Nos lecteurs et la crise du MDS 29 juin, 2007
Posté par benchicou dans : Le coin des partis démocrates , 6 commentairesUne réponse à “Débat : ” Comment dépasser la crise du MDS ?””
10 réponses à “Crise du MDS : une lettre de Hocine Ali”
nas écrit:
28 juin, 2007 at 11:25 eMR HOCINE ALI , si vous estimez etre victime comme vous le dites , votre histoire n intéresse pas les citoyens , mais LA JUSTICE .
d ailleurs ca pose la question du nombre important de partis politiques ALGERIENS .
dans toutes les DEMOCRATIES , il y a deux ou trois partis puissants.
c est comme meme pitoyable que des partis en arrivent là !
il est grand temps de légiférer sur tout ca .Missoum,Comite de Soutien en Allemagne pour la Liberte de la Presse en Algerie écrit:
28 juin, 2007 at 13:01 eC est regretable qu un parti d avant garde qui s est sacrifie pour porter haut le flambeau de l Algerie Libre ,Democratique avec des valeurs de tolerance,des Droits de l Homme et de l universialisme ,arrive a des affrontements de “chifonniers”!
Ou est le sens de la responsabilite?Ou est le sens de la democratie interne de tout parti dit “democratique” et de progres?Ou est l hommage et le respect du regrette Hachemi Cherif,un homme valeureux qui a tant donne pour sauver la Republique?Que reste de la memoire des militants du MDS qui ont ete tues,egorges par les hordes sauvages islamistes?Que pensent de vous vos militants de l Algerie profonde qui vous font confiance (Batna,Tiaret,Saida,Bechar,Tizi Ouzou,Chlef,Laghouat,MSILA…)?
Il est grand temps de retourner a la table de la reconciliation et sauver ce parti qui a tant donne aux populations exclus et a la sauvegarde de l Algerie !Si non demissionner et passer le flambeau a la jeune generation! Comme tous les partis democratiques (RCD,FFS,ANR,…) vous etalez vos querelles au grand jour ,a la faveur des partis islamistes et conservateurs qui se frottent les mains! VOUS FAITES HONTE A L ALGERIE QUI AVANCE!Tassadit écrit:
28 juin, 2007 at 16:24 eQuand on réalise qu’on a fait un faux bond dans la démarche de son parti , la moindre des choses c’est d’étre fair-play et de reconnaitre ses erreurs sans tirer aucune gloriole fut-il Le Secretaire Général attitré du MDS et à fortiori quand on veut se ramener à l’humilité d’un grand homme qui se met au service d’une société qui s’est abstenue de voter pour lui . Je pense que l’équipe de Hocine Ali a échoué parcequ’en réalité elle n’a pas porté le combat et les idéaux de son parti MDS et de son fondateur EL HACHEMI CHRIF , elle était plutot animée par des ambitions arrivistes et personnelles . La question de démocratie nous reserve des fois de droles de surprises mais ne désesperons pas .
Tassadit , Montréal .mourad hamzaoui écrit:
28 juin, 2007 at 16:50 eAutant d’exemples chez nous en algérie que ce qui compte c’est uniquement exercer le pouvoir. Même au niveau des partis (si on peut les appeler partis, car il n’en ont que le nom) on s’imagine qu’on est tout près du pouvoir. de toutes les façons, depuis 62 et pour toutes les personnes qui se disaient aimer l’algerie (hormis boudiaf que dieu ait son ame), celles ci n’entrevoyaient que leurs interêts et celles de leurs familles et proches au travers de l’exercice du pouvoir. Ils nous ont en fait tous de belles demonstrations. Au travers de cette lettre, on comprend aisement que l’on est loin de l’amour de son pays, de la culture d’aimer son prochain, de la democratie, du sens du partage…etc. Rien n’y fera cependant, et ce, pour un bon moment, des dizaines d’années voire même des siecles. Et avec notre economie à notre façon (on ne vit que de la rente pétrolière) je plains dès maintenant et pauvres d’eux, les futures générations d’algériens.Belkacem écrit:
28 juin, 2007 at 18:57 eBien dit Monsieur Missoum!
Ce parti que j ai fait confiance me fait Honte!
Ou sont les democrates et qui sont ils en Algerie!Malika écrit:
28 juin, 2007 at 20:40 eComme vous avez dit Monsieur Missoum,tous les partis de la mouvance democratique nous font HONTE,et que dire des autres formations ou leurs militants ont quittes leurs partis (RCD ,FFS)…. et que dire du PT ou Mme Louisa Hanoun s allie avec le diable pour son interet mediatique et populiste…tantot avec le pouvoir,tantot avec les islamistes……et que dire aussi des Arouchs qui ont trahi leurs principes?
Missoum,depuis que vous etes partis de Tiaret,avec d autres patriotes,la ville de Ali Maachi et Marie Claire Boyet est orpheline.
Reviens nous vite ,camarade!!chami chami oua baghedadi beghedadi écrit:
28 juin, 2007 at 21:08 ePour tout le sang versé
Et les têtes tranchées
Comme des épis de blé
Demain
tu glisseras dans l’urne
Le bulletin de la honte…2
Pour les enfants ailés
Aux rêves mutilés
Les bébés explosés
Sur leurs murs crématoires
Tu glisseras dans l’urne
Le bulletin de la honte3
Pour les filles violées
Les mères martyrisées
Les pères déshonorés
Tu glisseras dans l’urne
Le bulletin de la honte4
Pour le Coran renversé
Les fetwas extorquées
Les élections truquées
Les électeurs traqués
Tu glisseras dans l’urne
Le bulletin de la honte5
Pour Boudiaf assassiné
Sous nos regards muets
Nos silences complices
Au bled de l’injustice
Tu glisseras dans l’urne
Le bulletin de la honte6
Et ce geste accompli
C’est Novembre
et l’espoir de nos jours à venir
Que tu jettes à jamais
Aux tombes de l’oubli
en glissant dans leur urne
le bulletin de la honte !b.illeli écrit:
28 juin, 2007 at 21:36 eune lettre aux amis
une grande manoeuvre de hocine ali pour justifier l’agression de ces sbires contre ceux qui resistent et qui tiennent encore la flamme tracer par hachemi cherif .
une lettre pour nous dire que l’agression du 18 juin 2007 est acte deliberé et reflichis il doit le justifier.
une lettre pour tromper l’opinion publique, les amis du mouvment et les anciens militants (pags ettahadi et mds )mais vous devrai la signée secrétaire general par intérim comme vous l’avez bien dit un jour devant le policier qui pourra le verifier chez ses superieur car le pauvre il a utilise le mot dessident .
une lettre pour poignarder encore une fois hachemi cherif en chatant la double rupture apres avoir trahi.
une lettre aux amis pour leur dire que je vais l’ester Meliani en justice. et pour justifier l’injurence du pouvoir qui vous a setnu.
une lettre aux amis pour cacher vous derives politique par des les petits detailles insensés .
lettre aux amis pour se sauver du tribunale de l’histoire et la mémoire des anciens camarades assassinés .
cette lettre ne sert a rien car vous avez choisi votre chemin celui de la rente et de previlege .l’histoire de la démocratie et de la republique se fera sans vous car vous avez choisi votre comp celui de systeme rentier , corrumpu ,mafieux bureaucratique .
et l’algerie de hachemi sera sans vous.Naïmi écrit:
28 juin, 2007 at 22:37 ePermettez que je participe au débat par cette première mise en garde :
La crise de croissance du mouvement de libération nationale dont l’une des facettes s’exprime au niveau du MDS est autrement plus profonde que l’aile (et la cuisse j’allais dire) de H.Ali et/ou de Méliani !
En effet tous les instruments de lutte que le MLN a participé à forger pour l’émancipation des Algériens ont été récupéré par les éfractionnistes désormais propriétaires! Une totale récupération que les idéologues de la cohabitation et de l’échec donc, continuent d’ expliquer par des incompréhensions des maladresses etc….
On peut bien sur crier à la déviation, aux reniements, ….le fait est là !
Bien évidemment que les nouveaux (uniques) propriétaires des lieux entretiennent les illusions, attisent les divisions, promettent, corrompent, répriment, emprisonnent, torturent ….wahad ma issalhoum ! Et puis ils sont dans leur rôle !
Rappelez-vous la sentence de l’huissier du système : la carte du FLN ou la porte ! et les quelques Snipers qui se sont faufilés dans l’étable ne constituaient qu’un alibi !
Pour le salut de l’Algérie, je n’entrevois pas de solutions de compromis avec le système! Parce que tout simplement ce système ne le concevrait que dans un cadre de renforcement de ses capacités de nuisance !
La problématique serait donc : Quels processus engager pour une réelle autonomisation du mouvement démocratique en général (MDS compris)
J’essaie d’être réaliste, sachant toutes les difficultés à accomplir une telle tâche !
Et je n’entrevois l’issue que dans un processus qui devra passer par :
• L’ouverture d’un large débat public portant sur les voies et moyens de sauvetage de l’Algérie. (lancement d’un site sous administration d’une équipe identifiée)
• la mise en place de canaux de mobilisation de la société.
• Financement libre et transparent de toutes les opérations du processus.
• Elaboration des synthèses du débat.Ce processus pourra déboucher sur l’organisation de rencontres qui se prononceront sur les structures que le mouvement se donnera pour la réalisation de ses objectifs.
farhat jamel écrit:
29 juin, 2007 at 10:47 ela lettre que vous ecrivez mr hocine ali est pleine de contradictions,en fait c’est vous qui avez fait appel aux membres du ccdr pour arbitrer vos querelles apres la disparition de feu el hachemi cherif,et etant moi même de l’entourage du ccdr,j’ai eu a costater cela.vos appels etaient incessants et vos deplacements presque quotidiens,et aujourd’hui vous vous plaignez que bererhi(tant sollicité par vous même ainsi que par l’aile meliani)prenne position!!quoi de plus normal!!le ccdr a été sollicité pour arbitrer vos querelles,il a pris position,et je pense que cette position est des plus justes,puisqu’elle soutient l’aile legale du MDS,fidéle aux principes de feu el hachemi cherif.
les auriez vous attaqués s’ils avaient pris position pour vous??
les auriez vous critiqués s’ils vous avaient soutenu dans votre demarche FASCHISTE qui rappelle du reste les agissements d’un certain siaffif qui avait attaqué une kasma FLN avec des dobermans!
vous avez lamentablement échoué en vous presentant aux éléctions,et lors du débat télévisé presenté sur l’unique,j’avais honte pour vous!!
Alors soyez responsables,mettez vous autour d’une table et reglez vos problemes seuls comme des hommes,dignes de feu el hachemi cherif….
Edito : Nos chefs d’entreprises se trompent de démarche.
Posté par benchicou dans : Algérie aujourd'hui , 16 commentaires
Par samir allam le 28/06/2007
Depuis hier une délégation d’une soixantaine de chefs d’entreprises algériens du FCE se trouve à Paris pour une visite de travail. Les patrons algériens, essentiellement dirigeants d’entreprises privées, ont déjà eu des entretiens avec leurs homologues du patronat français et devaient être reçus aujourd’hui par des responsables politiques, notamment au ministère des Affaires Étrangères.
A travers ce déplacement, les chefs d’entreprise algériens sont à la recherche d’opportunités de partenariats avec leurs homologues français. L’Algérie est un pays en pleine croissance et les possibilités d’affaires sont en effet nombreuses dans beaucoup de domaines. Ils ont également déployé des efforts pour expliquer les changements survenus ces dernières années à Alger et souligner les avantages du marché algérien. Réformes engagées dans plusieurs domaines, amélioration des conditions de sécurité, hausse du pouvoir d’achat de la population, impact durable des prix élevés du baril du pétrole sur l’économie nationale…
La délégation du FCE a prévu également de rencontrer des associations d’hommes d’affaires algériens implantés en France. Les compétences algériennes à haute valeur ajoutée résidant à l’étranger doivent en effet être associées à toute démarche visant à renforcer le développement économique de l’Algérie.
Mais ce type de visites représente un intérêt incertain tant nous pensons que les chefs d’entreprises algériens se trompent de « combat». Tout le monde le sait : aujourd’hui, le principal problème de l’Algérie n’est plus d’attirer les investisseurs étrangers. Ces derniers, bien au contraire, malgré les difficultés qu’ils rencontrent sur place sont à la recherche de la moindre opportunité d’investissement dans le pays. Les opérations de privatisation des entreprises publiques et les projets d’infrastructures sont suivis de près dans tous les grands cabinets d’affaires internationaux qui conseillent les grands groupes.
La seule question qui vaille est de savoir si l’Algérie a la capacité d’ « absorber » tous ces flux d’investissements à venir? Et aujourd’hui, la réponse est non.
Sans réforme bancaire sérieuse, sans réduction du poids de la bureaucratie dans l’administration et sans une lutte efficace contre la corruption, l’Algérie malgré les améliorations réelles sur de nombreux fronts – macroéconomique, sécuritaire…, ne sera pas compétitive et ne pourra faire le plein des investissements pour profiter pleinement de la dynamique de croissance internationale. C’est d’abord ce combat intérieur que les chefs d’entreprises algériens doivent mener rapidement. C’est une urgence économique.
Tout sur l’Algérie
« Bonjour Mme Parisot et au revoir… »
Posté par benchicou dans : Algérie-France : entre le passé et Sarkozy , ajouter un commentaireComme prévu dans notre récent article « Investissements : le discours creux des Algériens », la rencontre à Paris entre le Forum algérien des Chefs d’Entreprises (FCE) et le Mouvement des Entreprises de France (MEDEF, Patronat) a débouché sur un voeu pieu et rien de concret. Seule action concrète à retenir : la création d’un « comité de liaison permanent et paritaire » entre les deux organisations patronales. Ce comité est chargé d’ »améliorer la concertation et la coopération » entre les deux organisations patronales.La présidente du patronat français, Mme Parisot l’explique vaguement : « C’est parce que nous avons ce soucis d’améliorer les choses et d’être pratiques, que nous avons décidé ce matin de créer un comité de liaison permanent entre nos deux organisations pour essayer mutuellement de débloquer des situations difficiles ». Le président du FCE, Réda Hamiani est plus enthousiaste : « On se rencontre une à deux fois par an et cela est devenue une tradition entre le FCE et le MEDEF. On voulait donc améliorer cette concertation et la coopération, en mettant sur pied un comité permanent mixte et paritaire » a-t-il déclaré à l’APS. M. Hamiani a même précisé que « les membres de ce comité, quatre à Alger et quatre à Paris, ont été désignés et tiendront leur première réunion technique jeudi. Les missions qui leurs sont confiées visent à qu’ils soient des facilitateurs de réalisation de projets de partenariat accompagnés d’investisseurs de chacun des deux pays et de représenter, de manière générale, une structure de veille économique et commerciale pour rendre plus fort et permanent ce cadre de concertation »
Donc une mission de deux jours à Paris pour une délégation algérienne forte d’une soixantaine de chefs d’entreprises, pour créer un comité de liaison et écouter parler l’ambassadeur d’Algérie en France, Missoum Sbih, lors d’une réception offerte en l’honneur de la délégation. C’est peu. C’est rien. Ça ressemble à un « Bonjour Mme Parisot et au revoir… »
Il faut peut-être saisir une bonne fois pour toutes que l’on avancera dans aucun domaine sans régler d’abord les questions de fond et d’abord celle là : la question du pouvoir.
Le Matin
Boudiaf : l’énigme de 15 ans…
Posté par benchicou dans : Notre mémoire , 31 commentaires
Assassinat de Mohamed Boudiaf : 15 ans déjà et toujours les mêmes interrogations
Quinze ans déjà que le chahid Mohamed Boudiaf a été assassiné ! Quinze ans nous séparent déjà de ce triste et funeste lundi noir de Annaba, où un illustre illuminé, fanatique et mystique allait mettre fin à l’espoir de tout un peuple, en exécutant froidement et lâchement le grand Tayeb El Watani !
Le 29 juin 1992 à Annaba, l’Algérie perdait un des ses meilleurs fils, celui qui avait répondu à l’appel de la nation pour s’en venir de son long exil de 28 ans tendre la main aux Algériens et les aider à refuser la fatalité et le découragement ! Oui, Mohamed Boudiaf, un des fondateurs du vrai et authentique FLN, animé des valeurs politiques et nationales, du 1er Novembre 1954, fort de son expérience de la glorieuse révolution algérienne, avait relevé le défi et accepté de se mesurer à la mafia politico-financière qui gangrenait le pays. Armé de ses convictions, de son courage et de sa volonté, il refusa de composer avec les forces du mal et leur livra un combat acharné… Combat qui lui coûta la vie un certain 29 juin 1992 à Annaba ! Mal protégé, abandonné par son proche entourage, jeté en pâture dans l’arène, Boudiaf ne pouvait réussir son pari ! Les forces du mal ne lui laissèrent aucune chance. Les commanditaires de son exécution, bénéficiant d’importantes complicités au plus haut niveau de l’Etat, n’eurent aucune peine à se débarrasser de cet encombrant gêneur qui avait décidé de se mesurer à eux ! Le liquider fut chose aisée ! Et c’est ainsi qu’ils mirent en exécution leur plan machiavélique : Boudiaf devait mourir à Annaba, le 29 juin 1992, le décor planté, les circonstances, l’incroyable désorganisation de son voyage à Annaba et les moyens mis en place facilitèrent leur tâche, et le tour était joué ! Tayeb El Watani tombait sous les balles à 11h35 ! Et la suite, me direz-vous ? Et l’enquête qui devait nous révéler la vérité, toute la vérité, plus personne n’y songe ! Dans quel fond de tiroir poussiéreux est enfoui le dossier Boudiaf ? Pourquoi le crime reste-t-il impuni ? Pourquoi ne voit-on rien venir ? Et les fameuses promesses faites (et jamais tenues) par tous nos hauts dirigeants qui se sont succédé aux plus hautes fonctions de l’Etat depuis 15 ans ? C’est toujours, pour nous ses proches, la même incompréhension, le même désarroi, le même brouillard ! Nous ne pouvons oublier qu’un Président, qu’un chef d’Etat a été assassiné de la manière la plus sordide à Annaba. Le crime, l’assassinat de Mohamed Boudiaf, ne peut rester impuni, et quelle que soit « la raison » d’Etat invoquée çà et là ne peut expliquer pareille forfaiture ! La vérité, toute la vérité sur cet acte odieux doit être révélée à l’opinion nationale et internationale ! Le président Bouteflika avait promis à la famille du chahid qu’il rouvrirait le dossier de l’assassinat de Boudiaf ! A ce jour, il ne l’a pas fait ! Quant à nous, comme à l’accoutumée, nous serons nombreux à nous recueillir, ce 29 juin 2007, au cimetière El Alia, sur sa tombe et lui montrer que nous ne l’avons pas oublié ! Un quinzième anniversaire placé cette année sous le signe de la jeunesse et de la résistance !
L’auteur est Chargé de mission
Amine Benabderrahmane
28 juin 2007
Forum – Le Matin votre journal interdit
Posté par benchicou dans : Non classé , 40 commentaires
Invité : Abdelhak Brerhi
L’équipe du Forum : M. Brerhi, merci d’avoir accepté d’inaugurer ce Forum Le Matin votre journal interdit et d’avoir affronté les questions souvent trop impertinentes de nos lecteurs..Le débat ne sera que plus intéressant
A. Brerhi : Je tiens tout d’abord à dire l’honneur que j’ai à ouvrir ce forum républicain. Je veux également remercier toutes celles et tous ceux qui m’ont posé des questions de fond, sans détour, avec une franchise que j’apprécie. J’essayerai de répondre à toutes ces interrogations sans détour, point par point. Si j’en omets quelques unes, ce n’est pas par « censure » mais parce que très diversifiées et nombreuses ! Je serai prêt par la suite à engager un autre débat en direct si cela s’avère utile et nécessaire.
Question de : Nass
Cela nous fait plaisir de vous voir réapparaître mais on gagnerait à vous voir même en dehors des périodes préélectorales !
A. Brerhi : Je crois d’abord que c’est injuste de dire que je n’apparais que lors des périodes préélectorales. Le CCDR, certes s’est toujours manifesté en périodes préélectorales ou pré référendaires, pour rejeter la démarche d’un système caractérisé toujours par la fraude, la politique de cooptation, le clientélisme et la corruption. Cependant, le CCDR qui n’est pas un parti mais une association de la société civile et à qui l’agrément n’a jamais été accordé, a toujours été présent aux moments importants de la vie du pays, pour la défense des libertés démocratiques, du mouvement syndical, des journalistes… Il a été de tous les regroupements, de toutes les marches citoyennes pour la défense de la République et de la Démocratie, y compris son soutien durant les procès de journalistes ou les interpellations de journalistes ou d’éditeurs de la presse indépendante. Les communiqués, déclarations, articles de fond, lettres ouvertes, conférences-débats, Manifeste du 16 avril 2002…sont des témoins concrets de son engagement dans la lutte démocratique.
Nos principes et nos objectifs ont toujours gardé le cap sur un objectif majeur : réunir un pôle républicain fort pour changer le rapport de forces avec le pouvoir, rompre avec le système, et bâtir un projet de société républicain moderne tourné vers le progrès et l’universalité. Je suis d’accord avec Nass pour dire que la démarche et l’engagement pour la défense de la Démocratie ne se mesure pas à l’aune d’épisodiques apparitions préélectorales, mais dans l’action et le combat continu. Cependant, après l’émiettement du camp démocratique réalisé par le pouvoir (surtout après le 17 mai), les démocrates doivent faire leur autocritique. Si le peuple a montré sa maturité et sa lucidité en rejetant pouvoir et partis le 17 mai par son abstention, il n’en demeure pas moins qu’il ne fait plus confiance au politique. Le moment est pourtant propice pour rebondir il faudra avant tout faire le point sur nos actions passées et en tirer les leçons nécessaires.
Question de : Mourad Belaidi
Voulez vous encore occuper un poste de décision dans notre Algérie si oui dites nous pourquoi et en quoi vous êtes capable de nous satisfaire…Si non dites nous ce que vous savez et l’histoire le retiendra dans cet espace de Benchicou qui appartient à nous tous. Éclatez vous MR Brerhi et l’histoire le retiendra à votre honneur.
A. Brerhi : Occuper un poste de décision en Algérie dans les conditions actuelles serait renier les principes pour lesquels je me bats. Par contre , dans une véritable alternative démocratique confortant les libertés démocratiques, l’indépendance de la justice, une économie au service du peuple et non d’une classe pour na pas dire une caste…Quel vrai démocrate refuserait d’apporter sa contribution et sa compétence pour un tel objectif ?
Question de : Ali
Mr Berehi vous avez été au pourvoir durant des années sans changer quoi ce soit. Le 20 avril 1980 l’université de Tizi est assiégée, vous auriez du quitter le pouvoir ce jour la par la grande porte pour montrer que vous êtes le vrai ministre.
A. Brerhi : Parler de démission, M. Ali, c’est chose facile 27ans après. Je pense en toute modestie que le fait d’avoir pris à bras le corps le problème au lieu de le fuir, a contribué à éviter un drame terrible Car il faut rappeler d’abord les faits objectivement. Après l’interdiction stupide et inadmissible de la conférence du regretté Mouloud Mammeri, le feu fût mis au poudre. Après l’occupation par les étudiants du centre universitaire de Tizi Ouzou ( CUTO), je pris mes responsabilités et je me rendis une première fois à l’université. L’assemblée générale dura plusieurs heures ; elle fût l’occasion d’engager un débat profond avec les étudiants autour du problème identitaire , de la langue amazigh ; des critiques acerbes du pouvoir furent également évoquées. L’occupation du CUTO par les forces de police fût décidée à Alger au cours d’une réunion « restreinte » ( pour mémoire M. Kheroubi Minsitre de l’Education Nationale, M. Mouloud Oumeziane Ministre du Travail et de la Formation Professionnelle, M. Abdellah Demène SG de l’UGTA et moi-même avions été contre cette décision de violation par la force des franchises universitaires ; elle fut prise à notre insu). L’intervention violente de la police donna lieu à des manifestations populaires de grande envergure à travers toute la Kabylie. Le pire était à craindre. Après un mémorable conseil interministériel qui dura très tard dans la nuit, je me portais volontaire pour m’exprimer à la télévision dans la mesure où le bruit courrait sur plusieurs morts. Mon intervention télévisée fût bien perçue par la population et le Président Chadli me dit : tu as le feu vert, prends les mesures que tu juges nécessaires. Je pris plusieurs initiatives pour éviter l’escalade et l’irréparable. Je me rendis accompagné d’un collaborateur à nouveau à Tizi Ouzou. A la wilaya, une réunion de crise présidée par la wali siégeait, ( le wali Sidi Said joua un rôle d’apaisement dans ces tragiques moments). Je me rendis au CUTO seul pour éviter toutes provocations ! L’assemblée générale dura plusieurs heures dans une atmosphère des plus tendue. Tout tourna autour de notre identité ( amazighité, islamité, arabité) et des accusations du pouvoir et de ses méthodes anti-démocratiques depuis l’indépendance et des violences subies .Après un débat brûlant, je pris un certain nombre d’engagements qui furent respectés par la suite. Le journal El Moudjahid publia le compte- rendu de l’AG, que je lui avais remis moi-même à 21h de retour à Alger, le terme Amazighité apparaissait pour la première fois, ainsi qu’une photo d’une banderole avec des caractères en tifinar en première page.
Le Président Chadli qui m’avait donné le feu vert et laissé les coudées franches, respecta mes engagements pris en assemblées générales. Entre autres : la visite promise pour les familles des citoyens arrêtés eut lieu ; le 5 Juillet ils furent libérés ; le dossier « culture » fut débattu comme promis au comité central du FLN malheureusement le rapport de forces de l’époque ne permit pas l’avancée attendue ; la première conférence nationale de l’Université ( véritables assises universitaires) eut lieu en juillet 1980. Malgré le peu d’avancée dans le problème dans la question légitime du Tamazigh, le tabou était levé et bien levé, le clou était planté. Les conclusions du séminaire du Yakouren tenues durant l’été 80 fut le déclic. La question identitaire n’était plus un tabou !
Concernant l’évolution sur la question linguistique (évoquée par Mouby) il faut dire que toutes les mentalités ont évolué, y compris la mienne, quand on sait que depuis l’indépendance, le matraquage de l’opinion par le pouvoir, et particulièrement dans le système éducatif, tout a été mis en ?uvre pour l’occultation de notre histoire et de notre identité nationale avec une approche des plus réductrices. Les mentalités étaient bloquées, figées dans un dogme rigide. Personne n’oubliera les trois phrases insensées répétées par Ben Bella : nous sommes arabes, arabes, arabes !!!Depuis,les mentalités évoluèrent avec le temps et sous la pression continue et légitime citoyenne. Si à l’Université d’Alger il existait un Département de Culture Populaire, « on évolua » de dialectes, à cultures populaires, puis tout récemment à langues nationales en attendant langue officielle. Quatre instituts de culture populaire avaient été crées en 1981 sur ma proposition. A l’indépendance, par la confiscation du pouvoir populaire tout a été mis en ?uvre pour fondre dans un moule artificiel la personnalité et l’identité algériennes. Aujourd’hui, le pouvoir pousse le bouchon en voulant « normaliser » et « standardiser » la société et la vie politiques après avoir donné l’illusion d’un pluralisme politique et d’une vie démocratique après l’arrêt du processus électoral. Depuis 1999 ce processus rétrograde s’accentue de plus en plus. Le pouvoir n’a jamais réussi à anticiper sur les évènements, ils les a subis et à géré les différentes crises au fur et à mesure qu’elles se présentaient. Le stade ultime a été atteint avec le mouvement citoyen des Aarouchs. Le pouvoir désarçonné, joua le pourrissement puis usa de la manipulation et des man?uvres habituelles pour tenter de torpiller le mouvement. Après 127morts, il initia un vrai faux dialogue pour briser le mouvement comme il réprima violemment la marche historique du 14 juin 2001 durant laquelle deux journalistes perdirent la vie. Amazigh est devenu langue nationale sous la pression. Le pouvoir restera toujours un mauvais élève de l’Histoire.
Les vertus du dialogue sont universelles. Les manifestations citoyennes de 1986 a Constantine prélude à l’explosion d’Octobre 88 malheureusement très mal gérée, n’eurent pas de conséquences tragiques par les vertus du dialogue.
Voilà pourquoi parler de démission, M. Ali, ces choses faciles 27ans après. Je pense en toute modestie que le fait d’avoir pris à bras le corps le problème au lieu de le fuir, a contribué à éviter un drame terrible. Cependant, je tiens à informer M. Ali que j’avais voulu démissionner à trois reprises compte tenu des blocages persistants du premier ministre de l’époque M. Brahimi . Un ami du pouvoir, m’en dissuada. Il faut dire qu »’à l’époque certains caciques traitaient de pagsistes ou de propagsistes, toutes celles et tous ceux qui parlaient de démocratie et de dialogue…Pour mémoire, j’avais démissionné du poste de recteur après le départ au Ministère des Finances de mon ami le regretté Ben Yahia, je ne pouvais absolument pas travailler avec son successeur actuellement conseiller diplomatique de Bouteflika. « L’usage » de l’époque stipulait « appelé à d’autres fonctions »dans le décret de cessation de fonction.
Dans un ouvrage en cours de préparation, j’irais dans les détails des itinéraires durant toutes ces périodes y compris le sénat, le CCDR et autres…
Question de : Mourad Hamzaoui
Monsieur BRERHI, vous étiez Ministre de l’enseignement supérieur et j’étais étudiant. Un jour que vous étiez l’invité de la chaine 3 pour un débat, je vous ai posé une question sur le sort des centaines d’étudiants à qui l’état n’octroie pas de bourse pour une these de 3eme cycle à l’étranger. Votre réponse a été évasive et n’a convaincu personne. C’est la réponse type d’un dirigeant qui ne répond pas à la question faute d’argument. Feriez vous pareil, maintenant que vous êtes dans la sois disant opposition, si par un heureux hasard vous feriez parti d’un gouvernement ?
A. Brerhi : J’ai toujours répondu franchement aux questions, je n’ai jamais fui mes responsabilités. Le débat auquel vous faites référence avait été programmé par mes soins avec le Directeur de la Chaine 3 Mr Hachemi Souami. C’était pour la première fois un débat en direct avec les citoyens, dépassant les deux heures prévues, il se prolongea plusieurs heures compte tenu de l’engouement qu’il avait suscité ( appels de toutes les villes d’Algérie et même de l’étranger). Le cas du DES (Diplôme d’Enseignement Supérieur) créé dans le cadre de la Réforme de l’Enseignement Supérieur ( 1971) posait d’énormes problèmes pour leur insertion dans des postes de travail ( soit rejoindre le secteur de l’enseignement ou le marché du travail, leurs profils ne correspondant pas toujours aux besoins de ce dernier qui préférait recruter des ingénieurs) . Certes, quelques étudiants bénéficièrent d’une formation post-graduée à l’étranger et je m’étais engagé à introduire une réforme non seulement de ce profil ( un magistère fut ouvert), mais également de l’ensemble du système . Cette refonte a été débattue lors de la première conférence nationale de l’université et se poursuivit jusqu’à mon départ de ce secteur. Aujourd’hui, je n’appartiens pas à une « soit disant opposition » comme vous dites, ou bien définissez-moi « la véritable opposition » et surtout j’aimerais jque vous vous engagiez dans le processus de changement auquel nous aspirons tous. Mettons plutôt ensemble nos forces que de les disperser. Je crois d’une manière générale, qu’il faut dépasser les procès d’intention : c’est sur les principes et sur l’action que les hommes doivent être appréciés. En parlant de « soit disante opposition » comme l’a dit M. Hamzaoui, j’aurais aimé qu’il me fournisse sa version de ce qu’est « la véritable opposition » ; n’est ce pas la nôtre ? Je souhaiterais également que vous vous engagiez dans le processus démocratique pluriel auquel on appelle. Le CCDR avait lancé une initiative pour que se constituent des Collectifs d’Initiatives Démocratiques à tous les niveaux. Quelques uns en ont vu le jour dont celui d’Alger. Que toutes celles et tous ceux qui ont eu le privilège d’ouvrir ce forum, créent leur propre groupe ou collectif là où ils trouvent. Il faut démultiplier l’action dans la société civile. Les constats sont faits, l’impasse est diagnostiquée depuis fort longtemps sous tous les angles. Un Mémorandum faisant l’état des lieux depuis l’indépendance s’impose.
Question de : Ali
Des centaines d’étudiants algériens ont bénéficié de bourses à l’étranger dans les années 70 et 80 parce qu ils étaient fils de militaires, de ministres, de walis alors que de vrais majors de promotions, enfants du peuple, étaient exclus des études à l’étranger faute de bourse…J’aimerais avoir votre commentaire …
A. BRERHI : Mon cher M.Ali il me semble que vous ignorez les mécanismes d’envoi des étudiants en formation à l’étranger. Avant la création du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique (MESRES) début 70 avec mon ami le regretté Ben Yahia la formation à l’étranger échappait à tout contrôle. Les ministères voire même des sociétés nationales envoyaient en formation des profils qui existaient en Algérie y compris en graduation (médecine , céramiste….). Durant la période 70, le MESRES prit le contrôle de cette formation à l’étranger. A mon arrivée, dans les années 80, je poursuivis cette mise en ordre qui fit économiser au pays plus de 40 milliards. Une commission nationale interministérielle fut installée. Chaque ministère ayant son programme de formation spécialisée ou de recyclage y présentait ses dossiers. Le nôtre, présentait les siens après un concours sur dossiers transmis par les universités. Le rôle de la commission était de donner l’agrément après avoir étudié l’opportunité de la formation, le point de chute des étudiants et son accueil dans le cadre des conventions interuniversitaires établies. Du reste, par ces accords nous avons pu imposer les thèmes de recherche spécifiques à l’Algérie alors qu’au préalable ces thèmes étaient ceux qui intéressaient les laboratoires d’accueil. Toutes les couches sociales ont bénéficié de bourses à l’étranger. Dans tous les cas, tous les majors de promotion partaient à l’étranger s’ils le souhaitent Ce qui n’est plus le cas aujourd’hui, quand on voit que le gouvernement a bloqué l’envoi des bacheliers lauréats ( le chef de l’Etat lui-même n’en accordant que trois !), sous prétexte qu’ils risquent de ne plus revenir, sans que cette décision injuste n’émeuve qui que ce soit !D’autre part, vous conviendrez avec moi M.Ali que les enfants de responsables ou de cadres, ne sont pas forcément des crétins ! Si des passe-droits ont pu se faire, dans quelques cas, je n’avais aucune autorité d’aller contre les avis de la commission nationale qui était souveraine. Pour la « petite histoire », mon propre fils n’avait pas eu de bourse et a passé ses certificats spécialisés à Paris en travaillant comme veilleur de nuit dans un modeste hôtel ! Comme ma propre fille a échoué au résidanat de médecine sans autre forme de procès, ce qui a compromis sa carrière de spécialiste ! Je voudrais également vous signaler que durant « ma période » il était d’usage de regrouper annuellement chaque été, tous les étudiants en formation à l’étranger pour maintenir le contact avec le pays et l’université d’origine .Il faut également noter que des étudiants avaient bénéficié de bourses attribuées par des pays étrangers ( URSS, Canada..)
Je vous signale enfin que j’avais décidé d’octroyer systématiquement une bourse d’étude en Algérie, aux enfants de tout le corps enseignant algérien. Après votre intervention et c’est presque une conclusion générale, je pense qu’il faut dépasser cette polémique de chasse aux sorcières. Tous ceux qui ont travaillé avec abnégation pour servir le pays du temps du parti unique n’ont pas forcément servi le système.
Question de : Ouyahioune
M. BRERHI,en tant qu’ancien ministre de l’enseignement supérieur que me conseillez-vous pour que je puisse régulariser ma situation vis avis de ce ministère que je n’ai pu réintégrer malgré un arrêt de la cour de Blida datant de 88 qui me réintégrait dans mon poste de travail avec payement de salaire…Je vous envoie ci-joint un résumé de ma situation…
A. Brerhi : J’ai lu votre résumé. Votre situation administrative est injuste et intolérable. Adressez moi votre dossier. Je ferais tout mon possible pour le présenter à qui de droit même si je suis… dans l’opposition.
Question de : Nass
C’est quoi pour vous un démocrate ? Avoir des valeurs citoyennes ? L’amour de l’Algérie ? L’identité nationale ?
A. Brerhi : Un démocrate est un homme de dialogue, acceptant le débat contradictoire et le pluralisme dans le respect des valeurs républicaines
Avoir des valeurs citoyennes c’est défendre les libertés démocratiques, une justice indépendante et une justice sociale
La critique constructive signifie accepter le débat contradictoire.
L’amour de l’Algérie : c’est aimer son Histoire pleine et entière, sa Révolution
L’identité nationale : c’est la consécration de la personnalité algérienne dans toutes ses composantes historiques
Question de : Benabeja Fouad
M. Brerhi, en tant que premier invité au forum du Matin, mérite du respect. Ce n’est pas parce que un moment ou un autre de l’histoire qu’un Algérien a participé au gouvernement qu’ il faut le condamner à vie. A toutes fins utiles, le FFS a participé au gouvernement de Hamrouche, le RCD à celui d’OuyAhia et Benflis. Si l’ensemble des démocrates y compris se décident à se rassembler pour une véritable alternative démocratique, allons y, simplement il faut en finir avec ce système rentier et l’intégrisme, séparer le politique du religieux, et pas en parole, mais dans les actes, en supprimant l’article 2 de la constitution qui stipule que l’islam est la religion de l’Etat …
A. Brerhi :Votre commentaire est pertinent. Dans un entretien que j’ai accordé à El Watan avec Ali Bahmane, j’ai eu à développer une question de fond : peut on être démocrate après avoir été dans le système ? Je pense qu’il faut absolument sortir de ce faux débat et se tourner vers l’avenir en se disant que pouvons nous faire ensemble ? Tous ceux qui ont servi avec foi et abnégation leur pays n’ont pas été forcément les serviteurs du système. Sans eux, l’Algérie aurait été livrée aux médiocres et aux rapaces et serait devenue un pays du quart monde et non pas un des leaders incontesté du tiers monde et le défenseur du nouvel ordre économique mondial.
Question de : Mouby
Quand on n’est plus ministre, qu’on quitte la la sphère « décisionnelle » et qu’on redevient simple citoyen chaâbi, est-ce que le regard sur la politique change ? Le vôtre par exemple …
A. Brerhi : Quitter volontairement la sphère « décisionnelle » comme vous dites, a beaucoup de signification pour moi. A titre d’illustration, je rapporterai brièvement l’épilogue de ce parcours en m’appuyant sur mon expérience du Sénat. J’avais accepté de faire parti du tiers des indépendants dans la mesure où le Président Zeroual m’avait dit que « c’est pour défendre tes idées et pas les miennes ». J’en démissionnai lorsque je constatai plus tard qu’on se battait contre des moulins à vent d’autant plus que notre groupe s’était transformé en tiers présidentiel avec l’arrivée des nouveaux sénateurs désignés par Bouteflika . Finalement, je finis par quitter cette institution creuse avec trois de mes collègues après le refus de l’ouverture d’une commission d’enquête sur la répression du mouvement des Aarouchs et pour dénoncer l’amendement du code pénal qui faisait du délit de presse un délit pénal. La lettre des « onze dissidents » et le Mémorandum sur le fonctionnement antidémocratique du Sénat ont été parmi les moments forts du rejet de la pensée unique qui se renforçait de plus en plus sous le règne de Bouteflika. Oui, le regard change quand on quitte la sphère « décisionnelle ». En « claquant la porte », j’éprouvais une joie immense, je me sentais un homme libre, un homme capable de rompre véritablement avec la langue de bois que nous avons toujours vécu et qui reste en usage chez tous les responsables, y compris chez les intellectuels organiques à la déférence indécente. Je pouvais dès lors me consacrer entièrement au CCDR et à ses luttes pour la démocratie ; on ne peut décemment siéger dans une institution croupion le matin, et défendre l’après midi les libertés démocratiques à travers des rassemblements ou des marches.
Question de : Nass
Ne trouvez vous pas antidémocratique de descendre dans la la rue contester les derniers résultats des élections présidentielles comme vous l’avez fait le 8 avril 2004 ?
A. Brerhi : Je ne suis pas d’accord avec vous. Contester des élections présidentielles dans la rue était la seule alternative démocratique dans la mesure où tout est verrouillé notamment les médias lourds pour dénoncer la fraude et la corruption. La pression exercée par la rue peut changer le cours des choses. Souvenez vous des marches qui ont été à l’origine de l’arrêt du processus électoral de 1991. Même dans les pays démocratiques, la rue a fait reculer des décisions impopulaires infléchir des gouvernants, ou modifier une élection truquée (mai 68, la révolution orange, les marches lycéennes et le CPE..). C’est parce que les libertés démocratiques sont verrouillées, les médias lourds fermés, l’opposition marginalisée, réprimée et atomisée, que la rue devient parfois la seule alternative pour exprimer le ras le bol citoyen vis-à-vis d’un pouvoir qui fait fuir les compétences et transforme les jeunes désespérés en harraguas , contre un régime qui ne profite qu’à une classe corrompue et tournant le dos aux réalités nationales. Ceci dit, je ne suis pas du tout un adepte de la rue car on connaît les risques de récupération par les forces antidémocratiques .Mais, M. Nass trouvez vous normal et démocratique qu’on jette normal et qu’on frappe un ancien Ministre de la République ?Qu’on réprime des rassemblements qui défendent les droits de l’Homme ou qui dénoncent le code infâmant de la famille ? N’est ce pas que c’est sous la pression de la rue que le dossier identitaire fut ouvert par le pouvoir ?Qu’on ouvre les médias au débat contradictoire et laisser au peuple le soin d’apprécier !
C’est vrai, l’opposition ne doit pas se faire que par la rue Ce sont les institutions dignes de ce nom d’un Etat fort démocratique, qui peuvent donner aux citoyens la garantie nécessaire pour leurs aspirations par une vraie démocratie représentative et une réelle démocratie participative. En Algérie, on est encore loin du compte, avec des institutions toutes soumises au pouvoir, la dernière en date l’APN, illégitime en est la triste illustration.
C’est dans ce contexte que s’expliquent les explosions citoyennes récurrentes dans différentes régions du pays ; elles sont les indicateurs d’un décalage profond entre gouvernants et gouvernés, décalage dont le 17 mai en a été l’éclatante illustration. Si les choses demeuraient en l’état, avec un pouvoir sourd, autiste et tournant le dos aux réalités poursuivant sa fuite en avant, l’explosion de la rue risque d’être un tsunami aux conséquences imprévisibles. Souvenez vous de la récupération des marches d’Octobre 88 par les islamistes qui voulaient nous mener tout droit vers un Etat islamiste n’eut été le salutaire arrêt du processus électoral.
Question de : Chater Hassan
Monsieur Brerhi, n’êtes vous pas l’habillage pseudo-démocratique à une armée anti-démocratique? Que pensez-vous du rôle de l’armée dans une république?
A. Brerhi : Mettre « l’habit pseudodémocratique » c’est accepter d’apporter une caution au pouvoir, par exemple en participant à des élections quand on sait d’avance que la fraude sera présente et les quotas répartis. Je n’appartiens absolument pas à cette catégorie d’hommes politiques ou de politiciens, encore moins d’intellectuels organiques qui constituent la caution pseudo-démocratique à un système antidémocratique. Cette compromission s’est faite soit en pensant changer le système de l’intérieur ou bien pour bénéficier du partage de la rente dont ils n’ont eu que des miettes. L’attitude du CCDR a été toujours claire comme celle d’autres partis, d’associations, de syndicats autonomes… ; c’est celle de la rupture avec le système, par une lutte permanente contre toute compromission avec l’islamisme et un engagement constant pour un changement radical.
Le rôle de l’armée ? Dans un Etat démocratique, il est de défendre les principes et les valeurs républicaines. En Turquie, par exemple, où le régime n’est pas un modèle irréprochable de démocratie, l’armée a su préserver la laïcité inscrite dans la Constitution et a arrêté récemment un glissement vers un régime islamiste.
Question de : Malik
Comment peut-on faire croire au peuple que l’opposition peut se faire ailleurs que dans les clans ? Comment juger vous le role du FFS et son opposition au système ? Etes vous prêt a travailler avec ce parti ?
A. Brerhi : L’opposition démocratique doit d’abord se construire ; elle doit se faire en rejetant toute approche dogmatique autour d’un minimum républicain avec toutes les forces vives de progrès de la société. Nul ne peut détenir le monopole de rassembleur de ces forces. Seule l’action plurielle peut favoriser la convergence vers un pôle démocratique
Le FFS a toujours symbolisé une opposition démocratique active contre le système. En s’engageant dans un débat avec les autres forces démocratiques pour proposer une issue à la crise autour d’un projet de société républicain, le FFS peut être d’un grand apport. Son point noir demeure cependant, pour beaucoup de démocrates, San Egidio , et des positions contradictoires comme celles par exemple de déclarer participer aux communales après avoir appelé au boycott des législatives, sachant que le pouvoir les soumettra au même traitement.
Question de : Missoum
Quel est votre lecture des dernières elections legislatives et de l’émiettement des partis de la mouvance démocratique après leurs participations a ces élections? Au vu de la mal vie des Algériens,de la cherete de la vie et du chômage,allons nous vers une explosion sociale?
A. Brerhi : Le scrutin a consacré la maturité politique du peuple algérien qui a rejeté le système, le pouvoir, et les partis politiques qui s’y sont engagés. A travers ce scrutin, l’Algérie traverse la plus grave crise politique de son histoire. Dans d’autres pays des Etats Généraux auraient été convoqués avec une Constituante pour trouver une issue à la crise. En Algérie , le pouvoir poursuit sa fuite en avant, reconduit un gouvernement dont l’action a été qualifiée d’échec par le chef de l’Etat lui-même dans des conditions d’intérim unique dans les annales. Il a ainsi affiché un mépris total des institutions, des partis qui le soutiennent, il a humilié les démocrates engagés dans les législatives, il a enfin ignoré les cadres sans aucun d’état d’âme.
Le pouvoir manoeuvrier à souhait a réussi à diviser le camp des démocrates. Ce camp sort amoindri de ces élections avec le danger d’avoir conforté la ligne islamiste conservatrice qui se précise d’avantage. Le peuple algérien a montré l’exemple. A nous démocrates d’effectuer le sursaut nécessaire pour un changement réel du système, changement devenu possible après le verdict populaire.
Des explosions récurrentes ont lieu à l’intérieur du pays. Une grande explosion sociale n’est pas à écarter si le pouvoir poursuit sa fuite en avant et continue de tourner le dos aux réalités.
Question de : Mouby
Que pensez-vous de l’entrisme de Said Sadi ? Etes-vous contre toute participation électorale ?
A. Brerhi : M. Saadi a déjà fait l’amère expérience en faisant entrer son parti au gouvernement pour en démissionner quelques mois plus tard. Penser qu’on peut changer le système de l’intérieur en s’y engageant en rangs dispersés est un leurre. Il faut d’abord changer le rapport de forces pouvoir-opposition, par la jonction de toutes les forces démocratiques du pays. Composer avec le pouvoir pour faire avancer l’idéal démocratique a été tenté par des démocrates qui s’en sont mordu les doigts, surtout quand ils se présentent en rangs dispersés. Du compromis à la compromission il n’y a qu’un pas ! La politique de l’entrisme a montré ses limites quand on sait que le pouvoir ne cherche qu’une caution .
Question de : Maha
Pensez-vous que le changement démocratique peut se faire sans présence des démocrates à l’APN ? Quelle est votre opinion sur le prochaine loi sur les partis ? Que pensez-vous de la régionalisation positive de Said Sadi et du fédéralisme de Benyounès ? Pensez-vous qu’il faille retirer de la Constitution l’article 2 relatif à la religion d’état pour enfin créer un Etat de droit ?
A. Brerhi : Aller aux élections dans les conditions actuelles que le pouvoir a mis en place, c’est tout simplement se compromettre, donner une caution et une légitimation au pouvoir.
Les médias lourds sont entre les mains du pouvoir. Ils sont interdis aux démocrates. Même l’appel au boycott a été commenté par….les partisans du système !
La révision de la loi sur les partis est un marché de dupes ! Le pouvoir agrée des ersatzs de partis et en refuse d’autres pourtant « ancrés » !. En fait, c’est le changement de système qui est la vraie solution pour une vie politique démocratique et représentative
Parler de régionalisation c’est le faire dans le sens d’une décentralisation réelle et d’une véritable autonomie de gestion.
Un véritable état de droit n’est pas seulement lié à l’article que vous évoquez d’autres points aussi importants méritent qu’on les mette en exergue comme par exemple l’égalité entre l’homme et la femme.
Question de : Daoui Mohamed
Comment envisagez-vous le rassemblement dans l’état actuel de la classe politique rejetée par la société? Les partis ‘’participationnistes’’ pourront rejoindre un tel rassemblement ?
A. Brerhi : Pourquoi les différentes tentatives de rassemblements républicains ont-elles échoué ? Le pouvoir a certes joué un rôle par la manipulation ou les manoeuvres, mais, nous avons notre part de responsabilité dans les tentatives avortées de rassemblements du pôle démocratique. Nous devons analyser les causes objectives de ces échecs sans complaisance. Je peux affirmer également sans me tromper que nul ne peut avoir le monopôle de rassembleur. C’est dans l’action plurielle à tous les niveaux (partis, syndicats, associations…) qu’on peut espérer faire converger toutes les forces vives de progrès autour d’un consensus démocratique pour changer le rapport de forces actuel. L’alliance démocratique ne peut se réaliser en dehors de la société. Refondation du mouvement démocratique, pluralisme dans l’action sont les conditions essentielles pour concrétiser un mouvement démocratique puissant, pour redonner espoir et confiance aux citoyens qui appellent de toutes leurs forces au changement notamment le 17 mai. Le changement est possible si on sait réunir les conditions adéquates. Osons nous mettre tous ensemble pour faire le point, le bilan de nos actions, pour pouvoir nous redéployer. L’alternative démocratique est à ce prix. Car, la Démocratie ne se décrète pas, elle ne s’octroie pas, elle s’arrache dans la lutte continue. La politique de l’entrisme a donné les preuves de son échec par le passé et tout récemment , quand on voit les miettes et les strapontins qui ont été « consentis » à des démocrates qui se sont engagés dans l’aventure législative. En se compromettant, ils ont apporté une caution au pouvoir. Comme je l’ai dit précédemment nul ne peut prétendre être rassembleur des Démocrates. La démarche de rassemblement, bien que le temps y soit propice, reste des plus difficiles compte tenu de l’émiettement des Forces Démocratiques et de la défiance citoyenne à l’égard du politique. C’est par un travail de proximité, rappelons le, par un pluralisme dans l’action ancré dans la société que l’on pourra faire converger toutes ces forces.
Quant aux partis « participationnistes », leur participation à cette démarche reste sous tendue par leur retrait des institutions ( APN) et leur refus de participer aux élections communales quand on sait que ces dernières seront sous le contrôle absolu du pouvoir, avec la même démarche qu’ils avaient pourtant eux mêmes dénoncée (fraude, quotas, clientélisme, corruption..). L’alternative démocratique est au prix d’un travail continu, complexe, nécessitant patience, engagement et détermination.
Question de : Hammi
Est-ce que vous ne pensez pas que le salut de ce bled passe par l’abrogration de la loi sur l’arabisation ?
A. Brerhi : Tout d’abord, je pense qu’il ne faut pas se bloquer sur la Loi de l’arabisation. Il faut par contre, se battre pour qu’il y ait une réforme profonde du système éducatif où les langues vivantes « pas étrangères », deviennent un des éléments essentiels de la formation, sans parler de ce trésor de guerre de Kateb Yacine. Car, il s’agit d’ouvrir nos enfants et les préparer en direction du monde du développement, de l’universalité, d’une lutte pour une mondialisation à visage humain. Il faut apprendre l’anglais, l’espagnol, le chinois, le japonais…En France par exemple, dès la seconde, après avis des parents, l’histoire géographie et les sciences sont enseignées en anglais !Sans les langues vivantes nous sommes des sourds muets ! En fait, il faut dépasser le faux débat sur la langue arabe dans la mesure où c’est la méthodologie d’enseignement, la qualité du contenu pédagogique et le support pédagogique qui sont déterminants. Ma petite expérience à Constantine quand j’étais directeur de l’institut des Sciences Biologiques avant de devenir recteur. J’avais demandé à un enseignant syrien de Biologie, qui maîtrisait parfaitement l’arabe, l’anglais et le français, d’enseigner la cytologie dans les trois langues. Les étudiants étaient libres de composer dans la langue de leur choix. Le résultat fut édifiant : la qualité des copies ne dépendait nullement de la langue mais du contenu !
Le système éducatif est la clef de voûte de l’édifice républicain à tout point de vue : historique, citoyen, scientifique, culturel et humain. La première révolution est à mener dans ce secteur, bien avant celles des banques et des investissements ! L’enfance, l’adolescence, la jeunesse, méritent qu’on y focalise toutes nos forces pour l’avenir. Si le FSA (Forum Social Algérie) s’inscrit dans le mouvement alter mondialiste notamment dans un cadre maghrébin, l’ANADE ( Association Nationale des Droits de l’Enfant) a engagé une série d’actions dont celles de l’organisation de forums, de parlements d’enfants à Tiaret, à Mechdala, et bientôt à Blida. L’avenir est dans ce sens. L’avenir est dans la jeunesse, une jeunesse marginalisée par le pouvoir et réduite au désespoir des haraguas ! Il faut sortir des débats académiques de circonstances, que le peuple ne comprend pas, il faut que les politiques comprennent une fois pour toutes qu’il faut aller vers la base, vers le socle social pour pouvoir comprendre les aspirations citoyennes et engager le processus du changement tant attendu.
Quant au week end universel, je dirais avec vous vive le week end universel ! C’est à une révolution des mentalités qu’il faut ?uvrer. Le changement est possible.
Question de : Kahina
Mr BRERHI quel dangers réels présente la révision de la constitution ? Quels sont les buts inavoués du système à travers cette révision ? Doit on les laisser faire?
A. Brerhi : C’est sûr qu’il y’a des dangers réels si la Constitution venait à être révisée ; les « indiscrétions » officielles sur le projet sont très inquiétantes. Elles indiquent une dérive vers un pouvoir présidentiel pratiquement absolu avec, l’abrogation de la limitation des mandats présidentiels, la désignation d’un vice président par le chef de l’Etat lui-même et la réduction du chef du gouvernement à un simple coordonnateur. C’est dire qu’il s’agit pratiquement d’une succession annoncée comme l’on fait d’autres régimes rétrogrades en Syrie et en Egypte. Nous sommes toutes et tous interpellés pour réagir avant que l’irréparable ne soit commis, soit part un référendum tronqué comme d’habitude ou par un parlement avec une APN nouvelle, illégitime, deux chambres creuses, véritables caisses de résonance au service du seul chef !
Question de : Boualem Ouaras
Croyez vous a un troisième mandat de Bouteflika? Croyez- vous que la crise qui secoue le MDS soit due à des divergences politique ou à une normalisation politique guidée par le pouvoir ?
A. Brerhi : Pour être fixé sur le troisième mandat pour Bouteflika, il faudra attendre l’officialisation ou l’abandon du projet de révision Constitutionnel qui avait été mis sur « orbite » voilà deux ans, essentiellement pour la multiplication des mandats. C’était, peut-être sans compter avec les règles de la Biologie !
Après les Législatives, l’action de déstabilisation se poursuit contre le MDS en particulier, et des mouvements de dissidence sont encouragés par le pouvoir. Après la disparition de mon ami le regretté El Hachemi Cherif, tout est mis en ?uvre pour briser son parti. Certes, les débats de fond sont nécessaires au sein du MDS. Cependant l’action du pouvoir veut « normaliser » toute la vie politique et réduire l’opposition à sa plus simple expression.
Question de : Mourad Belaidi
Que représente pour vous l’assassinat de Abane Ramdane et autres liquidations ?
A. Brerhi : L’assassinat de Abane Ramdane et les purges ont été le point noir de la Révolution. Dans toutes les révolutions, il y’a eu des actes horribles contre de vrais révolutionnaires. L’Algérie n’a pas échappé à cette règle. L’Histoire a été malheureusement de tout temps occultée par un régime qui n’a cherché qu’à la mettre à son bénéfice. L’Histoire ne s’écrit pas avec une gomme mais avec deux colonnes positive et négative comme l’a souvent dit le Commandant Azzedine .L’attitude officielle « frileuse » du pouvoir depuis l’indépendance a fini par encourager des trabendistes et des réducteurs de l’Histoire de la Révolution Algérienne. C’est un devoir de mémoire nationale que de la réhabiliter comme du reste, le devoir de mémoire pour les victimes du terrorisme intégriste doit être pérennisé. L’école a un grand rôle pour former le citoyen au fait de son Histoire . Ce n’est pas en décrétant la levée des couleurs chaque matin que nos enfants apprendront l’Histoire de leur pays ! C’est par une réforme profonde que la personnalité algérienne sera affirmée et que l’ouverture sur l’universalité et la modernité sera concrétisée.
Question de : Mouby
Etes-vous optimiste pour l’Algérie dans le court terme ?
A. Brerhi : On ne peut être que difficilement optimiste pour le court terme dans la mesure où le pouvoir a muselé toute vie politique démocratique ; les médias lourds par exemple sont ouverts à ses seuls courtisans ou laudateurs. A cela, s’ajoute toutes les man?uvres et manipulations, les redressements, les divisons et les pressions : tous les moyens sont bons pour régner sans partage ( récemment, le MDS a subi une intervention musclée digne des actions fascistes d’un passé révolu et condamné par l’Histoire).
En revanche, il faut agir ! Par l’action, le changement est possible !
- Agissons ensemble pour consacrer le Devoir de Mémoire par l’édification d’un Mémorial National en souvenir des victimes du terrorisme islamiste.
- Erigeons un Observatoire des Libertés ( cf les propositions du CNSL ou Comité National de Sauvegarde des Libertés mort-né que le CCDR avait initié en 2003)
- Débattons ensemble d’une Charte de la Citoyenneté pour l’émancipation de la vie citoyenne
- Elaborons ensemble une Charte Culturelle définissant les contours de notre identité nationale dans toutes ses dimensions
- Concrétisons une Charte du Développement qui privilégie le développement des ressources humaines, renforce la solidarité nationale, ; pose les axes d’un développement préservant les ressources naturelles dans la perspective d’un développement durable, prenant en charge la défense de l’emploi, le niveau de vie des citoyens…
- Faisons de nos collectifs, de nos associations de véritables relais pour un Observatoire Citoyen National.
Battons nous donc pour mettre en place les fondements d’un projet de société républicaine, moderne, relevant le double défi de Redressement et de Renouveau dans un Etat fort et juste qui se réconcilie avec le citoyen et qui redonne au peuple son rôle essentiel d’acteur fondamental dans la vie de la Nation.
NB : J’avais donné mes coordonnées dans la presse au cours de certains appels. Je les redonne dans cet espace de liberté qu’est le Blog de mon ami Mohamed Benchicou pour poursuivre éventuellement le débat. Je m’engage à communiquer au Blog tout ce qui serait intéressant à l’opinion publique. Le débat doit se poursuivre, la mobilisation se maintenir.
Tél : 00 213 61 50 67 71
Email : abdelhakbererhi@hotmail.com
Reparution du Matin : L’Association mondiale des journaux (AMJ) fait parler Benchicou
Posté par benchicou dans : L'Algérie qui résiste , 6 commentaires
Reparution du Matin
L’Association mondiale des journaux (AMJ) fait parler Benchicou
Le directeur du Matin, dans le cadre de la campagne internationale pour le retour du journal arbitrairement suspendu depuis 3 ans, a livré une interview sur le site officiel de l’Association mondiale des journaux (AMJ). Voici le texte :
L’été 2004, le régime algérien a condamné Mohamed Benchicou, fondateur du quotidien Le Matin à deux ans derrière les barreaux. Cette sentence tombait, comme par hasard, quelques mois après la sortie de son livre, Bouteflika, une imposture algérienne (Editions Le Matin et Picollec), une biographie qui a vraisemblablement déplu au pouvoir en place. Comme si la prison ne suffisait pas, un mois plus tard, le journal que dirigeait Benchicou depuis sa création en 1991 a été suspendu. Officiellement, on invoque un « défaut de paiement ». En réalité, c’est le ton du Matin qui tirait alors à 125 000 exemplaires qui froisse les hautes sphères. Le résultat ? Un titre gênant en moins dans les kiosques et 300 personnes au chômage. Moins d’un an après la sortie de Benchicou des geôles algériennes (titre de son prochain ouvrage) et à quelques semaines de la remise du troisième prix de la Plume Libre, institué par le comité Benchicou au premier anniversaire de son incarcération, APN a rencontré cet homme qui malgré les épreuves n’a rien perdu de son acharnement à lutter pour la liberté d’expression.
APN : Votre dernier ouvrage, Bouteflika, une imposture algérienne, présenté comme la biographie secrète du président algérien vous avez valu 24 mois à l’ombre.
MB : J’ai été incarcéré pour ce livre mais aussi pour la ligne éditoriale du journal que je dirigeais. Officiellement, j’ai été jugé pour un délit douanier qui n’existe pas. Le régime algérien est très inventif pour forger des chefs d’inculpation de toute pièce car en Algérie le délit de presse ne conduit pas forcement à la prison. La loi prévoit des peines de prison pour ces délits mais elle n’est appliquée que dans l’embarras et pour des courtes peines. Avec moi, ils ont agi comme agissent les régimes absolutistes : ils ont inventé un délit de droit commun. Et c’est ainsi qu’ils ont imaginé pour moi un délit qui n’existe pas dans la loi algérienne, à savoir la détention de bons d’épargne.
En réalité, le ministre de l’intérieur reprochait au Matin d’avoir révélé son implication dans des actes de torture sur un moudjahid dans les années soixante-dix. Ceci étant, le livre a été interdit. Ils ont demandé aux imprimeries de ne pas l’imprimer et aux libraires de ne pas le vendre. Mais dans les faits le livre n’a fait l’objet d’aucune action en justice. Le Matin a été suspendu un mois après mon incarcération pour non-paiement de factures. En fait, suite à mon emprisonnement, le journal a fait l’objet d’un redressement fiscal. Les comptes ont été bloqués et il était impossible d’effectuer la moindre opération bancaire.
APN : Quelles étaient vos conditions de détention ?
MB : J’ai bénéficié de l’appui décisif aussi bien matériel que moral de mes codétenus. Ceux qui m’ont mis en prison avaient pour but de m’infliger une souffrance maximale, de me mettre en contact avec ceux qu’ils qualifient de délinquants de manière à ce que ce soit insupportable. Ils auraient voulu que j’abdique en demandant à sortir à n’importe quelle condition ce qui aurait été une victoire pour eux et une défaite pour la liberté de la presse. Mes codétenus ont déjoué leur stratégie en faisant de mon combat leur propre combat. Et c’est comme ça que je n’ai pas cédé à leur chantage.
APN : Pensez-vous pouvoir relancer Le Matin prochainement ?
MB : En principe oui. Le Matin est victime d’un interdit politique même s’il a été suspendu pour non-règlement de factures. Et s’ils ne veulent pas que le journal sorte à nouveau ils inventeront une ardoise fiscale. Les organisations internationales doivent nous aider à faire fléchir la volonté politique du gouvernement qui maintient le journal en otage. Si la volonté politique existe le journal peut être relancé. Ce qui les dérange aujourd’hui c’est que je réapparaisse. C’est un problème de pouvoir et d’autorité. C’est l’exemplarité de la répression qui leur importe. Ils voudraient qu’une fois qu’une personne est punie elle ne puisse plus se relever. Le fait que je me relève après la prison perturbe l’image que les gens doivent avoir de l’autorité et du pouvoir d’un pays. C’est pourquoi ils voudraient m’éliminer du champ médiatique.
APN : Vous ne disposez plus que des chroniques que vous publiez dans Le Soir d’Algérie pour vous exprimer ?
MB : Même ces chroniques je ne les publie plus depuis mi-avril. La direction du Soir d’Algérie a eu peur. Ils disent avoir reçu beaucoup de pression. En fait, dans un article signé par Hachemi Djiar, ministre de la communication, publié par certains tires de la presse nationale, le pouvoir algérien menaçait de me renvoyer en prison et de punir Le Soir d’Algérie qui publiait mes chroniques depuis ma libération le 14 juin dernier. Le pouvoir prenait cette fois pour prétexte l’annonce dans les colonnes de ce journal les séances de vente dédicaces au dernier Salon du Livre de Paris de Bouteflika, une imposture algérienne.
APN : Dans un communiqué de presse que vous avez publié à cette occasion, vous estimez que la liberté de la presse est plus que jamais dans la gueule du loup.
MB : Le pouvoir est dans sa seconde phase de répression. Au cours de la première (2003-2006), sept journalistes ont été emprisonnés dont 5 pour délit de presse et 125 ont été traduits en justice. Au cours de cette première phase, l’Algérie était devenue le pays le plus répressif du monde arabe. On a assisté à un durcissement du harcèlement policier, à la suspension de plusieurs titres mais grâce à la mobilisation et la désapprobation internationales, le régime a dû reculer en amnistiant des journalistes. En une journée, 87 affaires ont été rejugées. En gros, ils ont essayé d’envoyer un signal positif et au terme de cette guerre qu’ils ont menée contre la presse ils n’ont pas réussi à éliminer les principaux titres même s’ils ont beaucoup amoindri la capacité d’expression de la presse algérienne. C’est un peu paradoxal en Algérie, il y a une répression et il y a une presse libre. Or le pouvoir algérien, de par sa politique anti-populaire, s’expose à la critique. Aujourd’hui, il réprime avec plus de hargne la presse qui fait état du caractère impopulaire de ses mesures.
La trêve n’a pas duré car le régime n’a pas résisté à l’envie d’étouffer la presse car il aurait voulu qu’elle se taise. Or la presse est dans une situation intenable pour deux raisons. Non seulement le régime prend des mesures impopulaires qu’il faut critiquer et deuxièmement la presse reste libre en Algérie malgré tous les coups qu’elle a reçus. Les jeunes qui ont aujourd’hui 18 ans n’ont connu que la presse libre et c’est devenu pour le pouvoir inenvisageable de l’éliminer sauf à déployer une grande force répressive et il ne le peut pas à cause de la force de la désapprobation internationale. Aujourd’hui nous sommes dans un statu quo, il y a une presse qui est libre et un pouvoir qui cherche à la museler. L’un des deux doit vaincre l’autre. Le seul moyen pour la presse libre de franchir le pas c’est primo de libéraliser le champ audiovisuel, ce qui amoindrirait la charge sur la presse écrite et secundo de dépénaliser le délit de presse, c’est à dire les lois votées en 2001.
APN : Quelles autres dispositions du code de la presse algérien doivent être amendées ?
MB : Il faudrait aussi démonopoliser et libérer le marché publicitaire qui est quasi-monopolisé par l’Etat puisqu’une agence publique collecte la publicité pour son compte et la redistribue en fonction de la docilité des journaux. Il faudrait également mettre en place des mécanismes de soutien à la presse comme ces dispositifs existent dans les pays démocratiques.
APN : Que pensez-vous de la situation et du niveau de la presse dans les autres pays arabes ?
MB : Je crois que la presse arabe n’est pas admirable. Le monde arabe est l’une des régions les plus en retard sur le plan de la liberté de la presse. Nous avons affaire non pas à une presse dans le monde arabe mais à des appareils de propagande structurellement du côté du pouvoir à l’exception de quelques pays comme le Liban et peut être au Maroc où l’on note quelques velléités mais ailleurs c’est une presse qui même lorsqu’elle est privée et « indépendante » n’exerce pas son statut de presse libre. Les médias ne sont pas du côté de la société parce qu’ils ont peur, qu’ils sont muselés et opprimés.
La liberté de la presse ne s’octroie pas elle s’arrache. Prenons l’exemple de l’Algérie, c’est la grande manifestation d’octobre 1988 précédée par le printemps berbère d’avril 1980 qui ont permis d’atteindre le pluralisme. Il y a eu mille morts. Et c’est à partir de là que le pouvoir a été obligé de concéder une certaine liberté à la presse et le multipartisme. Par rapport à ces années-là, il y a eu une régression. Bouteflika considère que les prérogatives de communiquer, de revendiquer appartiennent à l’Etat. Selon lui le fait de prendre une partie de ses prérogatives c’est empiéter sur celles dévolues à l’Etat. Le président algérien a une formule qui résume sa vision des choses : « Je suis parti en 1970 en laissant l’Etat avec les pouvoirs de Franco, je suis revenu je l’ai trouvé avec les pouvoirs de la reine d’Angleterre. »
Selon lui, l’Etat qui concède des libertés démocratiques et un Etat faible et un Etat fort est celui qui se réapproprie les libertés octroyées à la population. Ceci étant, malgré la répression que mène le régime, il n’a pas réussi à éliminer les acquis d’octobre. Je crois que nous sommes en face de deux réalités. La première est que nous avons un pouvoir qui rêve de relégitimer le parti unique mais en même temps la deuxième est que la société a vécu vingt ans sous le pluralisme. Et cette lutte qui oppose ses deux réalités, nous la vivons aujourd’hui. Je pense que ce sera très difficile pour le pouvoir de revenir en arrière. Il sera aussi difficile pour la société de s’imposer dans l’immédiat. Ce sera une lutte incessante qui va marquer les dix prochaines années.
APN : Qu’attentez-vous comme geste de la part de la communauté internationale ?
MB : J’attends qu’elle porte le combat de la presse algérienne au niveau international en en faisant état. Qu’elle assiste dans sa lutte pour la liberté et qu’elle fasse pression sur le régime algérien pour libéraliser l’audiovisuel, dépénaliser le délit de presse et démonopoliser le marché publicitaire et enfin supprimer toute intervention de l’Etat dans le monde des médias comme dans les pays démocratiques et soutenir financièrement la presse à travers des subventions.
APN : Une récente résolution adoptée par le Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies légitime la censure de la liberté d’expression sous prétexte de protéger les sensibilités religieuses. Elle a été adoptée par nombre de pays arabes dont l’Algérie.
MB : Il y aura de plus en plus de législations qui vont limiter la liberté d’expression sous des prétextes divers comme le terrorisme ou autres. Dans le monde arabe, nous assisterons à deux phénomènes antagoniques ces prochaines années : la volonté des régimes de s’asseoir durablement y compris par la force et on le voit notamment en Tunisie, en Egypte, en Algérie, en Syrie et la volonté de la société de suivre le mouvement mondial de la liberté d’expression. La question démocratique va être au centre des débats dans le monde arabe et la presse va inévitablement être atteinte par cet antagonisme. D’une façon ou d’une autre, les médias seront obligés de se positionner. La presse sera au centre de ces contradictions et cela va se traduire par un surcroît de répression contre la presse mais en même temps par un réveil d’une partie de la presse pour une presse nouvelle dans le monde arabe.
Si j’ai un appel à lancer c’est de soutenir, de rester vigilant et de regarder en direction du monde arabe où il se passe beaucoup de choses car tant qu’on ne place pas la question démocratique au coeur des échanges entre le monde occidental et le monde arabe on ne règlera pas les problèmes cruciaux du moment comme le problème de l’immigration. Il faut qu’on se rende compte que la demande des populations du sud n’est pas une demande de pain mais une demande démocratique. Et sans régime démocratique on n’arrivera pas à stabiliser la population chez elle.
Bousaid Yamna écrit:
28 juin, 2007 at 22:23 eLa crise du MDS ne peut être dépassée, que si les tenants de la normalisation comprennent qu’ils se sont trompés, pour ne pas dire autre chose.
La normalisation du MDS ne viendra pas, ni par le pouvoir ni par ses agents embusqués dans de le mouvement. Les militants authentiques, pourraient faire évoluer le MDS, dans toutes les voies qu’ils jugeront nécessaires sans vendre leur âme. Ce parti a connu trop de souffrances pour permettre à n’importe qui, de changer sa ligne stratégique de la double rupture, avec le système, et avec l’intégrisme islamiste.
Un des commentaires, dans ce blog, sur la lettre de M.Hocine Ali, s’est qu’il crée son propre parti s’il le veut et j’ajoute s’il le peut, un MDS bis, avec un autre sigle et ses nouveaux amis, les Zerhouni et les Said B, l’agréeront certainement. On ne peut dépasser la crise du MDS en mariant l’huile et le feu, il n’est plus question, de rassembler ceux qui veulent sauver le système en cautionnant les élections passées et futures, et ceux qui veulent la rupture totale avec ce système et l’islamisme intégriste. Il est grand temps, pour M. Hocine Ali, de créer son propre parti et défendre ses positions aussi futiles soit elles, et d’avoir les alliances qu’il veut, et qu’il peut.
La preuve en est, ses propres militants, et pas des moindres, se sont effacés au profit des agents des services de sécurité, dans la dernière élection législative, du 17 mai 2007, (ex – la wilaya d’Alger). Peut être que M. Hocine Ali finira par comprendre au même titre que, Said Sadi, Ait Ahmed, Réda Malek et consorts, que pour mettre fin au système et à l’intégrisme, il faut demander la dissolution de toutes ces institutions illégitimes, et se prépare à une véritable alternative de progrès, pour un état démocratique, laïc, moderne et républicain, dans le cadre dune réelle transition démocratique.
Une question à M. Hocine Ali, pourquoi, MM Réda Malek, Said Sadi et Benyounes n’ont pas été solidaires, avec lui pour la signature de la pétition sur la nouvelle loi électorale, avec les 12 autres partis, c’est vrai, qu’il y avait dans les signataires des islamistes, comme les Bouacha, Akif et consorts?