Nous n’avons meme pas conscience de notre force 14 septembre, 2007
Posté par benchicou dans : Nos lecteurs analysent l'actualité , trackback “…Pour se convaincre lire le discours de SARKO à Toulon ainsi que les analyses courageuses de Olivier Le Cour Grandmaison, c’est tellement clair !”…( message 4).
Mais pourquoi donc faudrait il faire davantage confiance aux “analyses” de ces messieurs plutot qu’a celle de Batni Trolard( message 1) ?
Dans toutes ces reflexions, un point capital semble nous echapper. C’est la volonte des Algeriens de choisir leur destin. Que ce soit Bush ou Ben Laden, on veut toujours nous imposer quelque chose et “nos dirigeants” lorsqu’ils sont depasses, sortent a chaque fois l’epouvantail de “la menace exterieure” . C’est un jeu bien connu; c’est meme un cas d’ecole. Alors fions nous a notre propre analyse. L’Algerie ne sera pas plus l’Irak que l’Afghanistan pour des raisons historiques, politiques, culturelles, economiques, sociales et surtout en raison de sa situation geostrategique.Nous n’avons meme pas conscience de notre force qui pourtant a ete un atout majeur durant ces annees de terreur. D’autres pays auraient depuis longtemps deja sombre dans le chaos. Et ce n’est pas, quoi q’on dise, le chaos.La situation a ete pire et nos difficultes proviennent probablement d’un decouragement et d’une desaffection du sentiment de notre algerianite. C’est a cela que devraient s’appliquer nos dirigeants. Construire, Reconstruire, consolider ce socle psychologique essentiel a l’edification d’une societe juste. Le “reste”, le petrole, les finances…ne sont qu’accessoires. Il n’y a qu’a voir le Japon qui s’est construit sans ces ressources mais dont la population s’attache a defendre des ideaux auxquels elle croit. Est ce notre cas? Est ce que nous sommes pas , nous aussi, responsables de “cette vente de l’Algerie”?. Quand on crache dans la soupe, a t on encore le droit de dire qu’elle n’est pas bonne?
elMenfi
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Il connut avant moi la prison à quinze ans. Il fut le premier militant que j’eus la chance de rencontrer. Nos deux familles étaient voisines dans le village de Bougâa, ex-Lafayette. En ce temps-là, dans les années quarante, Abdelhamid Benzine m’intimidait beaucoup. J’étais encore à l’école et lui, c’était un « grand », c’est-à-dire qu’il était interne au collège de Sétif.
Pendant les vacances, comme il revenait au village, mon père lui demanda de me donner des cours de mathématiques. .. Dès la première leçon, la glace fut rompue. Ni livre, ni cahier, mais de longues promenades. Nous discutions passionnément des journaux qu’il lisait et faisait lire autour de lui. Mais je ne savais pas que j’avais devant moi un militant déjà formé à la vie clandestine.
Quand j’entrai au collège en 1941, il était déjà l’un des membres les plus actifs du Parti du peuple algérien ( PPA ) illégal. Je le sus plus tard, par un autre camarade de classe, Taklit Tayeb, qui habitait le même village. Aujourd’hui Taklit est enterré au cimetière des martyrs. Et voici que Benzine, en qui ni lui ni moi ne soupçonnions un écrivain, nous parle des hommes qui, comme Taklit, ont versé leur sang pour la liberté, l’idéal de notre jeunesse.
Les pages qu’on va lire sont encore palpitantes du sang des martyrs de l’indépendance. Ces récits, aussi courts que simples, ont toutes la force du vécu. Ils fourmillent d’éclairs venus des grands brasiers souterrains du Premier Novembre. Ils éclatent comme des coups de feu et vont droit au but. Ils font revivre en un éclair ces femmes et ces hommes sans lesquels l’Algérie ne serait pas venue au monde, les obscurs militants toujours sortis de la nuit noire et qui passent d’une nuit l’autre : les mille et une nuit de la révolution. »
Abdelhamid Benzine lu par Kateb Yacine « LES MILLE ET UNE NUITS DE LA REVOLUTION »
Préface de Kateb Yacine à « La montagne et la plaine »
de Abdelhamid Benzine
Edition clandestine du PAGS
Réedité en 1990 par Les Editions El Adib