La laïcité ce n’est pas écarter Dieu de notre chemin, c’est un moyen de vivre ensemble 16 septembre, 2007
Posté par benchicou dans : Nos lecteurs analysent l'actualité , trackbackLa laïcité est une conception humaine. Une forme de conduite civile dans une communauté ou la croyance religieuse devient sujette à la discorde. C’est une invention contemporaine, depuis que la religion est devenue prétexte à la pagaille et au désordre public.
Depuis que les hommes existent, ils cherchent des solutions à tous leurs maux.
L’Algérien moyen comprend aisément la nécessité d’une invention tel qu’un vaccin, de l’électricité, d’une voiture, ou d’un système bancaire, qui sont des inventions « matérielles » et « tangibles » mais il a du mal à concevoir une invention abstraite tel que la « laïcité » ou la « démocratie »
Pourtant, tout le monde s’accorde pour reconnaître que ce sont les idées qui nous mènent à produire et à surmonter nos problèmes.
Derrière l’idée d’un vaccin, il y a bien eut un besoin de guérison.
Derrière l’idée d’un système bancaire ou comptable, il y a un bien eut un besoin d’efficacité.
Pourquoi alors ne pas trouver une idée pour éviter les discordes religieuses ? (Qu’il ne faut pas confondre avec la croyance religieuse.)
Qu’est ce qu’il y a derrière l’idée de laïcité?
Pensez vous que c’est pour écarter Dieu de notre chemin?
Même les communistes n’ont pas tourné complètement le dos à dieu.
Derrière l’idée de laïcité il y a un besoin de dresser un ordre de priorité aux préoccupations de la société civile. Elle est un outil pour éviter les mésententes collectives d’ordres spirituels.
Comment vivre le temporel sans empiéter sur l’éternel.
La laïcité s’intéresse au temporel. Elle opte pour privatiser les questions de l’éternel.
La laïcité est comme une solution à nos interprétations divergentes de la religion sans fermer le débat ni bâillonner les croyances.
La laïcité tente d’organiser la vie matérielle sans s’immiscer dans la vie spirituelle.
La laïcité est un outil pour les hommes afin de minimiser les abus. Forcément elle est porteuse de liberté.
Les hommes qui ont inventé l’idée de laïcité ne sont pas tous athée. Ce sont des techniciens pour mener à bien la concorde civile.
La laïcité ne prétend pas fournir une manière de pratiquer la religion. Elle donne un cadre bien délimité pour se faire librement. Ce cadre peut-être individuel mais aussi collectif. Il n’est pas interdit de débattre ou de pratiquer la religion dans une société laïque.
La laïcité est une idée, une technique qu’il ne faut pas confondre avec l’idéologie! Par contre la religion, combien même elle est divine, elle se définie comme une idéologie, car elle fournie une solution globale et cohérente. Dans notre langage usuel la laïcité peut-être traduite par le mot « Afhssa » (Une technique, un truc) pour vivre ensemble.
Un système laïc ne tranche pas sur les questions religieuses.
Il invite à la retenue et protège la neutralité de l’espace public.
Dans un système laïc, le gouvernement est en perpétuelle alternance d’hommes et de femmes
Dont les croyances religieuses restent strictement privées. Un gouvernement est jugé selon un programme économique et social sur lequel il s’est engagé jusqu’aux élections suivantes.
Nacera Zergane
Laisser un commentaire
Vous devez être connecté pour rédiger un commentaire.
Pourquoi effectivement les démocrates de tous les partis et de toutes les tendances, structurés ou non dans des organisations ne se joindraient pas pour former un vaste rassemblement ? Si les états majors n’arrivent pas à s’entendre qu’est ce qui empêcherait les individus de s’entendre ? Je vous le demande : pourquoi un militant du FFS par exemple refuserait de se joindre à un autre militant d’un autre parti dans un projet de sauvetage de la République ? Pour rester fidèle à son parti le FFS ? (excusez moi de prendre l’exemple du FFS, j’aurais pu prendre n’importe quel autre parti ou organisation) Si c’est cela ou quelque chose qui y ressemble, est ce que la fidélité à son parti est plus importante que le sauvetage de l’Algérie ? Sachant que en se joignant aux autres dans un projet commun, ne remet évidemment pas en cause l’appartenance de chacun ni sa croyance aux idées de sa propre organisation.
Ou alors sommes nous incapables nous les Algériens de nous unir pour bâtir quelque chose ensemble, comme font d’autres peuples de par le monde ? C’est la seule manière pacifique pour nous débarrasser de ce système et des archaïsmes qu’il traine avec lui.
Pour être pratique, je crois qu’il faudrait désigner une personnalité nationale et que cette personnalité lance une pétition de principe nationale annonçant la formation de ce rassemblement avec des objectifs suffisamment larges de sauvetage de la République : Mouloud Hamrouche, Mohamed Salah Mentouri,Ait Ahmed,Mohamed Benchicou, Leila Aslaoui, Ahmed Benbitour, Said Saadi, Abdelaziz Rahabi, le Commandant Azzedine, Sid Ahmed Ghozali, Ahmed Meliani et bien d’autres encore..? Si plusieurs se dégagent, ils formeront une sorte de comité…
Ne peut on pas au moins lancer un débat sur ce sujet dans ce blog et passer à l’action ?
« Un gouvernement est jugé selon un programme économique et social » Tout est assujetti à la moralisation de cette dite société!
car à mon tour de répondre que la moralisation est un « concept bien abstrait » mais qui sauverait bien cette société. Les effets économiques et sociaux sont bien concrets et même chez ceux qui s’enorgueillissent d’obtenir des résultats excellents ont leur société totalement destructurées ! Les européens ont bien plus de SDF que dans nos contrées !
ce qu’il faut surtout, c’est trouver un point nodal où tous les extrémismes seraient rejetés et surtout où chacun accepterait son vis -à -vis. Toutes les idées à retenir sont celles considérant l’homme comme un fin et non comme un moyen; je vous laisse découvrir les idéologies recherchant ce but !
c’est beaucoup plus simple avec la laïcité puisque le prosélytisme religieux, même avec l’existance d’un Code pénal est une escroquerie qui promet le paradis sans assurance de l’offrir.
jila,
Vous m’excuserez mais la morale n’a pas attendu l’islam pour exister.
Les religions sont venues sur terre pour servir de garde fous à certaines communautés mais à partir du moment ou ça crée des fous, il faut juguler tout ça.
Islam à la maison ou à la mosquée, et civisme en communauté=Laïcité.
Savez vous qu’il y a autant de vision de l’islam que de musulmans, pour ma grand mère l’enfer est une sorte de rôtissoire, pour moi l’enfer c’est une âme en souffrance éternelle, le feu ne serait qu’une métaphore….et des visions comme celles-ci il y en a des millions. Comment voulez vous qu’on puisse s’entendre sur ça ? Chacun sa(ses) vérités mais la vérité universelle, c’est quand même le RESPECT de l’autre même s’il est différent.
Une religion ne doit pas engendrer la haine.
C’est pour cette raison qu’une religion doit être du domaine du privé.
Ce que je retiens de l’écrit de Elfahla, c’est qu’elle est pour un rassemblement des forces démocratiques sans les désigner, mais personnellement je les désigne, le FFS, le RCD, le MDS, le CCDR, le Frond démocratique, et des personnalités qu’elle a nommées, et que j’approuve et bien sur d’autres se trouvent dans le monde du travail, des cadres, des intellectuels, des artistes, des femmes et des jeunes. Mais le plus important pour moi c’est que ce rassemblement doit se faire autour d’objectifs bien clairs, pour une Algérie démocratique, républicaine et laïque, qui abrogera l’article 2 de la constitution, qui interdira tous les partis islamistes, qui garantira l’égalité entre les hommes et les femmes, en un mot qui abrogera le code la famille, et qui mettra à nu ce système. Ce rassemblement des démocrates doit commencer à travailler, à réfléchir à l’alternative démocratique, à même de remplacer ce pouvoir.
Oui il faut passer à l’action.
Yamna.
Une erreur de manipulation m’a fait publier un commentaire à l’état de brouillon. Voici le texte définitif de mon commentaire en lieu et place du brouillon.
La laïcité se définit comme la séparation de l’Église (pour les catholiques) ou des Églises (pour les protestants) et de l’Etat. Mais la question n’a de sens que dans les sociétés où la modernité est bien établie.
Durant tout le moyen âge, le politique et le religieux étaient confondus.
La modernité consiste en une combinaison harmonieuse entre l’universalisme de la raison et l’individualisme moral. Cette combinaison ne peut exister que si les deux domaines sont séparés et non pas confondus. L’universalisme de la raison peut alors se déployer dans les domaines scientifique, technique, économique et même politique, puisque l’Etat-nation n’est rien d’autre qu’une construction rationnelle légale.
L’individualisme moral correspond à ce qu’on appelle aujourd’hui les droits humains. Dans ce cadre, l’individu est libre, y compris dans ses croyances, quelles qu’elles soient, tant que l’intérêt général est respecté. C’est le fondement même du vivre ensemble.
Si la défense de l’intérêt général est du ressort exclusif de l’Etat, des contre-pouvoirs sont toujours nécessaires pour protéger les individus contre les abus inévitables de l’Etat.
Beaucoup réduisent la modernité (et donc aussi la République et la laïcité) au seul exercice de la raison et à la quête du progrès. Sans la défense des droits humains, la modernité n’a plus de sens, puisqu’il s’agit de la combinaison des deux. Beaucoup croient également que puisque la modernité est un principe universel, elle doit pouvoir s’appliquer en tous lieux, en tous temps. Ils confondent modernité et modernisation.
En effet, si la modernité est une, la modernisation, c’est-à-dire le chemin que prend une société donnée à un moment historique donné pour y parvenir n’a rien d’universel (exemple le Japon s’et modernisé à sa manière propre).
De fait, la modernité qui est apparue en premier en Occident a été l’oeuvre d’une élite bourgeoise, blanche, masculine et de culture judéo-chrétienne. Dans sa quête inlassable du progrès, ce fût une modernité conquérante qui a dominé les femmes, exploité les ouvriers et soumis les peuples indigènes au colonialisme et à l’esclavage.
Il est évident que ce modèle de modernisation ne peut pas fonctionner dans l’autre sens et donc est inapplicable chez nous. De plus, même en Occident, ce modèle est en crise puisque les femmes se sont libérées, les ouvriers ont obtenu des droits considérables et les peuples colonisés ont recouvré leur indépendance.
En outre, la mondialisation a fortement affaibli les Etats-nations réduisant la vie sociale à la toute puissance des marchés d’un côté et des individus livrés à eux-même de l’autre. D’où la tendance au repli identitaire et la constitution de nouvelles communautés fondées sur l’appartenance. Les uns s’accrochent à une identité religieuse, d’autres à une identité linguistique, d’autres encore à une identité ethnique. Les individus se définissent plus par leur identité qu’en tant que citoyens. Même certaines nations ont tendance à se définir comme des entités culturelles plutôt que politiques.
Pour en sortir, il nous faut donc trouver notre propre voie vers la modernité, puiser dans nos racines, notre culture, y compris religieuse, pour réaliser cette combinaison entre rationalité et droits humains.
Cette conception est aux antipodes de celle des partisans “du passé, faisons table rase”. Il s’agit bien de faire du neuf avec du vieux. Car la modernisation ne peut pas relever du simple mimétisme de l’Occident (cela a déjà été essayé sans succès), ni du retour à un islam des origines (la Salafia) ou à un islam réformé (la Nahda).
Beaucoup ne se rendent pas compte également que leur républicanisme ne peut pas être une solution car la mondialisation a mis l’Etat-nation hors-jeu dans la plupart des domaines qui étaient les siens.
Bref, il s’agit de définir les nouvelles règles du vivre ensemble à l’heure de la mondialisation et de la diversité culturelle et non de revenir à je ne sais quel Etat fort dans lequel Dame République serait toute puissante.
En conclusion, la vraie question pour nous n’est pas tellement celle de la laïcité (d’ailleurs, l’islam sunnite n’a pas l’Église!), mais celle de la modernisation qui ne peut être ni la copie pure et simple de ce qui est étranger, ni la reproduction du passé.
En complément à ce riche débat sur la laïcité, il y a même un article de l’Association des Ouléma algériens qui revendique la laïcité. Cet article a été publié dans le début des années 90 par un journal arabophone.
le rôle modernisateur de l’État, dans lequel la foi*** y compris par la coercition, l’égalité devant la loi
A Monsieur Ali-Rachedi
« la foi*** » : il semblerait que manque au moins un mot sinon plusieurs.
J’ai l’impression qu’on défonce des portes ouvertes.
Où est ce que vous avez-vu la religion gouverner en Algérie ?
à ma connaissance toutes les grandes décisions de DZ se prenaient et se prennent encore dans les bars et les tripots
Qui a imposé quoique ce soit au nom de la religion, si ce n’est des énergumènes venus de nulle part qui ont essaimé le pays par la grâce d’une manipulation grossière qui continue d’ailleurs et qui inspire ce qui se fait dans d’autres contrées du Monde.
-Naalou chitane : lihab yakhbat yakhbat ça toujours été comme ça en DZ et ça le restera.
-D’ailleurs même pendant le Califat musulman à l’ére des Abassides ou l’empire a atteint son apogée, Baccus y était largement impliqué et même dans les hautes sphères de l’état.
la « Laïcité » c’est aussi laisser librement le peuple choisir son projet de société comme c’est le cas en Turquie. Ce n’est pas lui imposer un modèle médiocre inspiré par nos amis d’Outre-mer.
Même si la perception de la majorité des concitoyens à l’endroit du concept de la laïcité se veut confuse et négative,il n’en reste pas moins que son incidence sur le fonctionnement organique d’un état est génératrice d’un ordre politique valorisant l’intelligence humaine et la bonne gouvernance. Généralement, les sociétés dont la structure sociologique demeure
traditionnelle, comme c’est le cas de notre pays, montrent beaucoup de réticences vis-à-vis de ce concept. L’attachement viscéral à une certaine lecture orthodoxale de la religion musulmane dans nos sociétés loin des remises en causes quant aux compatibilités contemporaines nous laissent coincé entre deux réalités, d’une part on tend à ne pas se démarquer des enseignements culturo-spirituels qui nous été transmis au fil des générations et d’autre part on se demande curieusement pourquoi nos systèmes politiques ne font que produire le désordre organisationnel et la contre-productivité sociale.
Certains voient en ce concept une menace pour notre religion et pour les fondements de notre société en considérant ce principe de gouvernance comme étant une forme de négation pour notre identité musulmane, alors qu’au vrai il ne s’agit que d’un moyen politique par lequel on saura se mettre à l’abri des infuluences idéologiques malveillantes. Je reste plus que convaincu que la laïcité est un mal nécessaire pour réformer nos sociétés.