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Le Sénégal obtient de Sarkozy ce que Bouteflika n’a pu arracher 6 août, 2007

Posté par benchicou dans : Algérie-France : entre le passé et Sarkozy , trackback

 Sarkozy reconnaît la « grande faute » que fut la colonisation

« Je ne suis pas venu nier les fautes, ni les crimes, car il y a eu des fautes, et il y a eu des crimes », a déclaré le chef de l’Etat français,  tout en affirmant que  »nul ne peut demander aux générations d’aujourd’hui d’expier ce crime perpétré par les générations passées ».

 

Le président français Nicolas Sarkozy aux côtés de son homologue sénégalais Abdoulaye Wade, à Dakar.

Le président français Nicolas Sarkozy aux côtés de son homologue sénégalais Abdoulaye Wade, à Dakar.

En visite à Dakar au Sénégal, Nicolas Sarkozy a consacré, jeudi 26 juillet, une grande partie de son discours de près de 50 minutes aux accents parfois lyriques aux rapports douloureux des Africains et des Français avec la colonisation. La colonisation « fut une grande faute », la traite négrière et l’esclavage « un crime contre l’humanité toute entière », a reconnu, le chef de l’Etat français, Nicolas Sarkozy. « Nul ne peut faire comme si cette faute n’avait pas été commise. » Il a cependant ajouté qu’il n’était pas venu parler de « repentance » mais proposer aux jeunes d’Afrique, « non de ressasser ensemble le passé mais d’en tirer ensemble les leçons afin de regarder ensemble vers l’avenir. » La colonisation « n’est pas responsable de toutes les difficultés actuelles de l’Afrique », qui a « sa part de responsabilité dans son propre malheur », a fait valoir Nicolas Sarkozy, avant de dresser un diagnostic parfois sévère. L’Afrique doit prendre conscience « que l’âge d’or qu’elle ne cesse de regretter ne reviendra pas pour la raison qu’il n’a jamais existé », a-t-il notamment dit. « Le problème de l’Afrique, ce n’est pas de s’inventer un passé plus ou moins mythique pour s’aider à supporter le présent mais de s’inventer un avenir avec des moyens qui lui soient propres. » 

Bâtir l’ »Eurafrique » 

Le président Nicolas Sarkozy a lancé jeudi de Dakar un appel à la jeunesse africaine, qu’il a exhortée à dépasser les séquelles de la colonisation afin de bâtir « l’Eurafrique » avec la France et l’Europe. « Ce que veut faire la France avec l’Afrique, c’est préparer l’avènement de l’Eurafrique, ce grand destin commun qui attend l’Europe et l’Afrique », a-t-il lancé dans un discours prononcé à l’université sénégalaise de Cheikh Anta Diop, à Dakar. « Ce que la France veut faire avec l’Afrique, c’est une alliance, c’est l’alliance de la jeunesse française et de la jeunesse africaine pour que le monde de demain soit un monde meilleur », a ajouté le chef de l’Etat français. Cette intervention, après un premier entretien avec le président du Sénégal Abdoulaye Wade, avait initialement été annoncée par l’Elysée comme un discours sur le développement. Le défi de l’Afrique est de « s’approprier les droits de l’homme, la démocratie, la liberté, l’égalité, la justice (…), la science et la technique modernes », a-t-il ajouté. Nicolas Sarkozy, qui a reçu plus tard des opposants au président Wade dans son hôtel, s’est abstenu de reprendre à son compte le principe défini en juin 1990 par le président François Mitterrand à La Baulle, dans un discours resté fameux, de « conditionnalité » de l’aide au développement de l’Afrique. « Conditionnalité renvoie souvent à une exigence extérieure que certains, en Afrique, assimilent à une ingérence », dit-il dans une interview publiée à Dakar par le quotidien Le Soleil. Il a en revanche exhorté la jeunesse africaine à ne pas céder à la « maladie de l’intelligence » qu’est « la tentation de la pureté » et à résister au fanatisme : « Ne vous laissez pas (…) voler votre avenir par ceux qui ne savent opposer à l’intolérance que l’intolérance et au racisme que le racisme. 

« Renaissance africaine » 

 » Il l’a invitée à ne pas se couper de la part d’héritage occidental qui l’enrichit : « Jeunes d’Afrique, la civilisation européenne a eu tort de se croire supérieure à celle de vos ancêtres mais désormais elle vous appartient aussi. » Il a promis le soutien de la France pour aider le continent à s’engager dans la voie d’une « Renaissance africaine ». « Cette Renaissance, je suis venu vous proposer que nous l’accomplissions ensemble parce que de la Renaissance de l’Afrique dépend pour une large part la Renaissance de l’Europe et la Renaissance du monde », a-t-il dit. La France, a-t-il précisé, veut ainsi mettre sur pied avec l’Afrique un « développement partagé », une « stratégie commune dans la mondialisation », des universités, laboratoires, projets et pôles de compétitivité communs, une politique d’immigration « négociée » et « décidée ensemble ». Il a exhorté à ce propos les jeunes Africains formés en Europe à revenir dans leur pays pour « bâtir l’Afrique » : « Il faut mettre un terme au pillage des élites africaines dont l’Afrique a besoin pour se développer », a-t-il souligné. Une préoccupation partagée par Abdoulaye Wade. « Je ne donne pas des bourses pour que les gens restent en France. Je préfère à ce moment-là investir cet argent en Afrique », a déclaré le président sénégalais lors d’une conférence de presse commune avec Nicolas Sarkozy.

Nouvel Obs

Commentaires»

  1. on peut ne pas-être d’accord sur tout avec sarco mais lui reconnaître au moins la franchise de dire ce qu’il pense à la gueule des loups devant les plus faibles.
    Contrairement à nos dictateurs qui se complaignent dans le silence et l’hipocrysie ,sarco assume.
    Aux africains de relever le défi,déjà ,se débarrasser de ses corrompus.

  2. La complexité des relations franco-africaines ne cesse de donner le tournis à bon nombre d’observateurs. S’intéressant au sinueux parcours africain de l’ancien président de la République française, en l’occurrence François Mitterrand, Gaspard-Hubert Lonsi Koko, à travers la vie politique de cet illustre personnage, décortique avec minutie les réseaux mis en place par Jacques Foccart et entretenus par quelques africanistes de gauche ; il nage dans les eaux troubles de la Françafrique pour mieux expliquer la puissance des lobbies qui imposent la continuité dans les rapports entre la France et l’Afrique.
    À l’heure où l’actualité africaine est entre autres dominée par les conflits, l’exode de nombreux jeunes, la lente « colonisation » de ce continent par la Chine, d’aucuns ne cessent de s’interroger sur le devenir des relations franco-africaines après François Mitterrand et Jacques Chirac.
    Cet ouvrage donne quelques pistes très utiles à la compréhension des futures relations franco-africaines. On y évoque également un lien de près de quarante-cinq ans entre un homme – que d’aucuns qualifient de « mythe errant » – et tout un continent, des méandres et des écueils qui ont enseveli des tas de secrets dans des marigots africains…

    Titre : Mitterrand l’Africain ?
    Editeur : Les Editions de l’Egrégore (http://www.editions-egregore.com)
    Parution : 23 octobre 2007
    Pagination : 232 pages
    ISBN : 978-2-916335-03-2
    Format : 14×22,5 cm
    Prix : 18 euros

    L’auteur :
    Membre du Bureau fédéral du Parti Socialiste de Paris et président du club de réflexion Enjeux Socialistes et Républicains, Gaspard-Hubert Lonsi Koko reste fidèle à ses engagements humanistes. Après « Un nouvel élan socialiste » et « Le demandeur d’asile », il poursuit la réflexion sur les rapports Nord-Sud avec « Mitterrand l’Africain ? ».
    Site personnel : http://www.lonsi-koko.net

  3. Bonjour.
    « France-Algérie : histoire et enjeux politiques » est intégralement et fidèlement paru dans l’édition du journal El Watan d’aujourd’hui (http://www.elwatan. com/spip. php?page= article&id_ article=76845, Edition du 24 septembre 2007 > France-Actualité s) ainsi que sur le site Algeria-Watch (http://www.algeria- watch.org/ fr/article/ analyse/meynier_ savarese. htm).
    Un courriel qui nous est parvenu, d’un membre de Projets_algerie -historien archiviste de son état- que je remercie beaucoup à cette occasion, daté d’hier, nous donne à savoir que cette analyse allait être publié par L’Humanite.fr, que la direction de ce journal avait demandé aux auteurs d’en réduire le nombre de signes. Chose faite. La nouvelle version, réduite, a ainsi été rendue publique par L’Humanité. Mais les auteurs ont remarqué qu’un paragraphe entier a, sans doute par erreur, disparu à la parution du journal. Le titre aussi a été retouché. Les deux versions ont été de ce fait diffusées par Internet afin de parer à une lecture faussée par les deux anomalies qui ont touché le texte publié par L’Humanité.
    Je vous livre, ci-dessous, la précision de M. Gilbert Meynier, suivie de la version, réduite qui avait été remise à L’Humanité, la version originale étant désormais disponible aux liens indiqués ci-dessus : El Watan et Algeria-Watch.
    Bonne lecture !
    Cordialement,
    Tahar Hamadache.
    @@@@@@@@@@@@ @@@@@@@@

    Cher(e)s ami(e)s,
    Vous trouveres ci-joint en pièces attachées
    - un article d’environ 11 500 signes que nous aovns rédigé fin août, mon collègue Eric Savarese, de l’université de¨Perpignan Via Domitia, et moi, intitulé, « France-Algérie: histoire et enjeux politiques ».
    - le même texte, réduit à 4 500 signes: c’était là la réduction souhaitée par Lucien Degoy, de L’Humanité, pour qu’il soit publié. Nous avons réduit à 4 500 signes, selon ses voeux, ledit texte, et il nous a été promis qu’il paraîtrait dans la rubrique « L’Humanité débats » du samedi 22 octobre 2007.
    L’article est en effet paru aux date et place dites, mais, hélas, amputé, par inadvertance probable, d’une douzaine de lignes, lesquelles, par malchance, renfermaient l’argument-pivot de notre texte: la squggestion faite aux historiens d’une France d’une reconnaissance publique de responsabilité s politiques de la part de la puissance publique français (Etat, armée…) pour les traumatismes générés par la colonisation; touchant évidemment au premier chef les Algériens, principales victimpes du systèmee colonial, mais aussi les Pieds noirs, agents et, in fine, fusibles de ce même système.
    Le passage supprimé dans le texte publié par L’Humanité est situé entre « l’historien est « dans la cité »" et « que le système colonial fut hors d’usage »: il est marqué en rouge gras dans le texte envoyé à L’Humanité (fichier « sur la repentance réduit.
    J’ajoute (c’est relativement secondaire mais tout de même!..) que le titre que nous avions donné à notre texte, Eric et moi (« France-Algé rie: histoire et enjeux politiques ») a été modifié sans qu’on nous en ait informé, et renommé « France-Algérie. Le poids de la colonisation » .
    I Tel qu’il a été publié amputé, notre texte est définitivement incompréhensible, sauf à republier entièrement l’article avec la totalité de ses 4 500 signes originels, car tel que l’Huma l’a publié, il restera incompréhensible, cela même si L’Huma fournit ultérieurement au lecteur la partie qui manque: nous avons donc demandé une republication intégrale du texte fautivement amputé. Notre demande s’inscrit dans ce que nous penson être -ou avoir été- la déontologie éditoriale ordinaire.
    Escomptant que vous voudrez bien aider à publier nos deux textes tels que Eric Savarese et moi les avons conçus, nous vous serions reconnaissant de les mettre, l’un et l’autre (le texte originel de 11 500 signes et le texte raccourci de 4 500 signes) sur le site internet que vous pilotez éventuellement.
    Nous n’avons pour autant pas définitivement perdu espoir que L’Huma nous donne l’élémentaire satisfaction à laquelle nous pensons avpir droit. Mais en attendant, nous vous remercions de bien vouloir aider à la diffusion de notre texte.
    Cordialement à vous,
    Gilbert Meynier
    Professeur émérite à l’Université de Nancy II
    12 bis rue Louis Fort
    69100 Villeurbanne
    Tél. 04 78 84 21 67
    E-mail: gilbert.meynier@ wanadoo.fr

    France-Algérie : histoire et enjeux politiques

    L’histoire de l’Algérie contemporaine n’a jamais été autant étudiée. Depuis Charles-André Julien, trois générations d’historiens se sont succédé, des thèses de haut niveau ont été réalisées, d’autres sont en cours. Principalement algériens et français, des chercheurs sont aussi à l’œuvre dans le monde entier. Récemment, un colloque international s’est tenu à Lyon les 20, 21 et 22 juin 2006 à l’École normale supérieure-Lettres et Science humaines, une journée d’études a été organisée à Narbonne le 19 avril 2007 par l’université de Perpignan… On ne peut que s’en réjouir, et approuver nos collègues[1] qui ont dit leur foi dans la recherche historique : les historiens doivent d’abord produire, refuser les injonctions mémorielles, tordre leur cou aux simplismes. La pétition contre la loi du 23 février 2005, qui enjoignait d’enseigner les aspects positifs de la colonisation a rencontré un grand succès : comme enseignants, si l’on nous avait imposé d’enseigner les
    aspects négatifs de la colonisation, nous nous y serions pareillement opposés – le positif et le négatif ne font pas partie des problématiques de recherche. S’il faut donc continuer à écrire l’histoire, le travail réalisé permet d’y voir suffisamment clair pour que le citoyen puisse s’exprimer. Comme l’a montré Pierre Vidal-Naquet, l’historien est « dans la cité », il doit redresser le tir quand on dit n’importe quoi dans l’espace public.
    Sur le sujet controversé de la « repentance », nous pensons que les historiens de France devraient rédiger une déclaration commune dans laquelle ils soutiendraient le principe d’une reconnaissance de responsabilité s de la puissance publique française dans les traumatismes qu’a entraînés la colonisation ; cela sans faire l’objet d’une loi qui établisse des responsabilité s pénales, comme la loi Taubira qui a entraîné l’inconcevable plainte contre l’historien Olivier Pétré-Grenouilleau. Elle concernerait au premier chef les centaines de milliers d’Algériens massacrés, dépossédés de leurs terres et clochardisés en masse, discriminés par le refus de la citoyenneté française et par le Code de l’Indigénat, et sous-éduqués, au déni des lois Ferry. Mais elle devrait aussi englober les Européens et les Juifs d’Algérie : ces « créoles » agents du système colonial étaient aussi voués à en être les fusibles – et ils le furent in fine dès lors que le système colonial fut hors d’usage.
    Leur souffrance, si elle ne fut pas comparable avec celle des Algériens, n’est pas mesurable et reste digne de reconnaissance.
    Bien entendu, il ne saurait être question de « repentance », terme catholique repris par Nicolas Sarkozy comme par Abdelaziz Bouteflika parce qu’il est dans l’onde de choc médiatique. De même, des « excuses officielles », nous paraîtraient dérisoires. La reconnaissance officielle de responsabilité politique pourrait être unilatérale : ce sont les Français qui ont envahi l’Algérie, pas l’inverse. Pour autant, il serait sain que, du côté algérien, on s’attelle aussi à un réexamen de l’histoire, qu’on rompe avec la langue de bois nationaliste des manuels d’histoire, avec la victimisation qui campe sur le chiffre mensonger du million et demi de victimes algériennes, et qui assimile la colonisation à un Auschwitz permanent. A quoi bon cantonner les Algériens, qui furent capables de prendre en main leur destin, au seul statut de victimes ?
    Le Président Bouteflika a réitéré sa demande d’ « excuses officielles », ce qui n’a pas empêché sa rencontre avec Sarkozy. Les deux présidents ont-ils trouvé des terrains d’entente, sur le placement rentier des hydrocarbures ou la solution du blocage des visas? La colonisation pèse encore lourd mais elle n’est pas seule responsable des traumatismes actuels induits par le gâchis du capitalisme rentier post-industriel supranational : la « crise des banlieues » de 2005 ne fut pas une crise coloniale ; et, en Algérie, c’est la démocratie truquée, sur fond de chômage de masse qui entretien le désespoir. Cessons de polariser le débat sur le seul passé, d’étouffer les problèmes du présent et de réchauffer de vieilles haines, à l’opposé des consternants propos du président français tenus à Dakar le 26 juillet dernier. On l’aura compris : la focalisation sur le mémoriel fait obstacle à l’analyse et à la solution des angoisses vécues au présent.

    Gilbert Meynier
    Professeur émérite à l’université de Nancy II
    Éric Savarese
    Maître de conférences à l’université de Perpignan Via Domitia

  4. l’algérie est entrain de devenir la deuxième arabie saoudite; j’ai peur!!

  5. Les Editions de l’Egrégore organisent une séance dédicace autour de l’ouvrage de Gaspard-Hubert Lonsi Koko, « Mitterrand l’Africain ? », qui se tiendra le samedi 10 novembre 2007 de 16 h 00 à 19 h 00 à la Galerie Européenne (kêrvreizh) sise 5 boulevard Edgar Quinet à Paris 14ème (métro Edgar Quinet).

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