Les raisons d’une mobilisation ratée 11 septembre, 2007
Posté par benchicou dans : Algérie aujourd'hui , trackback
Les Algériens ont ras le bol du terrorisme et de sa violence aveugle. Ils n’ont plus aucune peur à exprimer leur rejet de ce terrorisme et de ceux qui le pratiquent. Ce n’est pas par conséquent à la peur qu’il faut imputer le fait que les citoyens n’ont pas été nombreux à répondre à l’appel à manifestation contre la violence terroriste que leur ont adressé des formations politiques, des organisations civiles et des associations de soutien au Président Bouteflika.
Ce n’est pas avec le principe de la protestation populaire qu’ils ont pris leurs distances, mais avec ceux qui l’ont organisée. A ceux-là et au pouvoir qui est leur inspirateur, ils ont fait comprendre qu’ils n’acceptaient plus l’exploitation à des fins politiciennes de l’émotion et de la colère suscitées dans l’opinion publique par la barbarie terroriste.
De ce point de vue, ils n’ont pas eu tort les citoyens qui ont boudé les rassemblements convoqués de dimanche, car les relais propagandistes du pouvoir les ont transformés en tribunes d’où ils ont déversé sans retenue leur prose de panégyristes intéressés.
Les Algériens n’ont plus peur du terrorisme et des terroristes, mais ils ne souscrivent plus aussi d’être sommés de soutenir le pouvoir pour démontrer qu’ils sont contre la peste terroriste. Ils font désormais la différence entre exprimer leur mobilisation pour la lutte antiterroriste, leur solidarité avec ceux qui la mènent sur le terrain, et le chèque en blanc qu’on leur demande de signer au pouvoir en place.
Faire barrage à la réalisation du projet rétrograde qu’une poignée d’extrémistes intégristes veulent en lieu et place de l’Etat républicain, a poussé nombre de citoyens, pendant des lustres, à taire ce que le système en place a de responsabilités dans les causes qui ont conduit la nation à la situation où elle est empêtrée depuis deux décennies.
La priorité qu’ils ont donnée à cette urgence, dont ils savaient l’issue existentielle pour le pays et la liberté du peuple, leur a imposé de remiser à un rang secondaire les luttes politiques et sociales ayant pour socle leur aspiration au changement, au mieux-être et à l’avènement de la démocratie. Ils l’ont fait avec le naïf espoir que le système finirait par comprendre que, pour en finir avec «la bête immonde», il lui fallait s’amender et s’ouvrir à ces revendications citoyennes. Rien de cela n’est advenu. Au contraire, encouragé par le ralliement populaire à la priorisation de la lutte antiterroriste, le système a encore plus verrouillé dans tous les domaines. Au point que déçus et ne supportant plus de n’être considérés que comme une masse de manoeuvre et empêchés d’être des acteurs responsables de la détermination du destin national, ces citoyens s’avisent que continuer à jouer ce rôle sous prétexte de la menace persistante du danger terroriste, ce n’est pas faire oeuvre de patriotisme et de contribution à la sauvegarde de l’Etat républicain.
C’est à cette prise de conscience qu’il faut rattacher, entre autres, leur comportement électoral et leur répugnance à s’associer aux manifestations politiques sponsorisées par le pouvoir et ses organisations satellites.
Kharroubi Habib ( Quotidien d’Oran)
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Bravo M. Kharroubi. Votre article résume parfaitement la situation dans laquelle se trouve le peuple balloté entre un pouvoir responsable de la situation delétère dans laquelle il se trouve et des extrémistes fanatiques. Chacun d’eux lutte pour son leadership et son hégémonie sur la société, au nom et contre le peuple.
Le premier terrorisme est né en Août 62 et a pour commanditaires les MALGaches et lieu de naissance : Oujda.
http://eldzayer.unblog.fr/aout-62-naissance-du-terrorisme/
Est-ce le début de prise de conscience de la société?
Souhaitons le!
tout à fait d’accord ,mais il ne faut pas oublier l’interprétation que peuvent en faire les terros, qui peuvent meme imaginer se voire conforter dans leur fausses convictions !!! et donc continuer à tuer.
la meilleur solution était évidement de boycotter ces marches !
Qui veut déstabiliser l’Algérie ?
11 septembre 2007 – 12:45
11 septembre 2007 (Nouvelle Solidarité) – Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a échappé de peu à un attentat suicide, le 6 septembre dernier, alors qu’il se rendait en visite à Batna, dans l’est de l’Algérie. Cet attentat a fait 22 morts et 107 blessés. Un nouvel attentat suicide commis le samedi 8 septembre à Dellys, faisant 30 morts et 47 blessés, a été revendiqué par l’organisation d’Al-Qaida au Maghreb.
Derrière cet attentat, le président Bouteflika a dénoncé « des capitales étrangères et des dirigeants étrangers », pendant que son ministre de l’Intérieur, Noureddine Yazid Zerhouni, précisait que c’est « le retour de l’Algérie sur la scène internationale qui, visiblement, gêne certains intérêts étrangers ». Bien que l’attentat n’ait pas encore été revendiqué, il a eu lieu dans le contexte d’une offensive globale menée par « l’Organisation Al-Qaida au Maghreb islamique », connue sous le nom du GSPC (Groupe salafiste de prédication et du combat) avant sa fusion avec Al-Qaida, le 11 septembre 2006. Le 11 avril 2007, deux attentats suicides avaient visé le Palais du gouvernement à Alger et le quartier général oriental de la Police à Bab Ezzouar, faisant 30 morts et plus de 200 blessés.
Une analyse de ce que M. Zerhouni appelle le retour de l’Algérie sur la scène internationale, révèle, depuis 2006, un fort rapprochement entre le groupe au pouvoir en Algérie, autour de M. Bouteflika, et la Russie et l’Iran, autour de l’idée de créer une nouvelle OPEP du gaz. Les relations entre la Russie et l’Algérie se sont considérablement réchauffées depuis janvier 2007, avec la signature d’un important contrat d’armes entre les deux pays (15 milliards d’euros) et d’un traité de coopération ambitieux au niveau des hydrocarbures. A noter également le fait que, suite à une visite d’Etat du président vénézuélien Hugo Chavez en Algérie, en mai 2006, Bouteflika a décidé d’annuler une loi offrant aux compagnies pétrolières internationales un retour au système des concessions en vigueur avant l’Indépendance.
L’augmentation des attentats coïncide étrangement avec cette réorientation de la politique étrangère algérienne, et des médias telles qu’Al Watan n’hésitent pas à établir un lien entre ces actes de « terrorisme » et les pressions faites par l’administration Bush/Cheney pour obliger les pays du Maghreb à accueillir des bases militaires américaines, sous l’égide de l’Africom (Africa Command), ce que le gouvernement Bouteflika a refusé.
Notons que dans la même période, Bouteflika a lancé une attaque contre Dick Cheney, en démantelant Brown, Root and Condor, une « joint venture » créée en 1994 par un gouvernement précédant, entre la compagnie pétrolière d’Etat Sonatrach et une filiale de Halliburton, Kellog, Brown, Root, pour gérer des contrats pétroliers et d’armement. Ancien PDG de Halliburton, Cheney continue encore à percevoir des revenus importants de cette compagnie.
Des commentateurs pourraient conclure hâtivement à une bataille sur les matières premières algériennes opposant les Etats-Unis à la Russie. Cependant, l’anglophile Cheney, dont la femme Lynne est contrôlée par des intérêts financiers britanniques, ne représente pas les intérêts bien compris des Etats-Unis, mais ceux de l’Empire britannique, qui pousse aujourd’hui à une nouvelle guerre froide entre ces deux pays. Seule une collaboration russo-américaine pourrait rétablir la paix dans cette région, a déclaré Lyndon LaRouche le 7 septembre.
A Lire : Les nouvelles menaces terroristes viennent de Londres et visent la coopération américano-russe
http://www.solidariteetprogres.org/spip/sp_article-breve.php3?id_article=3311
La semaine a été rude. Un attentat contre le cortège du chef de l’Etat à Batna et un autre dans une caserne de la marine nationale à Dellys ont coûté la vie à des dizaines d’Algériens. Venant après les attaques perpétrées sur le Palais du gouvernement et Bab Ezzouar au mois d’avril 2007, les cibles, les revendications et le mode opératoire -par kamikaze interposé – ne laissent aucun doute sur les auteurs et les objectifs de cette nouvelle stratégie. Le terrorisme international est bien là et Al qaîda a définitivement choisi l’Algérie pour déstabiliser l’Afrique du Nord qui échappait jusque là à ses groupes. Ce faisant, la nébuleuse de Ben Laden fait d’une pierre deux coups : étendre son champ d’activités et investir la rive sud du bassin occidental de la Méditerranée en prévision d’opérations à venir sur le continent européen. C’est dire si ce développement est préoccupant. Pourtant, et pour ne pas déroger à une démarche suicidaire du pouvoir algérien qui dure depuis bientôt vingt ans, pas un responsable n’a seulement osé prononcer le nom d’Al qaïda qui, par ailleurs, ne fait mystère ni des ralliements dont elle bénéficie chez nous ni de ses intentions.
Une fois de plus, on incrimine des capitales étrangères et le chef de l’Etat a courageusement accusé les extrémistes laïcs dont chacun sait qu’ils ont plus peuplé les cimetières qu’ils ne les ont fournis. Des apparatchiks, soudainement gagnés par la lucidité devant la tournure que prennent les évènements et qui commencent à découvrir les conséquences de leur soumission à une « charte de la réconciliation » qui avait à la fois disqualifié une résistance citoyenne exemplaire et déstructuré les services de sécurité, disent en aparté que le refus de nommer les responsables des attentats n’obéit même pas à des considérations politiques. Il s’agit de dire à Ben Laden que ‘’les dirigeants algériens n’ont rien contre lui pourvu qu’il accepte de les épargner.’’ Conviction, rancœur ou culpabilité de clients qui n’ont pas su dire non à une dérive criminelle en temps opportun ? Peu importe. Le commentaire a le mérite de révéler le désarroi et les oppositions latentes qui minent le sérail. Autant de fêlures dont saura tirer profit l’internationale terroriste qui, elle, n’a ni problème de stratégie ni d’objectifs.
Comment peut-on déterrer les accusations des années soixante dix contre « l’ennemi extérieur jaloux de notre révolution » en 2007 sans soulever de sérieux doutes sur la cohésion du pouvoir et sa capacité à communiquer dans des termes un tant soit peu crédibles sinon dignes s’agissant, d’attentats qui endeuillent le peuple algérien et humilient l’Etat ?
Pourquoi ne nomme-t-on pas ces capitales ? De telles agressions n’appelleraient-elles pas, au minimum, une rupture des relations diplomatiques ?
Au lieu de s’entêter à esquiver ou fuir une réalité qui, de toutes façons, s’acharne sur nous, ne devrions-nous pas nous installer dans une coopération régionale face à un fléau enfin reconnu comme le problème du siècle ?
Ne devrait-on pas se poser la question de savoir pourquoi Al qaîda a, pour l’instant en tout cas, manqué ses incursions au Maroc et en Tunisie supposés moins maîtriser la lutte antiterroriste ?
La suffisance des acteurs qui sévissent en Algérie depuis 1962 n’aura pas seulement provoqué une des plus grandes contre-performances en matière de développement national, elle risque d’entraîner toute la région dans un chaos généralisé. Notre pays est le dernier dans tous les classements en matière de gouvernance. La flambée des prix du baril n’a pas rendu le pouvoir algérien plus sage, loin s’en faut.
Notre administration a bourré en mai dernier les urnes avec une grossièreté jamais atteinte. Moins de quatre mois plus tard, le Maroc se voit félicité par la communauté internationale pour la transparence et la régularité de ses élections législatives. Quel rapport avec les attentats pourraient dire certains ? Il est évident. En définitive, l’Algérie est ciblée parce qu ‘elle n’a pas amorcé la légitimation de la conquête du pouvoir, de sa gestion et de son contrôle. C’est-à-dire que la crédibilité, et, au final, la stabilité de ses institutions sont compromises. Et cela Ben Laden l’a bien compris.
Cher el DZAYER?
Je viens de lire sur ton blog http://eldzayer.unblog.fr/aout-62-naissance-du-terrorisme/l'article sur le groupe d’oujda.
« L’État major, qui comprenait en son sein, le Mouvement Algérien des Liaisons Générales (M.A.L.G) »
Pour information :
Le MALG est un ministere et son chef est Boussouf et non Boumediene.
L’EMG a été crée en janvier 1960.Il est coiffé par le CIG formé de Krim, Boussouf et Ben Tobbal.
De grâce, verifiez les informations avant de les publier, sinon on va substituer à l’Histoire « officielle » une Histoire truffée d’erreurs.
Cordialement