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Comment l’Etat gaspille 45 milliards de dollars de réserves 27 août, 2007

Posté par benchicou dans : Algérie aujourd'hui , trackback

Dans un entretien accordé à El Khabar, l’économiste Abderrahmane Mebtoul lève le voile sur des aspects cachés de l’aisance financière algérienne et sur un gaspillage inavoué.

Ce qu’il faut retenir :

1. L’Algérie connaît, grâce au cours du Brent, les prix du gaz étant indexé sur celui du pétrole, une aisance financière qu’elle n’a jamais connue auparavant depuis l’indépendance politique et même durant la période 1983 au moment du programme anti-pénurie. Les réserves de change qui ont progressé fortement, passant de 4,40 milliards de dollars US en 1999 à 56,18 en 2005 puis de 70 en 2006 et plus de 90 milliards en fin Juillet 2007 allant vers 100 milliards de dollars US fin 2007.Cette aisance financière explique plusieurs indicateurs économiques positifs, dus à des données essentiellement exogènes et non facteurs de bonne gouvernance interne.
2. Remboursements par anticipation de la dette : Entre 2004/2006 l’Algérie a réglé par anticipation 16 milliards de dollars US qui devaient être remboursés le 30 novembre 2011. De 30 milliards de dollars US en 1999 (tout en rappelant la cessation de paiement et le rééchelonnement de 1994), de 15.5 milliards de dollars en 2004, le stock de la dette extérieure tombe à 5 milliards de dollars fin 2006 soit environ 4% du PIB et 12% des recettes d’exportation de 2006. Mais pour les remboursements par anticipation de la dette de rééchelonnement, il importe de souligner que le Trésor a recouru aux avances exceptionnelles de la Banque d’Algérie dont, selon les données officielles, le montant s’est élevé à 627.8 milliards de dinars à la fin décembre 2006 et qu’une partie de la dette extérieure de rééchelonnement a été transformée en dette inférieure du Trésor à l’égard de la Banque d’Algérie, sans ponction sur le Fonds de régulation. Ce qui augmente la dette publique intérieure composée essentiellement de valeurs du trésor détenues par le secteur bancaire, évaluée à 1200 milliards de dinars fin 2006, qui a tendance à croître paradoxalement proportionnellement avec l’inefficacité des services publics (gaspillage au niveau des administrations et services collectifs alors que l’on se focalise surtout sur les entreprises publiques posant la problématique de l’efficacité des dépenses publiques).

3. Placement par l’Algérie de 45 milliards de dollars de ses réserves de changes en bons de trésor américain : « La constatation, si le montant est vérifié est que cela représenterait la moitié de nos réserves de change. Selon les déclarations officielles, elles produiraient entre 1et 2 milliards de dollars US du fait que ces intérêts sont de 5% pour la partie dollars US, 3% pour la partie euros. Cela pose également l’urgence d’une plus grande transparence de son utilisation. Par ailleurs, en cas de très grave crise économique, cela ne constitue-t-il pas un risque tout en se posant cette question : l’Algérie ne contribue-t-elle pas indirectement comme les pays du Golf à la croissance des pays développés et pourquoi vouloir attirer les capitaux arabes alors que nous sommes dans l’incapacité d’utiliser nos ressources financières du fait de la faiblesse de la capacité d’absorption (divorce entre les objectifs et les moyens). En fin, pour ces placements l’Algérie ne peut retirer cet argent à court terme même en cas de crise grave de l’économie américaine. L’avantage est que ce placement est garanti par l’Etat américain même si le taux d’intérêt est fixe et faible. »

4.Ces 45 milliards de dollars de ses réserves de changes auraient-ils pu être utilisés autrement ?

a) « Cela pose la question de l’urgence de la réorientation de toute la politique économique et sociale afin de débloquer la réforme globale en panne renvoyant tant à des aspects sociopolitiques qu’économiques solidaires. Dans la pratique des affaires il n’y a pas de sentiments. Je place mon argent là où le taux de profit (l’Algérie n’est pas seule dans le monde où la concurrence internationale est vivace) est maximum, en fonction bien entendu de bon nombre de facteurs à la fois politiques et socio-économiques afin de limiter les incertitudes. Il est démontré que le taux de profit est supérieur au taux d’intérêt dans certains segments qui sont d’ailleurs inducteurs de croissance et de création d’emplois pour le pays. Tout dépend de la visibilité et la cohérence dans la démarche gouvernementale, non plus comme par le passé en tant qu’Etat gestionnaire, mais comme Etat régulateur, ce qui suppose de l’intelligence et de la compétence. En Algérie, comme je l’ai démontré dans une contribution « l’Armée algérienne face à la problématique de la défense et de la sécurité en Méditerranée » disponible sur site international de l’organisation mondiale américaine, Watch- www. Alegria-Watch. Org/fr/aout 2007 et sur le site de l’OTAN, c’est toute la problématique de la sécurité nationale qui est posée. Car faute de visibilité, de cohérence, liées à la mauvaise gouvernance et à la l’inefficacité gouvernementale, la société reposant sur la rente des hydrocarbures (brut et semi brut) qui a engendré malheureusement une corruption socialisée, les hommes d’affaires préfèrent les actions de court terme, sans risque sachant qu’ils seront payés avec l’importance des réserves de change. D’où les activités de ces hommes d’affaires dans l’importation et les segments d’infrastructures (qui ne sont qu’un moyen de développement), sachant par ailleurs que le maitre d’œuvre, c’est-à-dire l’Etat contrôle mal les réalisations, d’où des réévaluations à répétition et des ouvrages mal faits, délaissant les investissements porteurs à moyen et long terme qui font la force de toute l’économie.

b) Oui l’argent de l’Algérie peut être utilisé autrement mais pour cela il faut une vision stratégique à moyen et à long terme afin de garantir l’avenir des générations future, cela étant la responsabilité de tout gouvernement, une autre politique reposant sur l’entreprise et son fondement, le savoir être du XXI siècle. Car tous ces indicateurs globaux sont des indicateurs tout peu fiables pour une politique devant concilier les principes d’efficacité et d’équité, car voilant les disparités importantes par couches sociales. C’est pourquoi la plupart des organismes internationaux y compris la banque mondiale et le FMI lui préfèrent depuis les années 1990 celui de l’indice de développement humain (IRH). En effet la première critique au PIB par tête d’habitant est que l’intégralité n’était pas perceptible tant intersectorielle que sur la répartition des revenus entre catégories socioprofessionnelles, où cette concentration profite beaucoup plus aux spéculateurs qu’aux entrepreneurs mus par création de richesses. La seconde critique est qu’il ne tient pas compte de certaines sphères non comptabilisables, en particulier le travail domestique. La troisième critique est que l’on comptabilise positivement des activités négatives : un exemple, plus on met des activités de lutte contre la pollution pour la protection de l’environnement, plus ces activités sont comptabilisées comme valeur ajoutée gonflant le PIB sans tenir compte des coûts négatifs de l’environnement et également certaines dépenses publiques contre les maladies engendrées par cet environnement qui gonflent artificiellement le PIB. Ainsi existe une différence entre le classement du PIB par tête d’habitant où l’Algérie est mieux classée, et l’indice du développement humain plus fiable introduisant l’éducation et la santé qui sont inefficients, ce qui explique que l’Algérie est classée dans le rapport 2006 du PNUD à la 102eme position sur un totale de 177 pays, améliorant timidement sa position par rapport à 2005(103ème, la Tunisie 87eme et le Maroc 123ème). Si l’on prend que le ratio PIB comptabilisé pour 1/3 dans le calcul de cet indice, les deux autres tiers étant des indicateurs sociaux, le classement de l’Algérie reculerait d’environ de 20points la ramenant à la 153ème position sur 177 soit parmi les pays les pauvres de la planète.

 

 

 

Commentaires»

  1. Je suis désolé de dire que le docteur Mebtoul critique sans fondement et sans argument technique convaincant la décision prise par l’Etat de rembourser la dette extérieure par anticipation.

    Mebtoul est un théoricien ou plutôt quelqu’un qui plagie beaucoup ; il n’a aucune connaissance du volet opérationnel de la dette extérieure.

    Avant le remboursement par anticipation, il fustigeait les autorités au sujet de leur gestion de la dette; il parlait de gestion active sans savoir ce que cela pouvait recouvrer dans la pratique.

    Mebtoul écrit souvent dans la presse mais ses contributions sont déconnectées de la sphère gestionnelle réelle.

  2. Le gouvernement a remboursé la dette par anticipation pas par nif comme aiment si bien à le répéter certains flnistes mais plutôt par incapacité à gérer des disponibilités financières .Plus de 90 milliards dans les caisses avec un gouvernement complètement en panne si ce n’est aider les « pauvres américains »en mettant à leur disposition du cash bien de chez nous libellé en dollars bien de chez eux pour faire « redémarrer » leurs investissements publiques qui patinent au détriment des nôtres qui carburent avec un Temmar aux commandes et aux ordres de certaines puissances algériennes tellement occultes qu’elles ont fini par cracher leurs identités(on ne peut cacher tout ,tout le temps).Sonelgaz peut elle « éclairer »les algériens à propos de la devenue affaire des deux centrales électriques pour lesquelles il ne se trouve plus qu’un soumissionnaire (les autres ayant été diaboliquement écartés) en l’occurrence alsthom assistée comme par miracle par orascom dont personne en Algérie n’ignore qui est derrière !!!Pour parer à une rentrée sociale qui s’annonce explosive,on parle de liquider deux fusibles(le ministre du « trabendo et celui
    de la pomme » à frire et faire rire même jaune » alors que le problème est ailleurs celui du vrai pouvoir de décision à l’origine de tous les maux que vit la société algérienne depuis 1962 à nos jours et dont personne n’a pu se débarrasser malgré une tentative des »juniors « en 1988 !

  3. Ah , l’Algerie qui dépose une partie de son argent dans les coffres de l’Oncle Sam , alors que le pays traverse tous les problèmes.
    Moi Algérien commun , je suis pour que TOUT L’ARGENT QUI RESTE ( EXPORTATION – IMPORTATION ) soit dans des lieux surs comme les USA ou la SUISSE pour 30 ANS OU 40 ANS.
    Cela me rappelle tous les tirs groupés sur Mr Hamrouche lorsque chef du gouvernement, une décision a été prise sur l’or ; c’est ainsi chez nous , lorsque un gouvernement mène les affaires il y a toujours un clan pour tirer des boulets rouges sur la décision ( sur lui par ricochet)
    Il y a une certitude maintenant , on refuse à ce pays d’avancer par la manie de ne pas attendre un programme mené à son terme.
    Alors que dans les autres pays la pratique politique a ses régles aprés une lutte citoyenne , sans exclusion et conforme à un projet de société, où il y a des propositions d’alternatives sans passion et appel aux organes de recours compétents ; là ans , il y a ceux qui rétorqueront « peut etre mais chez nous tous les pouvoirs sont concentrés et le jeu est fermé « , admettons , alors à quelle époque les pouvoirs n’étaient pas concentrés et le jeu était ouvert ?
    Posons les véritables questions, à moins qu’il est plus pratique de tirer sur tout ce qui bouge et de les éviter, afin de ne pas trouver les réponses qui risquent de faire tomber bien des masques surtout au sein de ceux qui crient toujours au scandale , bien sur une fois loin de la périphérie du pouvoir!

  4. Mebtoul n’est pas un spécialiste de la finance internationale.
    Permettez-moi d’ajouter aussi que c’est stupide de dire que l’Algérie a remboursé sa dette par anticipation parce qu’elle ne savait pas quoi faire de ses surliquidités.

    Pour le remboursement anticipé, je me contenterai d’indiquer que toutes les accords bancaires de financement ou d’emprunts extérieurs prévoient l’option d’un remboursement anticipé de la dette.

    Ceci est l’aspect juridique de la question.
    C’est cet aspect qui permet ensuite d’approndir l’analyse pour comprendre pourquoi l’Algérie a remboursé par anticipation.

    Je veux dire que la compréhension du mécanisme du remboursement anticipé et sa pertinence se trouvent dans les textes juridiques des emprunts.

    C’est trés technique, et Mebtoul ne connaît pas ce volet.

    Ahmed Lemiel Binou

  5. SVP lire à la 6 ème ligne  » tous les accords bancaires… »
    merci au webmaster de rectifier.
    Ahmed Lemiel Binou

  6. je me permets de vous dire pourquoi l’algerie n’a pas rembourse en 2001 pourtant on avait les sommes necessaire combien on a perdu d’argent depuis faite les calculs
    pourquoi aujourd’hui placer notre argent chez les puissants pour les rendre plus puissants pour nous attaquer plus tard et laissez la matiere grise algerienne sans formation deperir sur les marches de connaissance technologiques dieu vous punira un par un
    le prophete mohamed salaa lahou aleihi oua salama a creer bit el mal pour subvenir a l’economie et aux besoins des gens il n a jamais place son argent ailleurs ils les a utilises messieurs les gestionnaires de cet argent je vous rapelle devant dieu aujourdhui que vous etes responsable

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