Au nom de quel peuple pactisez-vous avec le diable ? 8 septembre, 2007
Posté par benchicou dans : Non classé , trackbackPar Mohamed Benchicou
Autant que les Algériens aux législatives du 17 mai dernier, les Marocains en âge de voter ont boudé hier les urnes : le royaume a, à son tour, connu un record historique d’abstention avec 6 électeurs sur 10 à avoir opté pour le boycott
La presse, qui parle d’un « revers sans précédent pour les autorités et la classe politique», ne s’y est pas trompé : l’évènement est capital. Comme en Algérie, le fossé s’est rapidement creusé entre le peuple et ses dirigeants corrompus. Comme en Algérie, la population marocaine à forte proportion juvénile, ballotée entre le sort de chômeur et celui d’émigré clandestin, la population ne se reconnaît plus dans la cuisine politique du gouvernement. Et ce divorce brutal, violent, entre les peuples et leurs gouvernannts, ce divorce qui déligitime les pouvoirs maghrébins, devient aujourd’hui la principale plateforme de réflexion sur l’avenir du Maghreb et pose avec gravité la question de la démocratie.
Mon propos, aujourd’hui, n’est cependant pas là. Mon propos est plus ordinaire. Il se résume en une interrogation banale : comment expliquer que le peuple marocain au nom duquel, dit-on, se réalisent des « concessions aux islamistes » ait boycotté des législatives qui devaient pourtant consacrer la victoire d’un parti islamiste, le PJD ?
La question s’adresse autant au roi Mohamed VI qu’à Abdelaziz Bouteflika qui, ce même jour, le jour où 22 citoyens mouraient déchiquetés à Batna, défendait la « nécessité stratégique » de la réconciliation avec les islamistes (lire « ce qu’a dit Bouteflika » dans Le Matin) et osait rappeler que « c’est le peuple qui a voté cette politique ».
Nous sommes bien devant une historique supercherie politique : les régimes maghrébins, inquiets pour leur survie, échaffaudent au nom d’un peuple qui ne leur a rien demandé des alliances mafieuses avec l’islamisme qui leur sont indispensables et les font passer pour des « concessions » à ce même peuple.
En vérité, et contrairement aux mensonges officiels, nos sociétés sont plus en avance que leurs dirigeants sur la question de l’islamisme politique. Elle n’y voient plus la « solution stratégique » aux impasses classiques de mal-être et d’avenir obstrué. Le s sociétés ont beaucoup évolué qui se sont considérablement renouvelées en vingt ans.
Ce sont les régimes qui entretiennent le tête-à-tête avec l’islamisme politique qu’ils préfèrent aux autres forces démocratiques.
Nous y reviendrons.
Mais en attendant les législatives marocaines relancent la question de la forfaiture des gouvernants : au nom de quel peuple pactisez-vous avec le diable ?
Commentaires»
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Bonjour monsieur Benchicou.
Pouvez vous me dire jusqu’à quand allez vous maintenir la dicotomie entre le regime mafieux et l’islamisme.Apres plus de 200000 morts et combien de disparus,vous ne voulez toujours pas voir que le monstre est un.
Faites votre enquete et dites aux gens qui apprecient votre combat honnete, qui a ordonné la liberation des islamistes dans les années 80 pour aller s’entrainer à egorger en Afghanistan?
Dans quel bureau de general ont été creés certains partis pseudo democrates?
Le peuple Algerien s’est reveillé un certain 5 octobre 88,pour dire non à l’injustice et à la regression.Reponese du regime: Lacher le monstre.
terible constat,le pouvoir s’entete et agrave considerablement la crise par son comportement autiste.tout,absoluement tout sauf le choix des elites patriotes et la democratie.voila en substance et en subluminal le message de la classe politique dirigeante.les compromissions les plus létales pourla republique ne semblent pas les freiner et reveiller leurs consciences engourdies.le plebiscite des islamistes au maroc est tres inquietant pour l’avenir de l’algerie republicaine.l’internationale islamiste est reellement en marche avec la complicité des gouvernants en place qui ne voient pas leur fin tragique arriver.l’avenir d’une telle situation est evident :quand le rapport de force sera pour le basculement,ils ne tiendront pas 24 heures .qu’ils observent bien autour d’eux ,celui ci est en marche et ils ont été les principaux artisants de cet etat de chose .ils croient aux chimeres,eh bien personne au monde ne pourra les maintenir là où ils sont,c’est la roue de l’histoire qui est en train de tourner.reste qu’il est peut etre encore temps de choisir sa fin.soit affronter la justice republicaine de son pays et etre jugé sur des faits politiques,où bien faire le choix de la potence en publique dans le chaos et le sang des innocents.il n’est peut etre pas trop tard,reveillez vous !
Pactiser avec le diable c’est déjà fait;
Maintenant ,il faut y aller un peu plus loin ,les diables ,les satans et que sais-je encore?…
Parler au nom du peuple qui les disqualifie,c’est cela l’imposture.Nous baignons dans le travestissement les combines et le mensonge.
Les electeurs marocains ont certainement pris l’exemple des abstentionnistes algeriens.Comme dirait d’jha:ils commencent à comprendre.
La reponse est pourtant très clair Cher Mr Benchicou!
« Au nom de quel peuple pactisez vous avec le diable? »,ce n’est surtout pas au nom d’un peuple mais au nom de leurs intêret respectifs,aux nom du pouvoir à vie,seul l’islamisme concède le pouvoir à un Khalif à vie en dirigeant les moutons que nous sommes,ne dit on pas « kouloukoum ra3yn oua koulou ra3yn massouloun a3n ra3yathi », »chacun de vous est berger et chaque berger est responsable de sa bergerie ».
Mon Dieu!nos bergers sont defaillants et nous emmenent droit en enfer pourquoi ne faites vous rien !!!
Que Dieu fasse que ces scelerats chacun au nom de l’islam(selon leur vision) ou au nom du pouvoir de l’argent font mourir notre population,qu’ils les emmenent eux droit en enfer et qu’il fasse innonder la beauté d’une democratie ou c’est le peuple qui choisit ses dirigeants !
Des dirigeants non corrompus oeuvrant pour une vie sereine,juste ou les terroristes ne sont pas pardonnés mais decapités pour avoir tués des innocents!
L’islam a t il dit de pardonner aux tueurs de nos enfants?,tendre la joue à ceux qui tuent pour le pouvoir?.Oeil pour oeil et dent pour dent ou même mieux que ça, pour une seule dent toute la machoire,debarrassez nous de ces dirigeants defaillants et de ce terrorisme Dieu du ciel !
Jeudi Batna,aujourd’hui Dellys et demain mon Dieu?jusqu’a quand?
Reveillez vous peuple Algerien,nous sommes dirrigés par des fous du pouvoir et nous sommes contrés par des fous d’un dieu qui n’est pas le notre !
-Plus de terrorisme
-Plus de corruption
-Plus de dirigeants à vie
-Plus de pardon à ceux qui nous fauchent nos enfants,plus de reconciliation avec des assassins sanguinaires
-Plus de voyous monopolisant l’islam pour des intêret politique.
-L’islam dans les mosqués,l’armée dans la caserne et les intellectuels laïcs au pouvoir,l’Algerie pour tous,pour les croyants,les non croyants,les vieux,les jeunes et ceux qui aiment leur pays en PAIX!
On a liberé des prisons nos assassins,on leur a donné des maisons et des 4/4,sommes nous idiots à ce point?.Sommes nous des moutons accrochés à des bergers anencephales et aveugles?
Les peuples Marocains,Algeriens boudent la politique terroriste qui ouvre la porte aux islamistes.Ces peuples n’ont pas le droit de s’exprimer dans la rue car le pouvoir les bastonnent donc notre seul arme est l’ABSTENTION…Je ne vote pas tant que tu me proposes à choisir entre la connerie et les terroristes.
Simplement au nom du peuple qu’on assrvie, qu’on abetise, qu’on souille, qu’on pietine, qu’on assassine, qu’on ignore, qu’on jette en prison, qu’on depossede de tout, qu’on exproprie…Je pense que la vraie question aurait été : D’ou vous viens ce droit pseudo divin de decider sur d’autre personne comme vous, sur d’autre humain comme vous, d’ou vous viens ce droit de disposer d’eux, de leurs vie, de leurs bien comme bon vous semble ?
Donner nous cette preuve divine qui vous fait placé dans ce haut piedestal sur lequel vous vous etes eprché et ne vouler pas descendre à n’importe quel prix. Que serez vous si ce peuple là n’existais pas.
Mais quand on se met au service du diable, on perd tout ses sens, il est vrais, y en a meme qui arrivent à s’amputer de leurs propres conscience. Cest des ames voués aux enfers les chaud et pour ne pas se sentir seule ils s’appropient meme notre presence à leurs cotés…Heureusement que rien ne dure, du moins pour nous.
Mr Benchicou.
L’élection à la proportionnelle est adoptée par plusieurs démocraties de par le monde et ça marche.
Plus de monopolisation du pouvoir,du moins,par un seul parti.
Accepteront ils de lacher prise?
Dites nous encore des choses, merci.
Bonjour M. Benchicou
Il y a un point que je ne partage pas avec vous, c’est lorsque vous dits que « »nos sociétés sont plus en avance que leurs dirigeants sur la question de l’islamisme politique »". Pouvez-vous nous dire sur quoi est fondé ce jugement ?
J’aimerais bien être dans l’erreur, mais pour moi c’est un « préjugé ». J’ai dit quelque part dans ce blog, que le peuple, dans sa majorité, défend l’idéologie dominante. Il n’est absolument pas difficile de s’en apercevoir dans notre vie de tous les jours. .
Ceci est loin d’être un éclair dans un ciel serein M. Benchicou. C’est le résultat de la « déferlante », que constitue : l’arabo-islamisme, corollaire du conservatisme, de l’obscurantisme, du culte de la personnalité, de l’immobilisme et du terrorisme ; C’est le résultat de la politique d’arabisation et de réislamisation tous azimut menées par les tenants du système de 1962 à nos jours.
En 1991, le Dr Sadi a prononcé une « sentence » qui a fait réagir (ironiquement) plus d’un dans la classe politique de l’époque. Périodiquement et depuis des années cette « sentence » est brandie pour discréditer le Dr Sadi. Avec le recul, je ne puis m’empêcher de penser à l’abjuration de Galilée à propos du mouvement de la terre. Souvenons nous ce qu’il avait dit à la fin de « l’abjuration » : « et pourtant elle tourne ».
Pour extrapoler, je ne partage pas non plus l’idée selon laquelle le boycott des législatives (ici et au Maroc) soit un repère révélateur de l’éveil du peuple. De mon point de vue, dans une société dogmatiquement verrouillée, on ne peut utiliser les mêmes critère de jugement qu’ailleurs.
C’est tout ce que j’avais à vous dire, M. Benchicou.
Les islamistes voient rouge
El Othmani lâché par Yassine.
Saâeddine El Othmani.Le raz de marée islamiste tant redouté au Maroc et ailleurs, n’a pas eu lieu. Un sérieux revers pour les militants et la direction du PJD. Les 60 et 70 sièges pronostiqués, le sourire en prime à qui le veut l’entendre, par El Othmani se sont fatalement réduits. Les dieux des urnes n’ont pas voulu contredire les « modestes » estimations du secrétaire général du PJD. Ils ne lui ont concédé que 42 sièges. Le vœu est exaucé. Amen.
Lors d’un récent entretien avec le journal espagnol ABC, le chef du PJD s’est montré bien modeste en affirmant que son parti « ne veut pas de la majorité absolue. Nous voulons des partenaires au gouvernement capables de nous aider à affronter les défis économiques et sociaux ».
Lahcen Daoudi, le numéro deux de la formation islamiste, a imputé le maigre score à l’achat des voix. Selon lui « l’argent a coulé à flot ». Une consolation, certainement. Les véritables raisons il faut les chercher ailleurs, du côté de Salé. Abdessalam Yassine, le chef spirituel du mouvement Al Adl Wa Al Ihssane, a décrété le boycotte total des élections législatives.
Le scénario de 2002 ne s’est manifestement pas répété. La consigne a été religieusement respectée par les disciples de Yassine, Privé d’une manne considérable de votants, les chances du PJD de marquer ces élections législatives de 2007 par un score fort honorable se sont évaporées. Yassine a manifestement piégé El Othmani. Du coup, la participation des islamistes au gouvernement est tributaire des aléas du jeu des coalitions.
Lors des élections de 2002, le PJD était l’unique formation islamiste en lice. Le scrutin du 7 septembre a connu l’avènement de deux autres partis du même moulage. Le PJD n’a pas le monopole de la prédication. La concurrence est féroce. Les nouveaux venus, Al Badil Al Hadari et Renaissance et Vertu (une scission du PJD) ont la rage de s’affirmer sur la scène islamiste marocaine. Du coup, des voix de moins dans l’escarcelle du PJD.
En presque dix ans d’existence, la formation d’El Othmani est attrapée par l’usure du temps. Les semaines qui ont précédé ces élections ont été marquées par une série de démissions d’un nombre non négligeable de militants qui ont préféré claquer la porte pour manifester leurs désaccord avec les choix de la direction du parti. Même chez les formations islamistes les lois de la joute politique prennent facilement le dessus sur la discipline, religieuse soit-elle.
Mohamed Jaabouk