Démantèlement du secteur public : 13 nouvelles entreprises promises à la privatisation 3 septembre, 2007
Posté par benchicou dans : Algérie aujourd'hui , trackback
La braderie continue
Le processus de privatisation des entreprises publiques se poursuit avec l’annonce de la mise en vente de 13 nouvelles sociétés.
le site de l’Eniem à Tizi-ouzou. Des emplois en peau de chagrin.
Au vu des résultats de certaines de ces sociétés promises à la cession, l’opération privatisation a toutes les apparences d’une grande braderie. L’exemple de l’Eniem, l’entreprise d’électroménager née de la restructuration de l’ex-Sonelec, autrefois deuxième plus grande entreprise de Tizi Ouzou, après la Cotitex, figurant dans cette dernière fournée, illustre parfaitement l’action de démolition dont est l’objet le secteur public national ; le cas est aussi significatif de cette démarche économique dévastatrice qui consiste à privilégier la banque et les résultats au détriment de l’outil industriel. L’ENIEM, qui emploie actuellement 2885 travailleurs – contre 5 000, au moment de son plein essor – revendique, aujourd’hui encore, 65% des parts du marché national des réfrigérateurs et cuisinières et avance un chiffre d’affaires de 52,6 millions d’euros pour 2006. Qu’est ce qui motive donc la décision de sa mise en vente ? L’état de ses finances ou encore son endettement chronique rétorquent les « décideurs » nationaux guidés par la seule logique financière. Or, comme pour nombre d’entreprises publiques, l’endettement de l’ENIEM n’est pas l’effet d’un acte de gestion mais la conséquence d’une conjoncture. Explication du PDG de l’entreprise en personne : « Depuis 1997, l’Eniem a perdu 7 milliards de dinars en raison des fluctuations du taux de change et traîne une dette de 12 milliards de dinars dont 70% vis-à-vis de la banque. Cela génère une facture annuelle d’un milliard de dinars d’intérêts ». Ces difficultés de trésorerie ont fait chuter sa production à 30% de ses capacités. Le manager reconnaît que le gel de cette dette pour l’année 2002 a permis effectivement de relancer l’activité de production et de commercialisation. Depuis, une reprise s’est concrétisée et l’Eniem a enregistré une augmentation significative de son chiffre d’affaires… »
Les autres sociétés concernées par l’opération sont l’ENPEC, l’entreprise de fabrication de batteries d’automobiles (18,5 millions d’euros), l’ENAD, entreprise nationale de détergents (18 millions d’euros), Sonatro, la Société des travaux routiers (20,9 millions d’euros), Electro Industries (moteurs électriques, groupes électrogènes… 20 millions d’euros de CA), Sonaric (cuisinières, radiateurs à gaz, chauffe eau…8,9 millions d’euros), Enasel (sels alimentaires, 11,5 millions d’euros), Alphyt (produits phytosanitaires, 3,5 millions d’euros), Aldar (insecticides, désodorisants et produits d’entretien, 6,3 millions d’euros), Alfel, Alfet et Alfont (fonderie, avec respectivement 3,1 ; 5,3 et 3,6 millions d’euros). Cette dernière opération a été confiée à un consortium dirigé par la banque d’affaires espagnole Santander Investment SA. Au total, 500 entreprises publiques nationales ont été déjà privatisées sur le millier programmé à la vente en 2006.
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Tous les specialistes en la matiere s’accordent a dire que la strategie preconisee par le departement TEMMAR de privatiser tout azimut est vouee a l’echec et va engendrer un « tsunami » POUR NOTRE ECONOMIE.
d’autres voies peuvent utilisees mais TEMMAR n’etant pas specialiste n’ecoute que les etrangers presses de brader ce qui reste de notre tissus industriel.
alors qu’il sait pertinement qu’aucune EPE ne trouvera preneur sauf si l’actif est susceptible d’etre interessant.
pourquoi ce bureau d’etudes ESPAGNOL alors qu’on dispose de cabinets algeriens tels le CETIC,le CNAT,l’ENSI….et ces espagnols meconaissants l’economie algerienne ont demande a sous traiter les donnees a certains bureaux cites plus hauts.
l’annonce publiciatire de cette privatisation constitue un danger certain pour notre economie et va engendrer une demobilisation certaine des travailleurs concernes .
le CPE doit arreter sans delai ce bradage sauvage avant qu’il ne soit trop tard et reflechir a un debat en associant tous les managers algeriens .
par ailleurs les deux entreprises importantes ENIEM et SONARIC appartenant au portefeuille SGP-INDELEC et eligibles a la privatisation sont en bonne sante financiere,alors que l’ENIE completement destructuree a ete bradee au profit de L.G.
apres avoir dissous 7 entreprises du portefeuille dans la clandestinite la plus totale ENAED-EDIMEL-ENAOQ-ENAPEM-ENAPAT-ESTEP-DOMELEC que reste t’il a la SGP-INDELEC?
Les gens de bon sens ont toujours dit que dans les conditions d’un régime politique marqué par une privatisation de l’Etat comme l’est l’Algérie jusqu’à aujourd’hui, l’opération de privatisation des entreprises du secteur public économique ne peut être qu’un partage direct ou indirect de butin entre clans de la maffia politico-financière, enveloppée dans un dispositif beaucoup plus informel de braderie par rapport à la valeur économique véritable (le volet financier n’est qu’un paramêtre parmi d’autres, certes important mais non déterminant de la valeur globale de l’entreprise.
L’opération prioritaire à entreprendre pour que la privatisation soit transparente et juste, est celle d’une déprivatisation de l’Etat lui-même.