La lutte antiterroriste est une chose trop sérieuse pour être laissée au pouvoir algérien 11 septembre, 2007
Posté par benchicou dans : Algérie : Islamisme et terrorisme , trackbackDu bureau du Soir à Bruxelles, Aziouz Mokhtari
Selon la majorité des observateurs, ici, les attentats de Batna et de Dellys changent, en Algérie, non seulement la donne sécuritaire mais politique.
Les analystes dans la capitale belgo-européenne ont, d’abord, été surpris par le discours du président dans la capitale des Aurès. En déphasage déprimant avec la gravité de la situation et, surtout, déplaisant humainement, le “speech” du président restera dans les annales de l’Etat comme un faux-pas monumental. Il n’est nulle part d’usage, en effet, de “se placer” politiquement dans des moments aussi douloureux et aussi insupportables pour les familles des victimes. Aux réconfortants, logiques et attendus mots d’apaisement en direction des familles des victimes et de totale fermeté envers le terrorisme islamiste, le président a eu une autre attitude. Ambiguë parce qu’elle n’identifie pas, formellement, les commanditaires du crime en lui substituant le terme, imprécis, non engageant et dangereux “des extrémistes”. En second lieu, le chef de l’Etat n’a pas cru affirmer la volonté des pouvoirs publics de venir à bout, par tous les moyens du droit, du terrorisme en Algérie. C’est de réconciliation dont il a été, de façon déplaisante, question. Quelques jours après, les préposés à l’alliance présidentielle ont “mobilisé” autour de la même — fausse et extrêmement dangereuse — analyse. Au lieu donc de mobiliser les Algériens — de tous bords, opposition réelle comprise —, le gouvernement algérien a choisi la pire des solutions. Celle consistant à sonner le toccin des clientèles habituelles par des “meetings” où il s’est agi plus de soutenir Bouteflika et la réconciliation nationale que de dénoncer, fermement, les actes barbares commandités par l’islamisme extrémiste. Il s’est dégagé la nette impression, ici, que les pouvoirs publics ne voulaient pas que les Algériens aillent au-delà de ce qui a été convenu dans le système. Pour rappel, relevons qu’après les attentats du Caire (Louxor) le ministre de l’Intérieur a été, manu militari, relevé de ses fonctions, et Moubarak a durci le ton et les méthodes contre le mouvement islamiste dans son ensemble, qu’après les attaques terroristes contre Londres et Madrid, les gouvernements en place (Tony Blair, travailliste, et J. L. Zapattero, socialiste) ont initié, en totale coordination avec l’opposition, des actions populaires grandioses dénonçant ces actes et prouvant à la face du monde qu’Espagnols et Britanniques n’abdiqueraient pas. Plus près de chez nous, au Maroc et en Tunisie, toutes les dispositions politiques, sécuritaires, techniques ont été prises pour que des attentats ne se reproduisent plus chez eux. Alors même que nos amis tunisiens et marocains sont loin d’avoir subi le déluge de feu connu et vécu par les Algériens. Pour les pouvoirs publics marocains, deux actions de sabotage ont suffi pour que les islamistes de façon générale et les terroristes de façon particulière soient combattus de la manière la plus autoritaire qui soit. Le président tunisien Ben Ali n’a pas pris le risque de laisser, après l’attentat touchant la synagogue de Djerba, les choses en l’état. C’est à un changement d’attitude radicale que les Tunisiens ont eu droit. Ben Ali n’a rien laissé au hasard, jusque et y compris le port de tenues vestimentaires ostentatoires. Le successeur de Bourguiba n’a pas hésité, ne fût-ce qu’une seconde, d’interdire le voile dans les établissements publics. Ne parlons pas de la Turquie, de la Syrie et de la Jordanie. Ankara, Damas ou Amman ne laissent pratiquement aucun espace béant. Si tant est, qu’aujourd’hui, l’Algérie est en passe de se transformer en un Afghanistan de la Méditerranée. D’ores et déjà, les groupuscules armés liés à Al Qaïda ou les autres ont compris une chose : l’Algérie est la passoire, le maillon faible, c’est donc d’elle que les coups d’éclats retentissent. Rappel : palais du Gouvernement, caserne de Lakhdaria, Batna, Dellys. Aujourd’hui, reconnaissons- le, et même si la branche qui commet les crimes chez nous s’appelle “Al-Qaïda Maghreb”, elle ne frappe, lourdement et sans rater ses cibles, qu’en Algérie. Cela, les Européens, les Américains et les autres nations vigilantes, en fait, la plupart des nations du monde, le savent. La lutte antiterroriste est, hélas, chose trop sérieuse et trop grave pour être laissée au pouvoir actuel. Les Algériens n’ont, dorénavant, que les yeux pour pleurer. A moins que… A moins que… A moins que… D’ores et déjà, comme dans les années noires, les principales chaînes de télévision ainsi que les autres médias lourds ont leurs caméras, ordinateurs, plumes et appareils- photos braqués sur notre pays. Tous savent, dorénavant, que l’Algérie est devenue et le deviendra davantage les jours, semaines et mois à venir, le champ opérationnel du terrorisme mondial.
A. M.
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Pourquoi cette différence avec les autres pays maghrébins et moyen orientaux que vous citez en exemple ? Parce que ces pays ont des économies non basées sur la rente pétrolière. Ils doivent compter sur l’efficacité de leur société et de leur système de gouvernement (même s’il est dicatatorial chez certains)pour produire ce dont ils ont besoin pour vivre. Tandis que chez nous nous vivons de la rente pétrolière, des miettes pour la population et le gros morceau pour les corrompus. Le système rentier n’a pas besoin de la société, il tire la quasi totalité de ses ressources du pétrole. Les corrompus resteraient tout seuls en Algérie que ça les arrangeraient vachement. Ils n’ont besoin ni de médecins (ils se soignent à l’étranger) ni d’ingénieurs, ni de travailleurs à la limite. S’ils pouvaient nous transformer tous en chinois, ils le feraient.
De là c’est facile de comprendre leur attitude criminelle face au terrorisme et face à la méthode d’exercice du pouvoir.
Les enjeux ont changé pour ne pas dire évolué.
Nous n’avons plus affaire à une guerre fratricide ou il est question de reunir les protagonistes pour trouver un terrain d’entente entre freres comme l’a dit Bouteflika à Batna pour remettre sur le tapis sa reconciliation.
Maintenant le mouvement islamiste algerien avec le GSPC n’est qu’une filiale d’El Qaida, qui est une organisation lourdement armée et financé par l’internationale islamiste et les pays du moyen orient .
El Qaida a declaré la guerre à l’Algerie mais nos gouvernants ne semble pas avoir pris la mesure du danger en faisant croire à la population qu’il ne s’agit que d’une tentative de rehabilitation du FIS ou autres balivernes.
Il s’agit d’une veritable guerre de recolonisation de l’Afrique du nord par un mouvement radical salafiste un mouvement chargé de propager la parole de Dieu ou il n’est question ni de negociation et encore mois de reconciliation.