Khalifa, CPA, réserves : les trois révélations de Karim Mahmoudi 26 août, 2007
Posté par benchicou dans : Algérie aujourd'hui , trackback- Les véritables responsables de l’affaire Khalifa courent toujours et sont placés dans les hautes sphères de l’Etat
- Il y a eu des forfaitures au CPA »
- Il faut enquêter sur la privatisation du CPA »
- Le gouvernement a placé 43 milliards de dollars dans les banques américaines
M. Karim Mahmoudi, président de la confédération des cadres de la finance et de la comptabilité (CCFC) a fait certaines révélations lors de son passage à « Fatour Essabah », le forum de notre confrère El-Khabar.
Karim Mahmoudi affirme d’abord que l’affaire Khalifa, si elle n’intéresse pas les Algériens, éclaire par contre sur certains groupes d’intérêts qui ont fait et défait Abdelmoumen Khalifa pour des raisons politiques. M. Mahmoudi a qualifié les épisodes du procès, qui ont eu lieu au tribunal de Blida, de mise en scène, au détriment de certains cadres algériens qui ont vu leurs réputation souillée. « Les véritables protagonistes de cette affaire sont restés dans l’ombre bien qu’ils sont à l’origine de l’ascension de Abdelmoumen Khalifa et c’est eux qui ont démantelé le groupe ». M. Mahmoudi a accusé des groupes d’intérêts au pouvoir d’avoir tiré les ficelles des événements dans le tribunal de Blida. « Ils bénéficient désormais de l’impunité ».
Le président de la CCFC estime qu’une véritable réforme des systèmes financiers et bancaire en Algérie dépend de la volonté des groupes de pression de ces secteurs, ajoutant que, actuellement, il ne s’agit que d’une modernisation du système bancaire.M. Mahmoudi a demandé qu’on enquête en profondeur dans les dossiers du Crédit Populaire d’Algérie (CPA) afin de dévoiler les forfaitures et la mauvaise gestion qui ont provoqué des pertes estimées à des milliards. D’autre part M. Mahmoudi a critiqué ce qu’il qualifie de processus ambiguë de privatisation de 51% du CPA, ajoutant qu’il entrera en fin de compte dans le giron du crédit agricole français. Il rejoint en cela les points de vue dévelloppés par certains lecteurs dans ce blog.
Selon M. Mahmoudi, l’Algérie a placé ses réserves dans les banques américaines, des fonds estimés par l’institut Peterson à 43 milliards de dollars, sous forme de Bons du trésor. « C’ est une erreur en l’absence d’un débat sérieux en Algérie » a-t-il dit, déclarant que ces fonds auraient pu être mieux investit dans la création de PME.
Le président de la Confédération des cadres de la finance et de la comptabilité entrevoit davantage de banqueroutes et d’escroqueries en tout genre tant la transparence n’est pas rétablie dans ce secteur sensible. Le système financier n’en finit pas d’être éclaboussé par les affaires de détournement de fonds impliquant de hauts responsables dans le secteur bancaire et financier tant qu’un arsenal juridique clair régissant l’octroi de crédits n’est pas mis en place.
Il estime que le dénouement de la crise de la hausse des prix des produits de premières nécessités dans le marché local est une question économique liée à la manière de réguler les produits importés en inondant le marché pour faire baisser les prix, et il a ajouté que les annulations des taxes douanières et la TVA sur les pommes de terre entre le 20 août et le mois de novembre, annoncées par le ministre de la solidarité Djamel Oueld Abbas, le week-end dernier, n’est que de la démagogie.
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Vous serez dechu de votre poste de President dans tres peu de temps!
ça viendra de l interieur de l organisation que vs presidez, cest le prix a payer pour avoir parler!
Mohand
On ne peut qu’applaudir à cette sortie médiatique de Karim Mahmoudi sur la question du CPA.
Effectivement et comme déjà fortement suggéré par nombre d’intervenants sur ce blog, il faut, avant toute privatisation de la banque, enquêter de façon approfondie sur le sort réservé aux 900 millions de dollars de crédits consentis à quelques 350 opérateurs de la PME mais jamais remboursés.
Il s’agit, comme précisé à plusieurs reprises, d’une fuite de capitaux sans précédent, extrêmement sophistiquée et sur laquelle les autorités veulent passer l’éponge via la privatisation.
La confédération de Mahmoudi devrait rester vigilante et peut-être même engager des démarches officielles auprés de qui de droit pour exiger une enquête car il s’agit des deniers de l’ETAT.
Mounir Skander
Au sujet de l’enquête à déclencher sur les dossiers du CPA, il faut auditionner l’ancien PDG Hachemi Meghaoui car la fuite de capitaux a commencé à son époque.
D’autre part, il faut enquêter sur les services commerce extérieur de Bab Ezzouar, et des agences Khettabi plus Amirouche, Sétif, BBA, Béjaia, Val Hydra où il y a une concentration de groupuscules liés à l’évasion de capitaux.
Dans chaque entité, les dossiers d’importation sont monopolisés par deux ou trois personnes de façon implacable !
Ilhem Tuizer
Bonjour
Je ne suis pas spécialiste de la finance et c’est vrai que cette cagnotte de 43 milliards de dollars pourrait créer de véritables richesses économiques, si on etait dans un pays transparent et qui se respecte, mais mon simple esprit me dit que quelque part, c’est bien de la placer dans des institutions financières américaines, chose au moins connue pour les algeriens, que de voir cet argent passer dans les poches ou les comptes bancaires codés des dinosaures du régime qui ne rendent compte à personne.
On assiste ces derniers temps à commencer avec les sorties habituelles de harcèlement de temmar par la pasionaria trotskiste, la sortie tonitruante de abdesselam puis ghozali, puis maintenant Mahmoudi; à un véritable jeu de rôles voulant masquer la faillite du système bouteflikien en faisant endosser la responsabilité sur des plate-bandes sectorielles: Temmar et khellil pour la trotskiste, les services du DRS pour abdesselam, l’attribut « étrangeté » du système pour ghozali et pour mahmoudi, c’est Larbi belkheir et Alii d’un côté et la banque d’algérie de l’autre.
On ne voudrait pas évoquer la responsabilité princeps du chef d’etat algérien actuel quant au pourrissement d’une (non) gouvernance totale du pays; jamais l’algérie n’a été aussi mal gouvernée qu’aujourd’hui.
je regrette que monsieur Mahmoudi ne commente pas le chiffre des réévaluations de contrats publics entre 2005 et 2007 , article publié par un journal national arabophone (source ministère des finances) et qui dépassent les 11.5 Milliards de dollars ; a titre de rappel les entrées en devise de l’Algérie était de l’ordre de 11 milliards USD par an il y a moins de 10 ans, quel pays au monde peu accepter des réévaluations de cette ampleur sans enquête ni passage par le gouvernement ou l’assemblée APN , il est évident que ces montants alimentent des compte offshore de décideurs , de gouvernants,d’intermédiaires et d’entreprise étrangères
propos des 43 milliards……………….
Qu’en est t-il du risque ? Et si le dollar américain perd de la valeur demain? Pourquoi l’argent n’est pas investit dans plusieurs pays pour repartir le risque? (Faute de l’investir en Algérie)
C’est sûr qu’un cabinet américain ne vous conseillera pas d’investir ailleurs dans un autre pays autre que les États-Unis où même les médecins travaillent avec les laboratoires (les médecins sont payés par des laboratoires pour prescrire leurs médicament aux patients). Aux États-Unis la seule religion c’est l’argent. Comment peut-on être sûr que ce cabinet ne travaille pas avec les milieux ou l’argent est déposé? Si on investit notre argent aux États-Unis on sera obligés de défendre sa politique internationales pour que le dollar ne chutes pas (pour preserver la valeur de nos actifs dans ce pays). Au moment où certains pays du golf liquident une partie de leurs actifs qu’ils possèdent aux États-Unis pour investir ailleurs (pour repartir le risque) nous on met le paquet (comme au poker).
Il y a plusieurs façons de l’investir Algérie. Il suffit d’aimer cette Algérie. Ce qui n’est pas le cas de nos responsables.
AMCHICH vous avez parfaitement raison vous resumer toute la problematique de l algerie , il suffit de l aimer .
Que faire pour que le gouverneur de la Banque Centrale prenne connaissance des propos de M. Karim Mahmoudi et puisse lui répondre publiquement? Cela enrichira peut-être le débat démocratique et réduira, à coup sûr, l’opacité qui caractérise les agissements du pouvoir dont la BCA est redevenue un instrument docile .
Mais cela relèverait du miracle, car le régime qui sévit à la tête de l’Etat ne peut agir dans la transparence.
Il suffit de lire l’inénarrable chef du gouvernement , à propos du silence de son Chef ,pour se convaincre du contraire.
Je ne comprends pas pourquoi la presse nationale dans sa quasi totalité épargne le CPA et évite systématiquement d’évoquer les 900 millions de dollars de créances douteuses (irrecouvrables) détenues par cette banque sur les opérateurs PME.
Pourquoi les déclarations de Mahmoudi à El khabar sur le CPA sont-elles passées sous silence par El WAtan, Liberté, le Soir d’Algérie ?
Pourquoi Salima Tlemçani d’ElWatan a couvert trés largement les affaires BADR et BNA ainsi que le scandale Khalifa bank, mais se tait complètement quand il s’agit du CPA ?
N’est-ce pas étrange ?
Pourquoi des détails trés précis sont souvent donnés par El Watan sur plein d’affaires alors que sur le CPA, c’est toujours silence radio ?
La presse algérienne aurait-elle quelque intérêt dans la privatisation du CPA ?