Les partis en faveur de l’ouverture du champ audiovisuel 25 juin, 2007
Posté par benchicou dans : Algérie aujourd'hui , 4 commentairesL’ouverture du champ audiovisuel n’est pas encore à l’ordre du jour. Lors de sa présentation du programme du gouvernement, M. Belkhadem a surfé sur le sujet.
Il a évoqué non pas l’ouverture de chaînes privées, mais plutôt les efforts déployés par les pouvoirs publics pour développer le secteur de la communication. Parmi les actions qui seront mises en œuvre en matière de communication, il est question, selon le texte du gouvernement, d’assurer la pluralité du champ médiatique à travers la consolidation et le développement de la presse écrite, privée et publique, nationale et régionale. Sur ce volet, il est prévu que le gouvernement continue, au cours de la prochaine étape, à apporter son soutien à travers des aides multiformes. Le projet s’appuie, entre autres, sur le développement du service public de la communication, dont les moyens audiovisuels, à savoir Radio, TV, TDA, relèveront, pour l’instant, du secteur public, ainsi que l’Agence nationale de presse, (APS), et les titres publics. Il est prévu, en outre, la mise en œuvre de chaînes de télévision généralistes et thématiques, de statut public autonome par rapport à la chaîne généraliste actuelle, afin de susciter une émulation et amorcer ainsi un processus transitoire d’ouverture du champ audiovisuel. Les députés du RND ainsi que ceux du RCD, du PT et du FLN regrettent que le projet du gouvernement ne fasse pas référence à une ouverture de l’audiovisuel au privé. Abdelkader Cherrar, député du FLN, a suggéré la création de chaînes de radio et de télévision indépendantes qui seront gérées par des nationaux résidents, plaidant, par ailleurs, pour une nouvelle loi pour le secteur de la communication. Un autre élu du RND compte proposer en plénière l’ouverture de chaînes privées, à l’instar de nos voisins. « Les pouvoirs publics n’ont pas à craindre une ouverture, bien au contraire, nous devons nous inspirer des expériences des autres pays et faire en sorte d’obliger les concernés à respecter les lois à travers la mise en place de cahiers des charges », dira-t-il. Un autre député FLN fera remarquer dans son intervention que les Algériens se rabattent sur les chaînes étrangères, notamment arabes, pour assouvir leur soif d’information. « Aujourd’hui, l’ensemble des citoyens sont branchés sur les multiples chaînes existantes. Nous n’avons pas donc à les priver dans leur pays de chaînes privées », lancera-t-il. M. Boukerzaza, ministre de la Communication, fraîchement installé à ce poste, dira : « Tôt ou tard, nous sommes appelés à ouvrir le champ médiatique, et ce, à l’instar de nos voisins. » Face à l’insistance des journalistes quant aux raisons qui poussent les pouvoirs publics à être réticents quant à ce dossier, M. Boukerzaza s’est contenté de rassurer les journalistes en affirmant : « Pour le moment, nous sommes en train de nous préparer pour l’ouverture de chaînes thématiques. L’ouverture du champ médiatique doit suivre des étapes soigneusement étudiées. »
Nabila Amir
25 juin 2007
Les Algériens entre Al Jazeera et la voix de « Fakhamatouhou »
Posté par benchicou dans : Algérie aujourd'hui , 4 commentairesKarim, 36 ans, tient une vidéothèque en haut de la rue Didouche Mourad, près de l’église du Sacré-Cœur.
Dans son antre, une panoplie de DVD et de cassettes vidéo des films les plus récents. Derrière le comptoir, perché sur une plateforme surélevée, un poste de télévision branché sur Canal Algérie. Tout zappeur frénétique qu’il est, Karim confie qu’il lui arrive de s’attarder sur les programmes de l’ENTV. « Pas plus tard qu’hier soir (avant-hier, ndlr), j’ai suivi avec intérêt les débats parlementaires qui ont été diffusés. C’était pas mal. Même s’il y avait de la langue de bois de la part de certains caciques, il y avait des choses intéressantes, comme ce député qui a évoqué le problème du lait ou cet autre qui a dénoncé le bradage de la Sonacome. » Karim avoue, toutefois, qu’il ne regarde jamais le JT de l’Unique, la Voix de son maître. « On ne voit que Bouteflika à longueur de journée », fait-il, avant de déclarer : « Moi, je suis plutôt le JT de TF1. Je suis un inconditionnel de PPDA et de Téléfoot. » Karim reproche au JT de l’ENTV d’être pesant, plombé par le rituel redondant des « tadchinate » de « Fakhamatouhou » et de ses ministres « sauf quand Bouteflika effectue une visite de terrain. Ah, ça, j’aime bien ! », s’extasie-t-il. Show garanti, « surtout quand il se met à insulter ses ministres en direct. Ouejhoum sh’ih. Avec tout ça et ils ne démissionnent pas ! ». Qu’en est-il d’Al Jazeera, Al Arabia et consorts ? « Non, je n’aime pas Al Jazeera. Mergouha ! Surtout pas après leur coup suite aux attentats du 11 avril. Ma yehabounache ! » Mais le dada de Karim, comme de beaucoup de téléspectateurs, c’est le foot. Avec l’approche du choc de la coupe d’Algérie entre le Mouloudia d’Alger et l’USMA, et en bon commerçant flairant la bonne affaire, des hymnes « chenouis » retentissent dans son échoppe, « bien que je suis CRB. Mais c’est ça le business », concède-t-il. Pour résumer, ses trois champs d’intérêt question zapping sont « le foot, les infos et aussi les documentaires. D’ailleurs, mes chaînes préférées sont Discovery et National Geographic », affirme Karim. Il regrette que les tifosis algériens courent après les cartes ART pour pouvoir suivre leur équipe fétiche. « Il faut voir le jeudi ici. Les jeunes courent comme des fous à la recherche des cartes d’ART ou d’Al Jazeera sport. Un tel veut regarder le match du MCA, un tel celui du CRB, un tel de l’USMA, un tel de la JSK. Tout cela parce que l’ENTV, avec tous les moyens dont elle dispose, n’est pas fichue de couvrir convenablement le championnat. Elle a quand même les moyens d’organiser des multiplex ! » Et de rappeler avec un brin d’indignation le triste épisode de l’été dernier lorsque les Algériens se sont vu privés tout bonnement de la plus belle fête du foot. « Nous avons dû suivre la Coupe du monde sur TF1. C’est scandaleux ! Même dans les années 1990, quand nous étions sur le carreau, on n’a pas vécu cela. Et maintenant que nous avons de l’argent, il a fallu que nous allions quémander des abonnements, à des prix exorbitants en plus, auprès de chaînes qui utilisent nos propres compétences nationales. Moi, ça me fait plaisir de voir un Lakhdar Berriche directeur du bureau d’Al Jazeera Sport à Madrid ou Rabah Madjer consultant médiatique. Mais en même temps, c’est dommage de voir nos compétences partir parce qu’elles ne sont pas considérées chez nous. » Karim ne tarit pas d’idées de chaînes qui auraient pleinement trouvé leur place dans un paysage audiovisuel démocratique. « S’ils créaient juste une chaîne payante pour le championnat, à raison par exemple de 50 DA le match payable par SMS ou je ne sais quoi, tout le monde y trouverait son compte », conclut-il. Mais à qui le dire…
Mustapha Benfodil
25 juin 2007
« Chérie, allume la télé unique ! »
Posté par benchicou dans : Algérie aujourd'hui , 2 commentaires C’est certain : sous Bouteflika, les Algériens n’auront pas d’autres chaînes de télévision que la chaîne unique, l’Entv. L’autorisation de chaînes privées de radio et de télévision dans le paysage audiovisuel national n’est pas pour demain. Le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, a balayé samedi, lors de la présentation de son « programme », les derniers espoirs d’une possible ouverture même contrôlée de ce secteur. Cette décision arbitraire suscite des remous parmi les partis, et pas seulement ceux de l’opposition. La population, quant à elle, regarde autre chose…
Pour vous consoler, Belkhadem introduit une fausse innovation : « Il est prévu, en outre, la mise en œuvre de chaînes de télévision généralistes et thématiques, de statut public autonome par rapport à la chaîne générale actuelle (…) sic. » Voilà de quoi les téléspectateurs algériens devront se suffire pour étancher leur soif de liberté et de diversité en matière d’audiovisuel. Il n’est donc point question de libérer les fréquences et les ondes du faisceau officiel pour la simple raison que le pouvoir politique n’est pas encore sur la même longueur d’ondes que ces millions d’Algériens sevrés de pensée unique. Il serait donc vraiment naïf de soupçonner les décideurs politiques, à leur tête le président Bouteflika, de vouloir concéder des espaces d’expression libre à ceux qui lui apportent la contradiction. Et en la matière, le projet Belkhadem II ne diffère pas trop de celui de Belkhadem I et même celui d’Ahmed Ouyahia, à quelques réaménagements sémantiques près. Il y a, en effet, comme un continuum dans le discours officiel sur la question. Il est au demeurant aisé d’en saisir les motivations pour un pouvoir qui veut régner sans partage. On l’aura compris, la télévision et la radio privées sont des choses trop sérieuses, trop sensibles pour les laisser à la libre manipulation du commun des Algériens. On nous serinera à volonté la suprême insulte, à savoir que le peuple algérien n’est pas encore suffisamment mûr pour jouir d’une diversité audiovisuelle. Cet argumentaire technologiquement anachronique à l’heure du numérique, de l’Internet et des nouvelles technologies est socialement dégradant pour un pays dont les dirigeants s’essayent au maniement des concepts aussi en vogue que la bonne gouvernance, la mondialisation et l’intelligence économique. Sur ce plan, force est de constater que la régression est stérile, contrairement à la formule géniale du sociologue Lahouari Addi. Les téléspectateurs algériens se remémorent avec une sacrée dose de nostalgie l’ouverture par effraction de l’ENTV, en 1990, avec à sa tête Abdou B. Ils se souviennent sans doute de ces passes d’armes passionnées et passionnantes entre Abassi Madani et Saïd Sadi lors des fameux talk show télévisés qui avaient redonné à l’unique des couleurs. Ce furent les rares bons souvenirs d’une télé qui a, depuis, tourné le dos à ses téléspectateurs. A ses contributeurs… C’est dire que le débat sur l’ouverture de l’audiovisuel à l’initiative privée est vieux. Si, techniquement, rien n’empêche le lancement de ce genre de média grâce aux capitaux privés qui n’attendent que le feu vert, professionnellement, les journalistes algériens ont largement prouvé leur talent y compris chez nos voisins marocains. Il est donc clair que le verrou est avant tout politique, eu égard à ses rapports souvent tendus avec les journalistes qu’il affubla du qualificatif peu glorieux de « commères des bains maures » à son élection en 1999, le président Bouteflika ne peut ni ne veut s’accommoder de télés privées alors qu’il tolère, malgré lui, l’existence de journaux privés. « Le pays est encore fragile pour se permettre l’ouverture de l’audiovisuel. Je le dis honnêtement, je ne promets rien dans ce sens… » Ce fut là la réponse du candidat Bouteflika à la veille de sa réélection en 2004 à une question d’un journaliste. Il convient de reconnaître en lisant le nouveau programme de son exécutant en chef que le Président à tenu sa promesse… Et la petite polémique bien arbitrée entre l’ex-ministre de la Communication El Hachemi Djiar et le DG de la télévision Hamraoui Habib Chawki n’était que de la poudre aux yeux. Alors que le ministre déclarait qu’il fallait attendre avant d’ouvrir les médias lourds aux privés, le DG de l’unique a étonné son monde en réclamant la décision ici et maintenant… En attendant, les téléspectateurs algériens qui ont déserté l’ENTV sont branchés sur des milliers de satellites qui arrosent 24h/24 notre pays et les décideurs passent leur temps à fulminer sur Al Jazeera coupable de faire le travail que la télévision nationale ne fait pas. Quant à ce débat cyclique sur la prétendue ouverture de l’audiovisuel, c’est juste un écran de fumée.
Hocine Aït Ahmed : « C’est la rupture de la population avec le système »
Posté par benchicou dans : Algérie aujourd'hui , 5 commentairesLa population a exprimé, par l’abstention massive aux législatives du 17 mai dernier, sa rupture avec le système. Telle est la lecture faite par le président du FFS, Hocine Aït Ahmed, du fort taux d’abstention.
« Le peuple algérien a, par son abstention massive exceptionnelle, signifié clairement, fortement et sans équivoque sa rupture avec le système de prédation culturelle, politique, électorale, économique et sociale », a-t-il estimé dans un message adressé, jeudi dernier, aux militants et cadres de son parti. Un message rendu public hier par le secrétariat national du parti. Les Algériens, estime dans ce sens le leader du FFS, ont marqué leur désir de reprendre leurs droits confisqués. « Au-delà du ras-le-bol, le peuple a marqué son indéniable volonté de reconquérir sa souveraineté et restituer aux citoyens leurs libertés d’expression, d’organisation et de participation à la gestion politique, culturelle, économique et sociale du pays », ajoute-t-il. Ce faisant, le vieil opposant exhorte les cadres et militants du FFS à bien saisir le message populaire et à le traduire en action efficace sur le terrain. « Il est de notre responsabilité de traduire ce message en programme politique efficace, cohérent et mobilisateur de l’ensemble des forces saines du pays, en vue d’une alternative démocratique et sociale et pacifique », lance-t-il. Afin de concrétiser cet objectif, Hocine Aït Ahmed invite les responsables du FFS à introduire des réformes dans la gestion du parti permettant de corriger « toutes les dérives enregistrées ». « Je souhaite que l’audit aura à cœur de revenir sur les responsabilités du congrès précédent comme source des dérives d’apparatchiks et des insuffisances qui parasiteront une gestion démocratique des structures », ajoute-t-il. Hocine Aït Ahmed semble vouloir remettre de l’ordre dans sa maison, en appelant à moderniser les méthodes de travail du parti dans la prise de décision et dans leur mise en œuvre sur le terrain. « Il nous faut sortir des improvisations et des approximations. Il est inconcevable, à titre d’exemple, de ne pas conclure réunions et débats à tous les niveaux par des procès-verbaux clairs et sans verbiage », note-t-il en invitant à mettre en place de nouveaux mécanismes. La conférence nationale d’audit du FFS a tenu, selon Karim Tabbou, premier secrétaire du parti, en considération les remarques du président du parti. En plus de la révision des statuts du parti, l’audit a recommandé, selon lui, d’ouvrir le parti sur la société. Ceci, en donnant l’occasion aux représentants de la société civile de participer dans les structures du parti et d’avoir un pouvoir délibérant. Absent lors de la dernière rencontre, Hocine Aït Ahmed sera présent lors du congrès devant se tenir les 4, 5 et 6 septembre prochain.
Madjid Makedhi
25 juin 2007
Benbitour : « Nous sommes coincés »
Posté par benchicou dans : Non classé , 12 commentairesGouvernance et démocratie, un bel assortiment de mots qui a fait, hier, l’objet d’un débat au Centre international de presse (CIP), proposé par la Confédération des cadres de la finance et la comptabilité.
Economistes, juristes, syndicalistes et journalistes ont pris part à l’exercice de conjuguer gouvernance et vie citoyenne accomplie. En sa qualité d’ancien chef du gouvernement et d’économiste émérite, Ahmed Benbitour dresse un constat sans appel sur la situation qui prévaut en Algérie. Une situation qu’il a qualifiée « d’impasse ». L’ex-chef de l’Exécutif estime que toutes les conditions prouvent que les autorités du pays ne sont pas favorables au changement. D’abord sur le plan interne, souligne M. Benbitour, le matelas financier important dont jouit le pays sert à acheter le silence, à l’heure où la classe politique a prouvé son incapacité à rallier la base populaire. Le docteur en économie considère qu’il est temps de sortir « de la trappe des transitions permanentes » en passant par « un processus de libéralisation politique ». « Les autorités ont les moyens matériels de le faire mais encore faut-il le vouloir », assène le conférencier en affirmant qu’il n’existe pas en l’état actuel des choses des institutions capables de mener vers le changement ou le progrès. L’ex-chef du gouvernement propose que le changement soit l’œuvre d’une libéralisation politique négociée entre les forces de la société civile pour arriver à une réelle démocratie « celle où le pouvoir représente tous les citoyens et non une partie, et celle qui n’est pas réduite à un cycle d’organisation d’élections », dira-t-il. Evoquant le projet de révision de la Constitution, l’invité du CCFC affirme que toute révision réussie doit passer par une négociation préalable et non pas imposée. Continuant sur sa lancée, M. Benbitour considère que sur le plan politique il y a une hésitation à aller vers de réelles réformes. « Cette situation est comme faire un pas en avant et deux en arrière. On n’arrive pas à aller vers la croissance nécessaire pour le bon agencement des réformes politiques et économiques », soutient l’enfant de Metlili. Ce dernier indique que si hésitations il y a à réformer le politique, il est conseillé de commencer par une réforme économique en prenant exemple sur des régimes autoritaires qui ont su booster leur croissance économique. Plaçant le thème de « gouvernance et démocratie » dans un contexte plus général, l’invité du CCFC voile à peine la relation de son propos avec le cas Algérie. Il dira que l’accès à la rente pétrolière peut servir à freiner les libertés. « L’Etat utilise la rente pour alléger la pression sociale et transforme les institutions en canaux à des finalités distributives au lieu d’instaurer la démocratie », note-t-il en affirmant qu’un tel système est peu enclin à aller vers des réformes économiques judicieuses sauf en cas de crise. Le conférencier ira même plus loin en soutenant qu’en Algérie, « le système a acquis l’art de se maquiller en démocratie de façade » et de joindre un appel à méditer sur les 65% que représente la majorité silencieuse et à œuvrer pour que les individus et les groupes se libèrent financièrement du pouvoir. Interrogé sur le projet de révision de la loi électorale, l’ex-chef du gouvernement se dit « contre un scrutin à la proportionnelle et pour une uninominale à deux tours ». Ce type de scrutin « permet l’émergence de compétences et tranche avec les listes préétablies dont les vainqueurs sont connus d’avance », note-t-il. Abondant dans cette même dissection du cas Algérie, Yahia Zoubir, professeur à l’université Euromed à Marseille, considère que l’échec de la période de 1989 a été causé par l’absence de pacte négocié entre les différentes forces sociales. « Il faut absolument instaurer un débat franc, et c’est aux citoyens de s’organiser. La dernière abstention a été un bel exemple d’une révolution pacifique. » Pour le docteur Zoubir, l’existence d’une société civile est obligatoire pour une bonne gouvernance, qui doit aussi se baser sur la transparence, la liberté de la presse, l’indépendance de la justice et une police incorruptible. « Parmi les retombées du 11 septembre, le soutien des grandes puissances aux régimes autoritaires à façade démocratique, là où l’on confond sécurité de l’Etat avec sécurité du régime », note le conférencier. Une idée qui sera développée par le président de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme, Ali Yahia Abdennour, en soutenant que « le pouvoir en Algérie se prend, s’exerce et se maintient par les armes ou par les urnes ».
Nadjia Bouaricha (EW)
25 juin 2007
Chômage et misère : Belkhadem connaît pas
Posté par benchicou dans : Algérie aujourd'hui , 2 commentairesLes députés du RND, du PT, du MSP ont enregistré, de leur côté, des contrevérités sur les chiffres présentés dans le projet par rapport à la réalité, notamment en ce qui concerne le taux de chômage. M. Boutouiga du RND a contesté vivement les chiffres avancés par le chef du gouvernement en réclamant des explications. « M. Belkhadem, nous voulons savoir d’où vous tenez le chiffre de 12% du taux de chômage en Algérie. Ce chiffre est complètement erroné. A Tiaret, le taux de chômage dépasse les 20%. Cessons donc de mentir à la population », dira l’orateur qui ne comprend pas pourquoi, jusqu’à l’heure, le gouvernement est dans l’incapacité de réguler le marché des fruits et légumes. « Le peuple veut comprendre pourquoi la pomme de terre coûte excessivement cher et pourquoi le sachet de lait est indispensable. Ce sont ces questions qui préoccupent le peuple », a souligné M. Boutouiga qui remet en cause non pas le programme du gouvernement, mais plutôt la gestion des ministres. « Certains ministres ne sont pas à leur place », tonnera-t-il. Abondant presque dans le même sens, Abderezzak Achouri du MSP s’est déclaré d’accord avec le gouvernement lorsqu’il a annoncé que 70% des chômeurs sont des jeunes, d’où la nécessité de réviser la politique du travail. Il a, en outre, émis le vœu de voir le gouvernement élargir les prérogatives des élus locaux afin de ne pas rééditer le scénario du 17 mai où l’abstention était de rigueur. M. Achouri s’est dit outré de constater qu’en 2007 la femme au foyer touche une pension de 400 DA. Dans ce sillage, l’intervenant a demandé sa révision à la hausse pour atteindre les 5000 DA. Quant à Mme Houaria Bousmaha, du PT, elle a appelé le gouvernement à « revaloriser le secteur public et à mettre un terme à la privatisation » qui permettra, a-t-elle dit, de lutter contre le chômage. Selon l’intervenante, l’application du plan structurel et l’accord d’association avec l’Union européenne et la privatisation de certaines entreprises ont eu un effet direct sur l’augmentation du taux de chômage, exhortant le gouvernement à poursuivre la nationalisation des hydrocarbures. Un avis partagé par un député du PRA, M. Chadad, qui a mis en évidence l’importance de revoir les prérogatives des élus locaux. Après avoir appelé à une « négociation nationale » autour du projet de société, Bouzid Barkani, représentant du RND, a appelé le gouvernement à « se pencher davantage » sur les préoccupations des citoyens, notamment dans les domaines de l’habitat, du foncier et de l’agriculture.
Le débat à l’Assemblée populaire nationale se poursuivra à raison de trois séances par jour jusqu’à demain mercredi et à un rythme soutenu puisque des séances de nuit sont programmées. 211 députés sont inscrits pour débattre le projet du programme du gouvernement, durant quatre jours.
Le Matin ( avec El-Watan)