La presse africaine écrit ce que n’a pas osé écrire la presse algérienne 6 août, 2007
Posté par benchicou dans : Algérie-France : entre le passé et Sarkozy,Non classé , trackbackUn journal gabonais accuse Sarkozy de révisionnisme
Dans son premier numéro paru depuis la visite du président français à Dakar et Libreville fin juillet, le bimensuel Nku’u Le Messager critique un discours « empreint de complexe de supériorité ».
Le président du Gabon Omar Bongo et son hôte français, Nicolas Sarkozy, à Libreville le 27 juillet.
(c) Reuters
Le président français Nicolas Sarkozy a montré lors de sa venue en Afrique fin juillet un « complexe de supériorité » et pris des positions « révisionnistes » sur la colonisation, a estimé lundi 6 août le bimensuel privé gabonais Nku’u Le Messager.
Dans son premier numéro paru depuis la visite du président français à Dakar et Libreville les 26 et 27 juillet, le journal dénonce sévèrement le discours prononcé au Sénégal dans lequel Nicolas Sarkozy demandait aux Africains de tourner la page de la colonisation et un nouveau partenariat avec l’Europe.
Sous le titre « Sarkozy ou le ‘discours de la méthode’ néocoloniale », Nku’u juge ce discours « empreint de complexe de supériorité, de négativisme et de révisionnisme ».
« Quand il (Sarkozy) parle de l’emprise coloniale, c’est presque en termes élogieux. C’est pour vanter ces ponts, ces hôpitaux, ces routes, ces dispensaires, ce savoir que les Africains n’auraient pas pu acquérir sans l’œuvre coloniale », explique le journal.
« Injure »
Selon le président français, poursuit-il, « la responsabilité de la traite négrière incombe aux Africains eux-mêmes. Sous d’autres cieux, quand il s’agit d’autres peuples, cela a un nom: le révisionnisme ».
« Est-il utile de rappeler à l’actuel locataire de l’Elysée qu’avant d’être colonisée, l’Afrique avait ses empires et ses royaumes riches et florissants? (…) Peut-être ignore-t-il tout de l’histoire de l’Afrique, tout en entretenant un complexe de supériorité vis-à-vis du continent noir », avance Nku’u.
« On pourrait aussi lui rétorquer que la France a une part de responsabilité dans son occupation par les Nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce sont des Français qui ont livré leurs compatriotes de souche juive aux occupants. Tout un gouvernement, celui de Vichy (…) y a même collaboré », poursuit le journal.
Au lendemain du discours de Dakar, la presse sénégalaise avait estimé que Nicolas Sarkozy avait « fait la leçon aux Africains », certains titres évoquant même une « injure ».
La visite de Sarkozy critiquée dans la presse sénégalaise
Les éditorialistes des principaux quotidiens sénégalais dénoncent la « leçon faite aux Africains » par Nicolas Sarkozy jeudi. Le président français a en effet estimé que les principaux maux de l’Afrique ne sont pas dus à la colonisation, mais aux Africains eux-mêmes.
Le président français Nicolas Sarkozy a « fait la leçon aux Africains », estimaient vendredi 27 juillet plusieurs quotidiens privés sénégalais, Sud Quotidien évoquant même une « injure » au lendemain de son discours à Dakar.
« En visite d’Etat au Sénégal, Sarkozy fait la leçon aux Africains », affiche en première page Walfadjri. Une « adresse aux Africains » muée en « leçon de français », ironise Le Quotidien. « Show à Dakar: Sarko sur scène », écrit L’Observateur.
Le président français s’est cru en « mission civilisatrice », affirme Sud Quotidien, également à la une, tandis que Le Populaire, moins nuancé, titre: « Les vérités (résumées) de Sarkozy aux Africains: ‘Arrêtez de pleurnicher!’ »
Ces points de vue sont largement partagés dans les autres journaux, à l’exception du quotidien pro-gouvernemental Le Soleil, qui parle, lui, de « hauteur républicaine » dans un éditorial consacré à la visite de Nicolas Sarkozy.
« Sarkafrique »
« Quand je l’ai entendu parler aux étudiants, dans un amphithéâtre plein à craquer, j’ai pensé à ces missionnaires venus en Afrique ‘civiliser’ nos arrière-grands-parents (…) Des clichés, encore des clichés, toujours des clichés. Quelle injure! », s’offusque l’éditorialiste de Sud Quotidien.
Selon Walfadjri, Nicolas Sarkozy « n’a pas fait dans la dentelle pour dire ce qu’il pense de l’état actuel de l’Afrique » dans son discours prononcé à l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) de Dakar, en présence de nombreux étudiants, et aussi d’universitaires et de personnalités politiques.
« Sans ambages, il a tenu les Africains pour responsables de leurs malheurs », ajoute Walfadjri.
« A défaut de la Françafrique qu’il honnit, place à la Sarkafrique! », commente Sud
Commentaires»
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Le chef d’Etat Français a droit de faire les déclarations qu’il veut! Et nous les éx colonisés aussi! A chacun de voir midi à sa porte…Mais la porte de l’Histoire est là, bien là pour entrer et sortir chaque fois qu’on veut sentir,parler,voir,écouter et toucher nos ancetres, meme « les gaulois »…
De meme que des frères, des cousins et des voisins se sont fait la guerre pour un lopin de terre, « nos ancetres les gaulois » se sont mit de la partie pour agrandir leur territoire au prix fort que l’on sait et qui va des coups de sabres et de fusils aux enfumades et autres massacres…
Un jour viendra où un gaulois à la tete de l’Hexagone demandera pardon pour les crimes de ses ancetres sur les notres car il aura bien lu l’Histoire!
Sans doute est il normal d’avoir le poil qui se herisse quand on vient vous faire la leçon.Sans doute est il naturel quand les lendemains ont dechanté de nourrir quelques ressentiments a l’endroit des anciens maitres…La colonisation ? Très certainement un mauvais chapitre de l’histoire des Hommes et pour ma part je doute que le très catholique concept de repentance ne pansent les blessures. Je serais poussé à dire que l’homme blanc, a en dépit de tous ses travers, la faculté de sangloter ,pour reprendre Monsieur Bruckner.Tandis qu’en « face » , on se complait dans le rôle de la victime expiatoire avec une mauvaise foi qui commence à fatiguer. La guerre d’Algérie était sensée avoir régler pour l’essentiel des rapports douloureux :Cela s’appelle la victoire.Et avant tout celle sur soi- moi.C’est même compris dans un passage du champ national « kassaman » pour qui sait lire.Avant de parler des crimes d’un « gaulois » ,il n’est pas mauvais de parler des notres.Ceux commis contre un peuple qui s’est libéré de haute lutte non pas contre une ethnie donnée mais contre toute forme d’injustice …A moins evidement qu’on ne soit devenu de petits racistes et que dans ce cas nous soyons condamnés à reproduire ce qu’il y’a de plus détestables chez l’Homme.Dans tous les cas ,il nous est difficile de réclamer à l’autre ce que nous ne savons réclamer aux nôtres.