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Nicolas Sarkozy reste favorable à une alliance entre Sonatrach et GDF 1 juillet, 2007

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Nicolas Sarkozy compte plaider en faveur d’une alliance entre Gaz de France et la société nationale des hydrocarbures Sonatrach, lors de sa visite à Alger prévue en juillet prochain, selon des informations publiées par le Wall Street Journal dans son édition de ce vendredi. Le quotidien financier américain cite le porte-parole de Nicolas Sarkozy, David Martinon. Ce dernier affirme que  le président français « reste attaché à l’idée d’un rapprochement entre GDF et l’algérien Sonatrach ». Wall Street Journal ne donne toutefois aucune indication sur la forme que prendrait une éventuelle alliance entre les deux groupes.

Le président de Gaz de France était à Alger, mercredi et jeudi, pour prendre part à l’assemblée générale ordinaire de l’Observatoire méditerranéen de l’énergie (OME), qui regroupe les principaux acteurs du domaine de l’énergie en Méditerranée. La réunion a été notamment consacrée à la coopération entre les sociétés énergétiques des pays de la zone méditerranéenne. A cette occasion, le PDG de Gaz de France a rencontré son homologue de Sonatrach. Mais on ignore si le projet d’alliance entre les deux groupes a figuré parmi les sujets discutés entre les deux hommes. Récemment, dans une déclaration au quotidien économique français La Tribune, un haut responsable de Sonatrach avait jugé ce projet « économiquement irréaliste et politiquement incorrect ».

Alger : record absolu de refus de visas

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CONSULATS FRANÇAIS D’ANNABA ET D’ALGER
Record absolu de refus de visas de tous les consulats français dans le monde
(Khadidja BABA-AHMED)

Les deux consulats algériens, Annaba d’abord, puis Alger, détiennent le record des refus de visa par rapport à tous les consulats français dans le monde, selon des chiffres rendus publics par une commission d’enquête du Sénat français. Les conclusions d’une mission de contrôle engagée par le Sénat français et portant sur la gestion des demandes de visas ont été rendues publiques, jeudi matin à Paris et présentées à la presse par Adrien Gouteyron, sénateur UMP, rapporteur de la commission mise en œuvre à cet effet.
“Casse-tête des visas”, c’est ainsi qu’est intitulé ce rapport qui a conduit la mission sénatoriale à contrôler 7 consulats français dans quatre pays : Russie, Turquie, Madagascar et la République du Congo. Au-delà des 7 consulats visités, les 31 plus grands postes consulaires français (dont Alger et Annaba) ont répondu à un questionnaire écrit, permettant ainsi de compléter l’analyse. Le consulat français à Annaba détient ainsi le triste record de refus de visa. Ainsi, sur 53 181 demandes 47,98% sont refusées. Le consulat d’Alger n’est pas en reste, puisqu’il se classe 2ème poste français à l’étranger avec 43, 98% de refus des 159 348 demandes formulées. Avec 40,02% de refus, le consulat de Conakry vient derrière celui d’Alger et bien après le consulat d’Agadir, par exemple, qui compte 27,97% de demandes de visa rejetées. L’Algérie se trouve ainsi très largement au-dessus des 13% de demandes totales de visa courte durée (moins de 3 mois) refusés par les consulats de France aux 2 millions de demandeurs soumis à un visa préalable pour se rendre dans l’Hexagone. Si les principes applicables à ses visas sont définis à l’échelle communautaire, leur mise en œuvre relève toutefois de chaque Etat. Le point central relevé par les membres de cette commission d’enquête est relatif à la fraude qualifiée “d’endémique” sur les documents nécessaires pour l’obtention d’un visa. Ainsi, 30 à 80% des documents officiels d’état civil et les jugements (destinés à combler l’absence d’un acte de naissance) vérifiés sont frauduleux essentiellement au Sénégal, en Côte d’Ivoire ; aux deux Congo ; Madagascar ou encore aux Comores. Les recours après refus de visas sont considérés comme très peu nombreux et essentiellement dus à l’absence d’information des postulants sur ces possibilités de recours. Précisément sur l’absence d’information, le rapport relève que très peu d’informations sont fournies aux postulants par les consulats sur les motifs du refus de visa. 16,5% des personnes expulsées en 2005 avaient pu entrer sur le territoire grâce à un visa des consulats français. Dans le même temps, les enquêteurs notent que le premier pays de destination des reconduites à la frontière est un pays sans visa (Roumanie). A relever que l’Algérie est le pays qui détient le plus fort taux d’erreurs dans la délivrance des visas, suivie par la Côte d’Ivoire avec 20,7% et bien avant la Maroc qui compte 19,6%. Le rapport soulève par ailleurs le phénomène de corruption liée à la délivrance des visas. Les cas avérés de corruption sont fréquents autour de l’activité visas. Pas un consulat visité depuis 2005, note le rapporteur de la mission sénatoriale, n’a été épargné par des cas de corruption des agents, en relation avec la demande de visa. Cette corruption touche des titulaires dans les postes à Kiev, par exemple, des recrutés locaux du pays d’accueil (Madagascar, Istanbul…) ou de nationalité française, comme à Moscou, par exemple. Les agents consulaires exigent, selon le rapport, de l’argent en échange de la non-vérification de faux documents, par exemple Plus globalement, la commission d’enquête considère que si la qualité de service s’est quelque peu améliorée, elle demeure nettement perfectible, notamment sur les explications plus personnalisées à donner à ceux qui ont essuyé des refus et au problème fondamental des délais qu’il faudra réduire. Le rapport note que la mise en œuvre de la biométrie et la prise d’empreintes des demandeurs a conduit à des délais de rendez-vous pouvant aller jusqu’à 3 ou 4 semaines (Beyrouth, Bombay…) par exemple. Plus important encore, les enquêteurs ont soulevé le fait que “malgré des indications politiques claires, les agents des visas freinent, pour des raisons culturelles, l’attribution de visas de circulation. Au titre des recommandations, les enquêteurs proposent de publier les délais d’attente en ligne, de fixer les objectifs et de s’en tenir. Et le rapport évoque au passage “comme le font les Américains”. Autre recommandation tendant non seulement à réduire les délais mais en même temps dégager des gains de productivité de l’ordre de 15% a trait à l’externalisation au secteur privé des tâches annexes (collecte des dossiers et saisie des données). Les enquêteurs proposent d’ailleurs de généraliser aux 30 plus grands consulats (dont l’Algérie) l’expérience en cours, dans ce domaine, à Istanbul, Moscou et Saint Petersburg. Dans le même temps, cette mission d’enquête recommande au ministère de l’Immigration “l’émergence d’une culture de travail commune aux administrations en relation avec les flux migratoires”. Autrement dit, créer des bases informatiques communes entre consulats, préfectures et police de l’air et des frontières, et faire accompagner ces mesures par la création d’un institut de formation consulaire et préfectoral, des échanges réguliers de personnels et une meilleure circulation de l’information.
K. B.-A.

Vers une rupture dans les relations franco-algériennes ? 30 juin, 2007

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Par Henri Zeller
Assurément, Nicolas Sarkozy, qui n’a cessé, au cours de la campagne électorale, de dénoncer l’« obsession de la repentance », ne prononcera pas les excuses demandées par Abdelaziz Bouteflika pour les « crimes commis par la France pendant la colonisation ». L’objectif de lier la rénovation des instruments de coopération bilatérale au règlement des questions de mémoire ne guidera donc plus la politique diplomatique de la France envers l’Algérie. Il en est définitivement terminé du projet de traité d’amitié né, en 2003, de la Déclaration d’Alger.
Pour progresser, les relations franco-algériennes vont devoir se concentrer sur les projets de coopération concrète. En ce domaine, le retard est colossal – particulièrement au plan économique. Réseaux de télécommunication, modernisation du système bancaire et financier, infrastructures routières, portuaires et aéroportuaires, construction immobilière : dans tous ces secteurs – excepté quelques réussites ponctuelles -, la France est distancée par ses concurrents chinois, américains ou arabes.
Les déclarations de Nicolas Sarkozy en faveur d’un rapprochement entre Gaz de France et Sonatrach, et pour la construction d’un partenariat énergétique nucléaire vont dans le sens d’un volontarisme diplomatique de bon aloi. Bien que froidement accueillies à Alger, elles amorcent une évolution : l’objectif d’obtenir des résultats tangibles dans le domaine de la coopération prime celui d’« assumer le legs du passé ».
Mais cela ne suffit pas. Lutte antiterroriste, circulation des personnes (la délicate question des visas), coopération éducative, accession des entreprises françaises au marché algérien, transferts de technologies, sécurisation de nos approvisionnements énergétiques : tous ces sujets méritent d’être traités dans un cadre diplomatique adéquat qui dépasse l’activisme de terrain. Pourquoi ? Parce que les traités internationaux qui lient la France à l’Algérie remontent aux années qui ont suivi les Accords d’Évian : ils avaient pour but d’organiser la souveraineté du nouveau pays indépendant et ne permettent pas d’avancer sur les nouvelles priorités communes. Cette refondation nécessaire des relations franco-algériennes peut aujourd’hui s’opérer selon deux voies.
Une première voie consiste à négocier un traité d’amitié simplifié, de nature technique, confiné aux aspects majeurs de la coopération bilatérale. Un tel traité est quasi prêt côté français et ne soulève pas d’opposition de fond côté algérien. C’est, en somme, le traité d’amitié envisagé par Jacques Chirac, défeuillé de ses aspects problématiques liés au règlement des questions de mémoire. Mais il est peu probable qu’Abdelaziz Bouteflika en veuille si les aspects mémoriels n’y figurent pas. Une deuxième voie consiste à investir radicalement dans le développement des relations, encore embryonnaires, entre l’Algérie et l’Union européenne.
L’exemple de la mise en œuvre de l’accord d’association montre l’ampleur de la tâche à accomplir : entrées en vigueur en 2005, les premières mesures douanières et tarifaires demandées par l’UE tardent à être appliquées. Au fond, l’Algérie butte contre deux difficultés. D’abord, elle s’adapte lentement aux méthodes originales imposées par son nouveau partenaire européen. Ensuite, refusant de s’unir avec le Maroc et la Tunisie, elle peine à entrer dans une logique de coopération régionale, base de tout partenariat euro-méditerranéen fructueux.
Or une Europe influente en Algérie sert la France, car les intérêts de l’une et de l’autre convergent parfaitement et les politiques de coopération traitent des mêmes sujets : circulation des personnes, État de droit, gouvernance, coopération antiterroriste, réformes économiques et structurelles. Ce que l’UE défend au travers du programme Meda et de l’accord d’association, la France, l’Espagne, le Royaume-Uni ou l’Italie tentent, depuis trop longtemps, de le faire de manière isolée et sans grand résultat.
Cette stratégie présente l’avantage de l’efficacité. Car les autorités algériennes savent bien que les vieilles lunes anticoloniales n’impressionnent pas les autres pays européens, que seuls intéressent les résultats. Les questions de mémoire qui encombrent tant la relation franco-algérienne sont évacuées ipso facto quand l’interlocuteur est européen.
Que les autorités françaises promeuvent et exploitent au maximum les potentialités de la coopération Algérie-UE serait un changement de méthode diplomatique important, et une rupture profonde dans l’attitude de la France envers son ancienne colonie. Si l’on en croit son diagnostic sur le désintérêt de l’Europe pour la Méditerranée, Nicolas Sarkozy sera peut-être l’homme de cette rupture.
* Henri Zeller (27 ans) est ancien élève de l’École nationale d’administration (promotion République).

« Bonjour Mme Parisot et au revoir… » 29 juin, 2007

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Comme prévu dans notre récent article « Investissements : le discours creux des Algériens », la rencontre à Paris entre le Forum algérien des Chefs d’Entreprises (FCE) et le Mouvement des Entreprises de France (MEDEF, Patronat) a débouché sur un voeu pieu et rien de concret. Seule action concrète à retenir : la création d’un « comité de liaison permanent et paritaire » entre les deux organisations patronales. Ce comité est chargé d’ »améliorer la concertation et la coopération » entre les deux organisations patronales.La présidente du patronat français, Mme Parisot l’explique vaguement : « C’est parce que nous avons ce soucis d’améliorer les choses et d’être pratiques, que nous avons décidé ce matin de créer un comité de liaison permanent entre nos deux organisations pour essayer mutuellement de débloquer des situations difficiles ». Le président du FCE, Réda Hamiani est plus enthousiaste : «  On se rencontre une à deux fois par an et cela est devenue une tradition entre le FCE et le MEDEF. On voulait donc améliorer cette concertation et la coopération, en mettant sur pied un comité permanent mixte et paritaire » a-t-il déclaré à l’APS. M. Hamiani a même précisé que « les membres de ce comité, quatre à Alger et quatre à Paris, ont été désignés et tiendront leur première réunion technique jeudi. Les missions qui leurs sont confiées visent à qu’ils soient des facilitateurs de réalisation de projets de partenariat accompagnés d’investisseurs de chacun des deux pays et de représenter, de manière générale, une structure de veille économique et commerciale pour rendre plus fort et permanent ce cadre de concertation »

Donc une mission de deux jours à Paris pour une délégation algérienne forte d’une soixantaine de chefs d’entreprises, pour créer un comité de liaison et écouter parler l’ambassadeur d’Algérie en France, Missoum Sbih, lors d’une réception offerte en l’honneur de la délégation. C’est peu. C’est rien. Ça ressemble à un « Bonjour Mme Parisot et au revoir… »

Il faut peut-être saisir une bonne fois pour toutes que l’on avancera dans aucun domaine sans régler d’abord les questions de fond et d’abord celle là : la question du pouvoir.

Le Matin

France-Algérie 2007-2016 : les trois idées de Sarkozy 26 juin, 2007

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sarkozy6.jpg - Création, dès 2008, d’une université franco-algérienne réservée aux élites des deux pays

A la place d’un traité d’amitié dont il ne veut pas, Nicolas Sarkozy a réussi donc à convaincre les dirigeants algériens de conclure dès cet été – pendant ou juste après sa visite du 9 juillet- , une sorte de convention décennale de coopération pour la période 2007-2016 entre la France et l’Algérie. Sur quoi porte cette convention qui fait actuellement l’objet de discrètes tractations entre les émissaires des deux pays ? Le Matin a obtenu de sources françaises fiables, des précisions nouvelles à ce sujet. En gros, l’accord algéro-français 2007-2016 vise à rattraper l’énorme retard de l’Algérie sur le plan des connaissances modernes, du management économique et de la gestion des institutions locales. Le but semble être, selon nos interlocuteurs français et algériens, plus qu’une mise à niveau de l’Algérie, carrément un « désenclavement » du pays embourbé dans un décalage avec son époque et, de ce fait, inapte à rivaliser avec ses voisins de la future Union méditerranéenne et encore moins avec ceux de l’Europe. En arrière-plan se profile cependant un dessein inavoué : aider à l’implantation durable des intérêts français en Algérie.

En conséquences, et pour entrer dans les détails, la convention 2007-2016 portera donc sur trois domaines : la formation du capital humain; l’aide au secteur productif par la modernisation des administrations algériennes; l’appui à la gouvernance des communes et des espaces collectifs.

Axe prioritaire de la convention, l’appui à la “formation du capital humain”, est le plus entouré d’attentions et le mieux pourvu en moyens financiers et matériels. Il part d’un constat indéniable : la main-d’oeuvre et l’encadrement algériens sont désespérément sous-qualifiés en raison de la faiblesse de l’enseignement. Il faut faire vite et fort : Nicolas Sarkozy accepte de débloquer des fonds importants et d’introduire des facilités politiques exceptionnelles pour réaliser cet objectif. Essentiellement, l’objectif ici pour Paris est d’aider à l’amélioration de l’enseignement du français dans le primaire et le secondaire et de moderniser très vite l’enseignement supérieur en Algérie en favorisant, dès octobre prochain, des accords entre les universités françaises et algériennes sous forme de partenariat durable et même de jumelage. Il s’agira aussi de booster, dès l’automne 2007, la formation des cadres moyens et supérieurs algériens par des stages de perfectionnement assurés en France et en Algérie par des enseignants français dont on dit qu’ils sont déjà à pied d’oeuvre. Mais la grande surprise, la grande innovation de Sarkozy dans ce domaine est la création, dès 2008, d’une université franco-algérienne réservée aux élites des deux pays et qui assurera aux meilleurs cerveaux algériens des études poussées dans les conditions optimales. L’idée, en fait, est de créer cette nouvelle université en fédérant les “pôles d’excellence” dont certains existent déjà au niveau de certaines universités françaises et dont profitent des centaines de brillants esprits de notre pays.

Deuxième piste de la convention 2007-2016 : aider l’Algérie à avoir un vrai secteur productif, moderne et pourvoyeur d’emplois. Il ne s’agit pas seulement d’aider les entreprises françaises qui souhaitent investir en Algérie. Il s’agira surtout de créer les conditions d’accueil, de révolutionner les esprits, de former de vrais interlocuteurs en Algérie . Bref, il s’agira d’appuyer la modernisation de l’action des administrations algériennes dans des domaines les plus vitaux comme le BTP, l’agriculture ou les transports.

Troisième axe enfin : aider à gérer la cité, les communes, les quartiers, pour le bien-être de la population et le respect de l’environnement. C’est ce que Paris appelle « l’appui à la gouvernance ». Sarkozy entend en particulier développer la coopération décentralisée entre les régions françaises et algériennes. Des liens ont déjà été noués entre des villes françaises et algériennes. Mais on craint que la marge d’initiative très limitée dont disposent les élus locaux en Algérie ne soit un handicap insurmontable. A moins d’un accord exceptionnel entre Bouteflika et Sarkozy le 9 juillet…

Md B. ( Le Matin)

L’ambassadeur de France promet de bonnes « surprises » 24 juin, 2007

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ambfrance1.jpgSelon Bernard Barjolet, les relations entre l’Algérie et
la France sont appelées à connaître une importante évolution dans les semaines et les mois à venir.

 

De l’amélioration de l’octroi des visas à la coopération dans le nucléaire civil, en passant par deux nouveaux textes appelés à fixer le cadre des relations économiques, scientifiques, techniques, culturelles et sécuritaires entre les deux pays, Alger et Paris auront du pain sur la planche pour affiner leurs rapports.

Hier, lors d’une rencontre « informelle » avec des représentants de la presse écrite nationale, l’ambassadeur de France à Alger, M. Bernard Bajolet, a esquissé l’avenir des relations algéro-françaises et des projets en cours, et a également donné un aperçu des « priorités » du président Sarkozy dans le domaine des relations internationales, notamment en ce qui concerne la région méditerranéenne et le Maghreb.

Moins de deux mois après la prise de fonction du président français, Sarkozy et Bouteflika « se sont entendus sur la méthode et les objectifs du partenariat d’exception », que les deux pays comptent conclure, et la volonté des deux chefs d’Etat à traduire ce partenariat « en termes concrets », a insisté M. Bajolet. Les échos des différents échanges qui ont eu lieu entre Bouteflika et Sarkozy, dont les plus récents se sont déroulés lors du dernier Sommet du G8 en Allemagne, sont qualifiés de « très positifs » par l’ambassadeur français. Tellement positifs que Bernard Bajolet pense que « Nicolas Sarkozy va surprendre les Algériens, car il sait qu’il devra conquérir leurs coeurs » !

Avant la visite du président français à Alger, dont la date n’a pas été arrêtée mais qui semble avoir été décidée sur le plan du principe, il y aura plusieurs « visites de préparation » qu’effectueront, probablement de part et d’autre, des ministres français et algériens pour fignoler les termes des accords dans les domaines économique, culturel, scientifique et, surtout, en matière de circulation des personnes. Sur ce dernier point, M. Bernard Bajolet a rassuré quant à la volonté de son pays d’améliorer encore plus les conditions d’attribution des visas. Il a tenu à rappeler que des « progrès ont été déjà faits dans ce domaine à l’époque où Sarkozy était ministre de l’Intérieur ».

350.000 ALGERIENS RESIDENT ILLEGALEMENT EN FRANCE

« Notre objectif n’est pas de réduire la circulation des personnes, mais de la faciliter », explique l’ambassadeur de France. Par ailleurs, il estime « qu’une plus grande fluidité (dans la circulation des personnes, ndlr) doit avoir comme répondant une coopération plus efficace contre l’immigration illégale ». « Plus on est sûr qu’un Algérien qui obtiendra un visa reviendra dans son pays, plus on donnera de visas », ajoute Bernard Bajolet. Pour donner un volume à ces craintes, notre interlocuteur avance le chiffre de 350.000 Algériens en situation irrégulière sur le sol français. Il rassure cependant : « nous n’allons pas les renvoyer du jour au lendemain » mais « une politique est en cours d’élaboration » pour raccompagner les immigrés clandestins (pas seulement les Algériens) dans leurs pays respectifs.

Concernant l’amélioration des délais d’études de dossiers de visas, Bernard Bajolet affirme que d’ici la fin de l’année en cours, sous réserve de trouver les locaux, l’ensemble des services de visas de Nantes seront transférés à Alger. Déjà, avec l’ouverture du consulat de France à Oran, le 2 septembre prochain, le traitement des dossiers sera considérablement amélioré. Par ailleurs,
la France, selon son ambassadeur à Alger, souhaite développer l’octroi des visas de circulation long séjour (attribués pour les hommes d’affaires, les scientifiques, les journalistes…) et en augmenter la durée. 34.000 visas de ce genre ont été déjà attribués, précise-t-il.

VISAS CONTRE RECIPROCITE

Cependant, ajoute l’ambassadeur, « je souhaite que des mesures de réciprocité » soient adoptées par la partie algérienne. « Les deux choses ne sont pas liées, précise-t-il, nous continuerons à améliorer l’octroi des visas, mais nous souhaitons que l’Algérie en fasse de même ». Bernard Bajolet fait état de complaintes d’hommes d’affaires français qui n’ont pu obtenir que des visas de 3 mois uniquement. Il cite aussi le cas d’un magistrat de cour d’appel française qui n’a eu qu’un visa de 3 mois. La remarque vaut également pour les universitaires et les journalistes français qui souhaitent venir en Algérie. « Les autorités algériennes sont trop hésitantes » en particulier « lorsqu’il s’agit des journalistes », remarque-t-il également.

Autre sujet évoqué hier avec l’ambassadeur de France, la coopération nucléaire entre les deux pays. Bernard Bajolet a réitéré la disponibilité de son pays pour une coopération bilatérale dans ce domaine. La preuve, une délégation française viendra prochainement à Alger pour entamer les discussions sur ce sujet et « étudier tous les aspects ». « L’Algérie a le droit d’avoir plusieurs partenaires. Nous ne demandons pas l’exclusivité », répond l’ambassadeur lorsqu’il est sollicité pour commenter l’accord de coopération signé avec les Etats-Unis dans le domaine nucléaire. Y a-t-il des limites qui seront imposées à l’Algérie, au regard du dossier iranien ? « La seule limite sera celle des protocoles internationaux et de la réglementation en vigueur au sein de l’AIEA », dira M. Bajolet qui a même fait état de la disponibilité de l’Algérie de signer un protocole additionnel (au Traité de non-prolifération nucléaire, ndlr) où elle donnerait des « garanties volontaires », estime-t-il.

Toujours dans le domaine énergétique,
la France souhaite la « reconduction des contrats d’approvisionnement en GNL » dont l’échéance arrive en 2012-2013. L’Algérie est le 4e fournisseur de
la France en gaz naturel qu’elle approvisionne à hauteur de 10,5 milliards de m3 par an, soit 16% des besoins de l’Hexagone.
La France souhaite également, selon son ambassadeur, « garder sa part de marché en Algérie » qui est de l’ordre de 20% et qui commence, dit Bernard Bajolet, « à s’éroder légèrement devant la concurrence asiatique ».

« UNION MEDITERRANEENNE »

On apprendra également lors de cette rencontre que
la France a soumis à l’Algérie, le 6 juin 2007, une proposition de deux textes de coopération entre les deux pays. Le premier est une convention, appelée à remplacer celle de 1986, et qui se veut « un cadre de coopération dans les domaines technique, culturel, scientifique, économique, financier et de sécurité », à l’exception du domaine militaire qui semble être régi par d’autres textes. Le deuxième document soumis à l’appréciation algérienne concerne les « trois priorités de la coopération », selon la partie française, entre les deux pays. Il s’agit de « la formation des cadres » (qui inclut la remise à niveau de l’enseignement du français en Algérie), « l’appui au développement économique » et « le soutien à l’Etat de droit » (qui inclut la coopération en matière de justice et de police).

Autre sujet que
la France souhaite discuter avec plusieurs pays de la région, c’est l’institution d’une « Union méditerranéenne ». En réalité, le projet « n’a pas encore été arrêté » et
la France « souhaite en parler, au début, avec quelques-uns de ses partenaires de
la Méditerranée », affirme Bernard Bajolet. C’est ce qu’il désigne par le « noyau dur » composé des pays de
la Méditerranée occidentale auquel viendrait s’ajouter
la Turquie. Il s’agira, à cette étape de la réflexion, « d’initiatives spéciales » qui concerneraient l’environnement, l’énergie, la sécurité et les rapports entre les entreprises.

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