver ruinée par la réalité du terrain où le système bancaire reste incompatible avec l’attractivité des lois. Autre obstacle souligné, le coût élevé du foncier.
La question concerne surtout la capitale et ses environs qui constituent le cœur économique de l’Algérie. Les prix semblent rédhibitoires.
Dernier grief, la formation. L’Algérie s’est vantée pendant des années de ses réalisations présentées toujours comme les plus importantes en Afrique. Il semble qu’il n’y ait pas de retour sur l’investissement. “Il y a un besoin de formation, on doit être capables d’y répondre”, a relevé Yves-Thibault de Silguy, président du groupe Vinci et président du Comité Algérie de Medef. Le constat n’est pas nouveau.
La rencontre entre les organisations patronales a été convoquée pour essayer d’avancer. Première décision concrète : la création d’un comité de liaison permanent dont la mission est de “débloquer les situations qui s’enlisent”. Répondant à
Mme Parisot, M. Rédha Hamiani ne s’est bien sûr pas privé de relever tous les efforts accomplis par les autorités algériennes. Le foncier “a fait l’objet de mesures qui en clarifient le cadre juridique”, la réforme du secteur bancaire “est engagée” avec la privatisation annoncée du CPA et l’amélioration de la gouvernance des banques publiques, la fiscalité a évolué au niveau des standards internationaux et les droits de douane ont connu une baisse importante. Rendez-vous en novembre pour une nouvelle rencontre.
Y. K.
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C’est toujours la même histoire qu’on nous ressert, qu’on nous ressort à propos du partenariat.
Nos médias devraient solliciter l’avis des 3 ou 4 experts dont l’Algérie dispose en matière de gestion opérationnelle des relations extérieures économiques et financières.
Ahmed LBC