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« A Batna, ce n’était pas un laïc qui voulait vous tuer, M. le président ! » 15 septembre, 2007

Posté par benchicou dans : Algérie : analyses et polémiques , 30 commentaires

 

        Pour justifier l’extrémisme islamiste, Abdelaziz Bouteflika l’a opposé à l’extrémisme laïc ( El Watan et El Khabar 9 septembre). Ce n’est pas nouveau, on se souvient en effet d’un ministre du gouvernement Abdesselam en 1993 qui avait déclaré que “les policiers ne devraient pas être ciblés par le terrorisme puisqu’ils ne sont pas communistes”. Que Abdelaziz Bouteflika l’islamiste oppose ses amis amnistiés, aux laïcs relève de l’injure et de l’offense. Laïc, — et il le sait — signifie tout bonnement séparation du politique et du religieux. Le même Bouteflika pourrait-il citer un seul exemple de laïc algérien qui a usé de moyens extrémistes semblables à ceux des islamistes ? Pourrait-il citer le nom — un seul — d’un laïc égorgeur, violeur, kamikaze, massacreur de populations ? Par contre, je peux lui établir des listes entières de laïcs algériens décapités par ses amis islamistes parce qu’ils étaient républicains. Des républicains qui n’ont pas fui, qui n’étaient pas aux Emirats arabes, et qui ont le droit pour le moins d’être respectés par celui qui leur préfère les extrémistes islamistes. Celui qui devait attenter à sa vie à Batna, n’était pas un laïc, mais un islamiste qui, s’il avait survécu à son horreur, aurait bénéficié de la mansuétude de “son” président au grand cœur islamiste. Ce ne sont pas des opposants à sa discorde nationale qui ont failli attenter à sa vie, mais des extrémistes islamistes, ses amis. Le seul patriote qui n’a pas supporté la provocation d’un ancien émir moisit en prison. Parce que nous avons refusé l’obscurantisme, le totalitarisme et défendu la tolérance, nous ne sommes pas des laïcs extrémistes, mais des républicains nourris des valeurs universelles partagées par tous ceux qui nous ressemblent à travers le monde. Si nous avions entendu ressembler aux monstres et bourreaux, nous aurions fait comme eux et Abdelaziz Bouteflika le sait fort bien. A moins que son “extrémisme laïc” est une énième échappatoire qu’il s’est inventée pour occulter son bilan désastreux. Fini le temps pour lui où il lui suffisait de parler pour que ses courtisans agitent l’encensoir sous ses narines. Fini le temps où il disait : “C’est moi qui décide”, “c’est moi qui dis”, “c’est moi qui fais”. Las des discours sans lendemains, des trois petits coups sur le pupitre ou le micro de Abdelaziz Bouteflika, le peuple n’a pas marché, il ne marche plus et ne marchera plus. Cela, Bouteflika le sait, c’est pourquoi les rumeurs font état d’une révision constitutionnelle adoptée par le Parlement et seulement par lui. Mais troisième mandat, mandat à vie, visites à droite, à gauche, rien absolument n’arrêtera le temps. En politique celui-ci est compté et il faut savoir en faire usage lorsqu’il est encore temps. “A force d’en user et d’en abuser, le pouvoir lui-même peut être confronté à des pénuries”. Dans l’Algérie de Bouteflika, la pomme de terre ne figure plus dans l’assiette de l’Algérien, mais comme point fondamental à l’ordre du jour des Conseils du gouvernement voire, d’un conseil des ministres.


Leila Aslaoui

La volte-face de Zerhouni vue par l’éditorialiste d’El-Watan 6 septembre, 2007

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logoelw.jpg Le président de la République ne juge pas nécessaire d’intervenir personnellement et « à chaud » sur les crises cycliques(…) Il laisse ce rôle au chef du gouvernement comme il a choisi les présidents de l’APN et du Sénat pour relancer le dossier de la révision constitutionnelle. Evoquée par les deuxième et troisième hommes du pays, celle-ci ne tardera pas à voir le jour. Et c’est certainement le chef de l’Etat qui a demandé à l’autre homme fort du pouvoir, Yazid Zerhouni, de rectifier le tir sur son propos autour de la possibilité pour les anciens de l’AIS de revenir sur la scène politique. Le ministre de l’Intérieur a fini par se raviser, excluant toute opération de clonage de l’ex-FIS. Les autorités semblent se ressaisir après la passage à vide créé par l’attentat du GSPC contre Kertali, un émir passé à la réconciliation et devenu « modèle » en matière de repentir. Dans cet ordre d’idées, c’est Bouteflika qui pourrait bien être derrière les tergiversations des pouvoirs publics pour traduire en justice Ali Benhadj qui, sur une chaîne satellitaire arabe, a souillé la mémoire du général Smaïn Lamari et insulté l’ANP : un procès serait politiquement contre-productif et risquerait d’entacher le processus de réconciliation nationale, cher au chef de l’Etat. Ce dernier paraît veiller au grain sur la politique du pays mais semble se désintéresser de l’ambiance de règlements de comptes régnant au sein de l’Alliance présidentielle : après le fleuret moucheté des années précédentes, les trois chefs de partis sont passés à la guerre ouverte. (…) Pour la première fois depuis 1999, la donne Bouteflika sera intégrée dans leur stratégie non pas en termes de soutien mais sous le prisme de la succession. Et cela le président de la République le sait. Il laisse faire pour réunir toutes les cartes en main.Ali Bahmane

La volte-face de Zerhouni vue par Hakim Lâalam

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Si ça continue comme ça, on va finir par attraper un vilain rhume ou pire une méchante grippe ou pire encore, une angine carabinée. M’enfin ! Arrêtez de fermer et d’ouvrir cette porte sans arrêt ! Vous fermez la porte aux nez poilus des islamistes, écartant toute possibilité pour eux de recréer un FIS bis. Nous, grands enfants naïfs, nous pensons sincèrement que cette fois-ci, ça sera la bonne et que la porte est bel et bien fermée. Jusqu’au jour où nous parvient le sinistre grincement de cette satanée porte. Sans prévenir, vous l’entrouvrez, vous l’entrebâillez, juste de quoi permettre aux anciens du FIS d’introduire le bout de la sandale et le bout d’un orteil enduit de henné. Bien évidemment, n’étant pas du tout préparés à cette réouverture intempestive de la porte, nous nous mettons à tousser et à crachoter. Tellement fort que tout aussi précipitamment que vous l’avez entrebâillée, vous refermez violemment la porte. Certaines fois, vous poussez même l’outrecuidance jusqu’à nous jurer que la porte fermée n’a jamais été entrouverte, que nous nous sommes imaginé qu’elle avait été ouverte, que c’est juste une mauvaise interprétation d’un geste et d’une parole qui nous a fait croire que vous l’aviez ouverte. Et cette p… d’histoire de porte fermée, ouverte, entrouverte, entrebâillée ou définitivement close dure depuis des lustres, depuis la dissolution du FIS. Hier matin encore, en achetant mon journal dans mon petit village, j’ai lu que le ministre en charge des clés de la fameuse porte avait nié catégoriquement l’avoir entrebâillée ces derniers jours. Il nous a une nouvelle fois assuré que lui vivant, la porte ne serait jamais ouverte. Il nous a même demandé de dormir tranquilles, sur nos deux oreilles. Moi, je vous avoue que je ne dors que d’un seul œil et d’une oreille et demie. Et je garde surtout un paquet de mouchoirs en papier à portée de main. Je suis très sensible aux courants d’air ! C’est d’ailleurs pour ça que je fume du thé pour rester éveillé à ce cauchemar qui continue.
H. L

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Et maintenant ? 4 septembre, 2007

Posté par benchicou dans : Algérie : analyses et polémiques , 11 commentaires

  Une chronique de l’été 2007 en trois parties de Mohamed Benchicou   

II. La stratégie de la barbichette 

En vérité, la décision que vient de prendre le président Bouteflika d’autoriser le retour du FIS sous un autre nom avant la fin de l’année 2007, est fidèle à une vieille tentation de l’homme mais répond aussi à une stratégie de survie du système contrebandier, avec ce qu’il comporte de décideurs militaires.  Revenir à 1992 a de tout temps été l’objectif obsessionnel d’Abdelaziz Bouteflika. Par intuition d’abord, puis par calcul politicien, matière dans laquelle il excelle en qualité de brillant manœuvrier, le président a saisi très tôt que le nœud du problème n’étant autre que ces satanées élections du 26 décembre 1991 remportées officiellement par le FIS et interrompues par l’armée, il fallait agir dans ce labyrinthe  pour s’imposer aux décideurs comme l’indiscutable « homme du consensus. » 

Il  y avait, alors, deux façons de traiter le problème. La première était d’assumer et de « féconder » politiquement le « putsch de janvier 1992 », l’inscrire comme acte fondateur  d’une  démarche résolument émancipatrice vis-à-vis de l’intégrisme, et mener, en conséquence, une politique hardie d’ouverture et de construction démocratique avec la société comme pivot. C’est cet entendement du « putsch » qu’avait Ait-Ahmed quand il a conduit la marche du 2 janvier 1992 avant d’être durement désillusionné.  La seconde solution, beaucoup moins lourde, résidait dans le mea-culpa : reconnaître son erreur, restituer au FIS sa « victoire » confisquée et trouver un terrain de cohabitation avec lui. 

Dès le début, et pour quatre raisons au moins, deux d’ordre tactique, la troisième circonstancielle et la quatrième plus capitale, Bouteflika était partisan de la seconde solution. Il y avait d’abord ce fait indiscutable, qu’il réalisa vite, qu’en homme de l’ancien système unique, il n’avait pas sa place dans une politique de rénovation démocratique mais plutôt dans un scénario de marchandage d’appareils. Deuxio, une solution négociée avec le FIS avait, pour l’homme ambitieux qu’il est, l’avantage de l’immédiateté : il suffisait de trouver un accord rapide avec la direction du FIS pour arriver à cogérer les affaires en bon voisinage et en harmonieuse complicité. Tertio, il y avait cette incontestable mission au profit des monarchies du Golfe où il a résidé pour un « reprofilage » de l’état algérien sur le modèle des « républiques monarchistes » arabes autoritaires et islamisantes, ce qui impliquait d’une part la diminution de l’influence des forces patriotiques et démocrates et, d’autre part, la promotion des islamistes et des conservateurs du FLN comme pivots du pouvoir algérien.  Mais il y avait surtout, dans la solution négociée avec le FIS, le bénéfice suprême de pouvoir préserver le système rentier aux commandes depuis 1962. 

Bouteflika a toujours partagé avec la partie dominante de la hiérarchie militaire, ce primordial reflexe de survie du système : plutôt surnager avec le FIS que périr avec la démocratie.  Le système et les islamistes se tiennent mutuellement par la barbichette : chacun dépend de l’autre. C’est un peu cela le bouteflikisme aujourd’hui. 

Plutôt surnager avec le FIS que périr avec la démocratie. On ne comprendrait pas autrement le soutien des généraux à la politique de « réconciliation » ni la déclaration capitularde de Yazid Zerhouni préférant autoriser le parti de Mezrag plutôt que celui de Sid-Ahmed Ghozali ou Amara Benyounès. On ne comprendrait pas non plus ce diabolisme du même Zerhouni à ressusciter le FIS le jour même où il interdisait d’urnes le parti de Rédha Malek !  Il convient de tout placer, désormais, dans le contexte d’une stratégie de connivence islamo-mafieuse orchestrée à partir d’El-Mouradia, avec l’aval des Tagarins, et qu’il nous faut diagnostiquer en toute autonomie, en abandonnant notamment la parabole abusive d’’’armée républicaine’’.    

Mais revenons à l’histoire : c’est cette « partie dominante de la hiérarchie militaire », de nature rentière et népotique, qui existe bel et bien, et que nous avons eu tort de noyer dans le vocable  abstrait d’’’armée républicaine’’, qui a appelé aux commandes, en 1994 puis en 1999, Abdelaziz Bouteflika comme « interface » pratique pour traiter avec les islamistes. Comme seul cahier de charge, une besogne qu’a refusée Zéroual : assurer la survie du système au prix d’un pacte mafieux avec les islamistes. C’est ce que Bouteflika a appelé pompeusement « la couverture politique des accords avec l’AIS ». Et c’est cette même caste militaire qui a un doigt sur la gâchette et les neuf autres dans le tiroir-caisse, c’est cette caste avec ses généraux-écrivains et ses officiers traitants infiltrés dans la presse et dans les chancelleries, qui a assuré sa réélection en 2004 pour achever la besogne capitularde : le référendum sur la « réconciliation » et le retour du FIS.    Nous y sommes. 

Cela a mis un peu plus de temps que prévu. En 1994, les conditions politiques n’étaient pas encore favorables à l’arrangement entre le système et le FIS. Trop proche de l’euphorie illusoire de janvier 1992. Encore trop marqué par le fameux CNSA, Comité pour la sauvegarde de la république créé au lendemain de la victoire électorale du FIS. Abassi Madani et Ali Benhadj étaient certes dans une villa de Club des pins voisine de la salle de réunion, prêts à jouer leur part de mise en scène, mais l’influence des forces patriotiques et démocrates, incarnée par le tonitruant Abdelhak Benhamouda, était encore trop forte. Assez, en tout cas, pour perturber le deal des gangs. Bouteflika, promis au poste de « président d’une république négociée » le comprit très vite et s’enfuit le soir même pour Genève. Ce sera pour une autre fois : le temps de « nettoyer » la scène des patriotes irréductibles. Les uns rejoindront le cimetière, dont  Abdelhak Benhamouda, sous les balles des islamistes et un certain « effet du destin ». Les autres disparaîtront dans l’oubli de l’exil.  En 1999, la scène était « nettoyée ». Bouteflika pouvait revenir sans crainte pour enfin assurer la survie du système au prix d’un pacte mafieux avec les islamistes. 

Tout serait donc fichu ? Peut-être pas, car il existe, heureusement, dans chaque intrigue, une part d’impondérables qui finissent par les compromettre. 

M.B.  Demain : Troisième partie. 

Débat : La solidarité est un long chemin 3 septembre, 2007

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Des amnisties suivies d’amnésie et nous faire croire que la lutte anti-terroriste menée par l’armée et les services de sécurité finira par instaurer la paix de la réconciliation est c’est forcément le recommencement.

Enfourchant les mots pour survoler un temps a entrevoir la racine des maux .

Hier des ONG et leurs acolytes armées du « qui-tue qui » faisaient des terroristes des militants spoliés de leur victoire des législatives de 1991. Ils leur ont porté main-forte durant toute une décennie, dans les massacres de nos populations et ce jusqu’au 11 Septembre. Apres et pour ne pas désavouer leur stratégie, ces mêmes terroristes ne sont plus pour ces ONG des militants ni de la bonne ni de la mauvaise cause, ils deviennent les fous de dieu, des fanatiques . Du 11 Septembre, ce référent international, revenons à un référent national : Octobre 88 Qu’est-ce qui a imposé les événements d’octobre ? Nous savons tous aujourd’hui que l’absence de liberté et les dépassements qu’elle a entraînés, que la rue a traduit par la hogra est la raison objective à ces événements et je suis tenté de dire que le cumul d’erreurs, qui découle de la peur réinstaurée, de l’absence d’une intelligentsia et l’affaiblissement des démocrates a isolé les jeunes face à la répression. Cette répression a tracé le chemin aux islamistes. La stratégie du containement des libertés est à elle seule une matière.

Les pouvoirs opposaient les libertés, dont la liberté d’opinion, aux constantes de la République Et le pouvoir promettait le plein emploi, la santé, la scolarité, le logement… pour se prémunir de revendications aux libertés. Sinon comment expliquer l’objectif du plein emploi avec ce fonctionnement archaïque des bureaux de main-d’œuvre.Un enseignement qui débouchait sur un taux élevé de scolarisés analphabètes. Une industrialisation confiée à des firmes étrangères souvent clé en main .

Encore un exemple : les intellectuels du système ont fini par opposer les maux à la liberté : peut-on parler de liberté quand on a faim, quand on n’a pas ou loger…quand on n’a pas de travail, quand on est analphabète .Et repris comme des tares pour vous rendre coupable de n’avoir pas fait comme ceux qui ont tout confisqué y compris la révolution . En somme on vous invite à vous soumettre au système sinon à vous taire.

Il était pertinent le« peut-on aller au paradis le ventre creux ». De retour de chez Ho Chi Min,Kateb Yacine voulait se consacrer au théâtre pour faire entendre la voix du peuple. On lui fit savoir qu’il avait le droit d’écrire mais pas de parler.

La deuxième phase, la pire de la période, ne peut-elle pas se résumer dans ce fait : le pouvoir importait du blé à crédit, et il ne fallait pas le dire et surtout pas écrire que cela découlait de sa mauvaise politique. Prévoyant, Jeff faisait savoir qu’il connaissait le repère de ceux et celles qui étaient capables de perturber cette paix sociale. Le chef des perturbateurs qui pendant toute la guerre de libération était à son poste, et qui a fini par devenir un exemple, n’a-t-il pas fuit à cette période ? Et la fuite est devenue sa mauvaise habitude. 

Le manque de liberté est-il propre à un pays à une région à un continent ? Le manque de liberté se caractérise par la peur, et c’est l’arme première qu’utilisent les islamistes.

Quant à la corruption qui, comme le dit un des défenseurs des libertés est« l’oxygène des dictatures » elle est utilisée de plus en plus par le pouvoir grâce à la rente pétrolière.

0n pensait en Algérie qu’en dénonçant le Parti-Etat et les maux sociaux qu’il a engendrés telle que la hogra, on allait automatiquement vers les libertés .C’est oublier les séquelles du colonialisme, ce sous-développement que nous traînons et que traîne la majorité des pays africains. Si certains sont caractérisés par la pandémie du sida, d’autres par la fièvre jaune et tous par la prédation de leurs richesses naturelles nous : qu’est-ce qui nous caractérise ?

La descente aux enfers au nom du religieux

S’en sortir reste un devoir .Comment s’en prémunir reste le b, a ba du politique.

Comment en est-on arrivé là et c’est toute l’histoire qui pourrait se résumer en ceci : une des plus glorieuse victoire au monde faite par des nationaux et des internationaux a été détournée par une poignée d’hommes dont le nationalisme de plus en plus étroit a instauré la pensée unique pendant des décennies jusqu’à Octobre 88.

Le système contraint au multipartisme tente de passer la relève aux partis de Dieu pour remettre en cause ce souffle à la liberté.

A défaut de lui attribuer le pouvoir législatif en 1992 ; le système a mis l’islamisme sur les rails de la société. La légalisation d’un parti politique qui prône l’instauration d’une dawla islamaouia a fini par donner des ailes à tous ceux qui rêvent de pouvoir absolu, du pouvoir divin sur terre.

B .Soltani affirmait , au dernier jour de la campagne aux législatives du 17 mai 2007 que le problème palestinien n’est pas un problème de décolonisation mais un problème religieux au même moment ou des membres du Fatah se faisaient tués par le Hamas .

La Palestine serait un Etat Islamique ou ne le serait pas, et le but est identique pour l’Irak, la Somalie et tous les pays à commencer par les pays anciennement colonisés .N’est-il pas légitime de se prémunir de ce diktat : « vous serez islamistes ou vous ne serez pas ».Ce qu’il revendique est clair comme l’eau de roche. Il milite pour des Etats théocratiques dans une Ouma.

Ils ne se sont jamais dessaisis de cette revendication .Comment l’Algérie doit-elle s’en prémunir ?  Commencer par affirmer que les terroristes sont le détachement avancé de la lutte pour un pouvoir théocratique. Ne pas le dire, c’est déculpabiliser les partis islamistes et consorts des actes terroristes.

L’Etat théocratique ne serait-elle pas la résultante d’un projet de société ou le licite et l’illicite font « loi ». On peut inverser : quand on appliquera la « chariaa », nous aurons un Etat théocratie.

L’abrogation de la loi qui oblige une femme majeure a avoir un tuteur est une des conditions nécessaire pour battre l’intégrisme.

Au lendemain d’octobre 88 les questions qui se sont posées sont les suivantes : les démocrates avaient-ils un projet de société ? Devaient-ils en avoir ? A la veille d’octobre nous étions nombreux à penser que la lutte anti-impérialiste, et pour la voie non capitaliste, était de bonne stratégie. Cette idée, à mon avis n’a pas permis de saisir les évènements qui se sont succèdes la veille et aux lendemains d’octobre .Elle rappelle ceux qui prônaient la lutte de classe et ne pouvaient donc déclencher le 1er de novembre 54   L’affirmation que la crise en Algérie perdure parce qu’il y a deux projets de société antagoniques, n’est-elle pas la clef de voûte. Le pouvoir, à travers la « réconciliation » ce pardon sans

repentance des islamistes encourage le projet de ceux qui au nom du religieux nous mène droit aux enfers .Oui aux jugements équitables .Oui à une réconciliation après le jugement des coupables. Ils sont non seulement libres ; ils confirment leurs actes d’assassins. Ils ont un projet diabolique puisque c’est au nom du religieux.  Il est donc nécessaire de séparer le politique du religieux et on doit à notre avis commencer par l’abrogation de l’article 2 de la Constitution et qui est fondamentale pour la démocratie. Je rappelle qu’un article 2 de la Constitution a été déjà abrogé.

La proposition de la laïcisation des lois effarouche certains, et je constate qu’il n’y a pas de réaction face à la dé laïcisation de la religion, par ceux qui affirmaient que l’islam est laïc.

Ceux qui utilisent l’islam à des fins politiques ont fini par créer un clergé .Ce clergé a de nouveaux acquis, ce sont les partis politiques qui revendiquent l’Etat théocratique.Ils ont détrôné l’université d’El-Ezhar et tous les autres milieux de la théologie. Ils sont la référence en religion que médiatise magistralement El-Djazira. Les terroristes ont été battus au temps des patriotes, la victoire définitive exigeait l’interdiction des partis islamistes, premier maillon de la lutte anti-intégriste. Sans cela nous reviendrons toujours au point de départ avec un entrisme crescendo des islamistes dans les institutions de l’Etat et particulièrement à chaque élection.

A force de croire à une pérennité naturelle de l’Etat Algérien, des personnalités politiques préconisent de réformer les institutions, d’autres sont pour le changement au niveau du pouvoir et d’autres parlent aujourd’hui  d’instaurer la bonne gouvernance.

La meilleure invention c’est faire croire que la solution passe par les urnes avec la participation des ennemis du suffrage universel et des Partis-Etat .Voilà le nouveau chantage aux libertés. Cette mise à niveau des techniques du système pour écarter le citoyen des affaires publiques. Elle passe par le fait d’ignorer que les fondements de la démocratie sont les libertés et la protection de ces libertés par les lois de la République. Comment ramener l’Algérie à la situation d’avant octobre est le but d’anciens gestionnaires qui ont ignoré le pays quand il était à feu et à sang. Faire oublier l’ennemi de la république en faisant croire qu’il se charge de le combattre par cette arme fatale qui fait du coupable la victime et la victime le coupable. Sinon pourquoi il n’est pas dit avec qui se fait la réconciliation. Et on instaure une quiétude jusqu’au prochain attentat. Malheureusement les attentats sont au quotidien.

Les solidarités finiront par accoucher

d’une alternative démocratique.

Le système, armé d’islamisme et de pétrole, donne l’avantage au projet intégriste par les politiques de la Rahma et de la Réconciliation. Il est l’allié objectif des décideurs dont la stratégie est d’écarter les peuples anciennement colonisés des sphères qui utilisent l’énergie ; une façon de leur interdire l’accès à la civilisation. Des dirigeants qui pour des intérêts de plus en plus étroits poussent les peuples au containement. Pour eux l’idéal du cantonnement serait « un couvent musulman » «  Si je ne t’assure plus le travail ou le logement je te promets la sécurité » voilà le nouveau chantage. Et ta meilleure sécurité ne serait-elle pas la mosquée en attendant une surface plus étendue, tout un territoire aussi vaste que l’Irak par exemple ou encore une superficie comme quatre fois la France puisque tu raffoles de ce référent juste pour mieux faire que le colonialisme. Les français n’ont –ils pas été encouragés par ces réconciliations pour qualifier le colonialisme de positif. Car pourquoi exiger la repentance aux étrangers quand on ne l’exige pas des nationaux ? Il faut seulement rappeler que parfois c’est suite à des émeutes que le cour de l’histoire a changé. Comment aboutir à une autre voie si les algériens ne débattent et ne s’organisent pas en toute liberté ? Les contributions de Mohamed Benchicou sur le Soir n’y sont plus.

La presse va-t-elle pouvoir continuer à jouer ce rôle crucial de forum d’opinion, sans l’appui d’un cadre démocratique plus large. Que faut-il faire ? Cette question aura à mon avis un début de réponse quand on sera nombreux à se rassembler pour dire qu’il est impensable qu’un homme qui se vante d’avoir tué un jeune soldat et de lui avoir arraché son arme puisse jouir de la liberté. Il est nécessaire de rappeler que Mohamed Tounsi Gharbi est en prison Abdelhai Belardouh après avoir été torturé, s’est suicidé. Nous perdons de jeunes soldats tous les jours et personne n’est à l’abri d’un onze avril. La perte de toute confiance en leur pays poussent des jeunes au suicide quand d’autres s’accrochent à un espoir sous d’autres cieux ou certains finissent noyés. La solitude des syndicalistes inquiets pour l’avenir de leurs usines, de leurs écoles…. Ces dégâts que nous subissons vont-ils avoir raison de nous ou au contraire vont-ils insuffler une réflexion, un éveil pour rompre avec ce système corrompu. Il reste l’espoir qui passe par le chemin de la solidarité et les solidarités finiront par accoucher d’une alternative démocratique.

Ce 18 mai prouve que l’appel au boycott du Mouvement Démocratique et Social reste juste . Nous savons qu’il n’y a rien à attendre du pouvoir comme nous savons que l’Algérie ne peut faire un bon en avant que dans un contexte international propice et ce n’est certainement pas avec Bush-Bouteflica -Sarkozy aidés par l’entrisme des wahhabites, qu’on peut espérer le changement .Celui-ci ne peut prendre forme qu’à travers des milliers d’associations autonomes et qui cultivent la solidarité jusqu’à transformer toute éventuelle émeute en manifestation qui impose ses revendications . Aujourd’hui le boycott , les émeutes, les grèves, d’autres formes de luttes nationales et internationales vont frayer le chemin aux libertés pour une République Démocratique et Sociale.

Saâdeddine

Chronique en trois parties : Et maintenant ? (1)

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Chronique en trois parties 

                                                                            I. La rumeur et nos amis 

  On comprend mieux aujourd’hui dans quel but macabre ont été lancées cet été les fameuses rumeurs sur la maladie du président : à divertir l’opinion pendant que se tissaient les basses combinaisons politiciennes entre le clan présidentiel et les dirigeants islamistes. Et, de fait, il s’est immanquablement trouvé des esprits parmi les plus lucides pour repousser d’un rictus la perspective d’une alliance FIS-Bouteflika dans le cadre d’un règne partagé pour les prochaines années (lire la-creation-dun-nouveau-fis-se-precise/ et l’article : Selon Mezrag : Bouteflika va bientôt faire de nouvelles concessions aux terroristes ). Devant une si évidente et si monstrueuse perspective, la répartie de l’élite pas dupe était, en effet, invariable : « Vous faites une fixation sur Bouteflika, tu sais bien qu’il est mourant et qu’il n’en a plus que pour quelques semaines… ». Que répliquer à des propos si péremptoires ?  Notre candeur était déjà contagieuse, voilà qu’elle devenait incurable. Nous l’avons déjà écrit. Trois ans après le mélodrame du 8 avril 2004, il semble que nous n’avons toujours rien compris aux subterfuges par lesquels s’éternisent les autocraties dans nos pays. Au canular de “l’homme haï par l’armée” en 2004, avait succédé celui de “l’homme malade” en 2005, puis le bobard du “président mourant” en 2006 avant qu’en 2007, on ne nous convie à l’autre variante du vaudeville, “le président malade et démissionnaire”. Les officines du régime se sont chargées de produire un discours de diversion en direction des adversaires afin de les neutraliser et laisser ainsi au régime l’initiative politique. Résultat : pendant que la machination du règne islamo-conservateur se mettait en place cet été par Bouteflika et son clan, nos cerveaux éclairés, sous le charme de l’endoctrinement diabolique et celui de leur propre vanité, s’employaient à nous convaincre du contraire. Les propagandistes du pouvoir ont toujours su admirablement envoyer l‘opinion dans les roses. Rappelons-nous : la théorie du “président malade et démissionnaire” avait déjà permis au pouvoir, en 2005, d’avorter les grosses contestations autour des effets catastrophiques de la Charte pour la paix. Val-de- Grâce avait étouffé le scandale politique. Le régime s’est servi de nouveau, en 2006, de la théorie du “président malade et démissionnaire” pour briser le débat houleux qui commençait à s’installer autour du projet d’amendement de la Constitution. A quoi bon débattre, se disait-on, d’un projet mort-né, compromis par la santé défaillante du président ? Dans les deux cas, le régime a obtenu un répit salutaire qu’il a su habilement exploiter. L’ennui dans l’affaire, et nous avons eu l’occasion de le dire, n’est pas que le microcosme politico-médiatique crée sa propre mythologie. On peut, après tout, fort bien concevoir qu’une société angoissée ait besoin de se rassurer par des duperies classiques et passagères qui brisent la monotonie du désespoir. L’embarras, ici, est que nous produisons, avec talent du reste, les mécanismes de l’auto-persuasion : comme s’il ne nous suffisait pas de croire aux fables à la mode, nous éprouvons le besoin de nous en faire les courtiers zélés auprès de la population.  Toujours est-il qu’aujourd’hui que l’opposition a baissé la garde, le pouvoir peut annoncer ses belles surprises : retour du FIS et mandats illimités pour Bouteflika.  Si la niaiserie en politique exposait ses auteurs aux poursuites judiciaires, il ne suffirait pas des prétoires d’Algérie pour tous nous y faire juger. Nous sommes si nombreux, opposants vaniteux et journalistes ingénus, à faire étalage de nos naïvetés… Les puristes du théâtre rétorqueront, avec raison, que l’inventeur du mélodrame moderne, René de Pixérécourt, avait averti qu’”un niais est aussi nécessaire au mélodrame qu’un tyran est indispensable”. Mais fallait-il autant d’impénitents crédules pour un seul tyran ? 

M.B.

 A suivre : II. La stratégie de la barbichette  

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